MONTRÉAL – Olivier Renard a accueilli avec enthousiasme mercredi le dévoilement du plan de reprise de la MLS.
 
« Je ne parlerai même pas en tant que directeur sportif, je vais parler en tant qu’amateur de soccer, de football. Je crois que le temps a été long pour tout le monde. On est impatient de pouvoir recommencer une vie normale en général, mais une vie normale aussi avec du sport », a commenté le directeur sportif de l’Impact lors d’une conférence vidéo.

« Si je regarde ce qui s’est passé en Allemagne, tout le monde a trouvé une solution. Peut-être que le premier match sera un peu étrange, mais c’est nouveau pour tout le monde. Il faut s’adapter et j’ai confiance que le staff prendra les meilleures décisions. C’est une nouvelle vie pour tout le monde et il faudra trouver des solutions. »
 
Plus tôt dans la journée, la Ligue avait confirmé par voie de communiqué la tenue d’un tournoi impliquant tous ses clubs dans un emplacement unique – en l’occurrence Orlando, en Floride - et dont le coup d’envoi sera donné le 8 juillet. Les 26 équipes participantes seront divisées en six groupes, dont la composition sera connue jeudi. Les résultats des trois premiers matchs de chaque équipe compteront au classement de la saison régulière, qu’on espère pouvoir relancer après la conclusion de la compétition, en août.
 
Le contexte particulier a incité à MLS à assouplir certaines de ses règles. Ainsi, chaque équipe pourra compter sur 23 joueurs en uniforme pour chaque match, cinq de plus que la norme. Cinq substitutions, plutôt que trois, seront aussi permises.
 
Renard s’attend à ce que tous les joueurs sous contrat avec l'Impact – « plus ou moins 27 », selon ses estimations - fassent partie du voyage. À sa connaissance, aucun membre de l’effectif ou du personnel de direction ne souffre d’une condition médicale préexistante qui pourrait l’en empêcher.
 
« Avoir 23 joueurs sur la feuille de match, c’est une chose très importante parce que même si nous sommes tous très contents de pouvoir recommencer à jouer au football, il faut bien admettre que les conditions sont un peu spéciales par rapport au nombre d’entraînements effectués avant d’entamer des matchs importants. Ça, ce sont les inconvénients. Mais on va faire tout ce qu’il faut pour être compétitifs. Ça veut dire qu’aussi bien au niveau des cinq changements que des 23 joueurs sur la feuille de match, ça sera au staff de gérer le mieux possible l’état de fatigue et l’état des blessures de certains joueurs. Donc je crois que c’est bien fait de la part de la ligue d’élargir ce nombre de joueurs. »
 
Le milieu de terrain finlandais Lassi Lappalainen est peut-être celui dont la présence à Orlando est la plus incertaine puisque l’entente de prêt conclue entre l’Impact et le club italien de Bologne doit prendre fin le 1er juillet.
 
 « On est en discussion avec Bologne et avec lui par rapport à ça, mais pour le reste, tous les joueurs sont dépendants de nous. On ne devrait pas avoir trop de problèmes avec cela », a précisé Renard.
 
L’Haïtien Steeven Saba, qui s’est fracturé un pied il y a trois semaines, est le seul joueur de l’effectif présentement affecté par une blessure qui met en péril sa participation à l’événement.
 
« Les joueurs ont couru quand même beaucoup de mètres et de kilomètres sur le béton, dans les rues et dans les parcs, rappelle Renard. Donc il y a eu quelques petits bobos, mais ça reste des petits bobos. Il n’y a que Steeven qui a eu une blessure plus importante. Je touche du bois. Il y a des petits bobos, comme je le dis, mais je pense que pour Orlando tout le monde sera en ordre. »
 
L’acquisition de nouveaux joueurs sera compliquée par les circonstances exceptionnelles qui affectent le déroulement des différents championnats à l’échelle mondiale. Une courte fenêtre de transferts devrait s’ouvrir avant et après le tournoi floridien. Les transactions à l’intérieur des cadres de la MLS ne seront pas permises durant la compétition.
 
« Le marché va rouvrir pour quelques joueurs seulement juste avant le tournoi, mais ça va être des grosses difficultés parce qu’il faut bien se rendre compte que recevoir des permis de travail [pour des joueurs internationaux], ce n’est pas possible. Donc ça va restreindre les options », anticipe Renard.

Les équipes pourront arriver à Orlando à partir du 24 juin, mais seront en droit de repousser leur déracinement jusqu’à sept jours avant la tenue de leur premier match. Renard espère qu’avec la collaboration de la Direction régionale de santé publique de Montréal, l’Impact obtiendra bientôt la permission de tenir des entraînements complets sur les terrains du Centre Nutrilait. L’accès à cette dernière étape vers un retour à la normale, qui est permis par la MLS depuis le 4 juin, lui éviterait un déplacement précoce. 

À l’heure actuelle, les joueurs de l’Impact ne peuvent s’entraîner qu’en petits groupes selon des règles de distanciation sociale strictes. 

« Si nous avons le "ok", je crois qu’au niveau du mental des joueurs, ça serait préférable de rester le plus longtemps possible ici, dans notre marché, juge Renard. Après, on va devoir regarder à quelle date effectivement on va déménager vers Orlando, mais le plus important, c’est d’avoir accès le plus rapidement possible à cette phase 3, aussi bien pour planifier le départ que pour permettre à notre staff de passer à un niveau supérieur d’entraînement. »

Ligue des champions : l’éponge n’est pas jetée 

Selon une entente conclue entre la MLS et la CONCACAF, le gagnant du tournoi d’Orlando obtiendra un laissez-passer pour l’édition 2021 de la Ligue des champions. Le communiqué stipule qu’il prendra la place qui devait revenir au club le mieux classé à l’issue de la saison dans la conférence dont ne fait pas partie le champion du calendrier régulier. 

Le mystère persiste toutefois quant au sort que connaîtra l’édition 2020 de la compétition. Avant que le monde du sport ne soit mis à l’arrêt par la crise de la COVID-19, l’Impact était impliqué das les quarts de finale contre le club hondurien CD Olimpia. Il avait perdu le match aller 2-1 au Stade olympique. 

« On est en contact avec [la CONCACAF], affirme Renard. Le but est de terminer toute la Ligue des champions, mais il faut bien se rendre compte que de ce côté-là du monde, malheureusement ils sont encore en plein dans le pic [de la crise], alors c’est différent. Il n’y a pas encore de date, mais le but est de faire le maximum pour terminer. »

Renard n’avait pas plus de détails à fournir quant au déroulement attendu du Championnat canadien, qui devait normalement se mettre en branle le 16 juin.