Samedi le 21 avril dernier, Laurent Ciman était de retour à Montréal, quelques mois après avoir été échangé au Los Angeles FC. Le Général Ciman reçoit un chaleureux accueil des partisans au stade Saputo. La foule en ajoute en applaudissant Ciman, alors qu’il marque son premier but de la saison sur un superbe coup franc dans la lucarne.

En première demie, Nacho Piatti est carrément électrisant. Non seulement le joueur désigné argentin inscrit un tour du chapeau pour la première fois de sa carrière en MLS, il le fait en 43 minutes de jeu. À la demie, c’est Piatti 3, Ciman 1.

Mais un autre joueur mérite que l’on souligne sa performance lors de cette première période, le gardien Evan Bush. Le portier de l’Impact est sublime alors qu’il frustre Marco Urena avec un arrêt important sur penalty, alors que la marque est de 2-1 en faveur de l’Impact. Deux minutes plus tard, il vole littéralement Carlos Vela à bout portant, dans la surface de réparation. Le brio de Bush permet à l’Impact de protéger son avance et à Piatti de compléter son tour du chapeau une dizaine de minutes plus tard.

On connaît la suite, l’Impact recule d’entrée de jeu en 2e mi-temps et en caisse deux buts rapides, avant de finalement s’incliner 5-3. Mais Evan Bush termine la rencontre avec 14 arrêts.

Cet enchaînement d’événements est à l’image de la saison d’Evan Bush, fertile en rebondissements. Le numéro un de l’Impact a été le gardien le plus occupé du circuit Garber après 8 matchs. Il a réalisé 42 arrêts, soit 8 de plus que Sean Johnson du New York City FC, qui a disputé une rencontre de plus.

En 31 matchs la saison dernière, Bush avait bloqué 84 ballons en 31 rencontres. Il a donc déjà réalisé la moitié de ses arrêts de 2017, après seulement 8 matchs ! Il est donc difficile de blâmer le gardien pour le fait que l’Impact occupe le dernier rang du circuit au chapitre des buts accordés, avec 21, dont 16, lors des quatre derniers matchs.

« C’est une saison étrange » lance le gardien natif de l’Ohio. « J’ai fait plusieurs bonnes choses, mais nous avons concédé une tonne de buts. J’ai fait plusieurs arrêts et je tente de garder mon niveau de confiance le plus haut possible. »

Il faut avouer que les circonstances n’ont pas aidé l’Impact au cours des dernières semaines. Les cartons rouges, les penaltys et les blessures se sont multipliés dans le camp montréalais. De plus, l’Impact avait toutes les raisons de jubiler à la fin mars, après avoir blanchi coup sur coup les deux derniers finalistes de la Coupe MLS, le Toronto FC et les Sounders de Seattle. Il est donc permis de croire que l’Impact aura la capacité de remonter la pente avec un calendrier favorable à domicile. On peut également penser que la muraille de Bush sera encore plus difficile à percer quand le groupe augmentera son efficacité sur le plan défensif.

L'effet Joël Bats

Depuis son arrivée avec l’Impact en 2011, Bush a connu des hauts et des bas. Il a souvent été critiqué pour plusieurs aspects de son jeu, comme ses sorties de son filet parfois hasardeuses ou un jeu de pied déficient. On a toujours été en mesure de constater à quel point Bush est athlétique devant son filet, mais dans le cas de la saison 2018, il semble plus à l’aise que jamais.

Lors de sa nomination avec l’Impact, Rémi Garde a embauché son vieux complice Joël Bats comme entraîneur des gardiens. L’ancien international français de 61 ans semble avoir insufflé une bonne dose de confiance à Bush, en modifiant certains aspects de sa préparation.

« Depuis le début du camp d’entraînement, j’ai bien travaillé avec Joël. Il m’a aidé à corriger des choses qui étaient négligées par le passé. Je me sens plus léger, plus rapide et plus actif dans mon filet. »

En plus de ses bonnes performances qui inspirent ses coéquipiers sur le terrain, Bush est devenu un meneur important au sein du vestiaire de l’équipe. Il a toujours fait preuve d’une belle assurance devant les représentants des médias et il n’a pas changé ce trait de personnalité alors que l’équipe traverse un début de saison difficile.

« C’est dans l’adversité que l’on apprend à connaître le véritable caractère des joueurs. Il y a de bonnes personnes dans ce vestiaire, personne ne se pointe du doigt. Collectivement, nous allons nous en sortir, nous avons eu une semaine fantastique à l’entraînement. »

L’occasion est donc belle pour l’Impact qui jouera sur son terrain samedi, contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, contre qui s’est amorcé un mois d’avril catastrophique. Une opportunité de venger un échec de 4-0 subi à Foxborough et de confirmer que ce mois n’était qu’une mauvaise séquence de quatre matchs, comme en connaissent toutes les équipes. Comme le veut l’adage, ce n’est pas comment on commence qui est important, c’est comment on finit !