MONTRÉAL – Quand l’Impact a décidé de faire l’impasse sur la première ronde du repêchage de la MLS en échangeant les deux choix qu’il possédait dans le top-10, en janvier dernier, on a compris que Rémi Garde ne comptait pas sur cette avenue pour requinquer un effectif pourtant assez dégarni.

Le nouvel entraîneur-chef de l’Impact s’était alors dit peu impressionné par le calibre des joueurs universitaires qu’il avait observés lors des séances d’évaluation organisées en amont de l’encan. « Pour moi, les joueurs que nous avons vus cette semaine sont de niveau similaire à ceux de notre académie, voire à un niveau inférieur », avait-il déclaré.

Il faut croire que Garde n’avait pas dévoilé tout le fond de sa pensée. Mardi, il a admis avoir eu un faible pour le milieu de terrain Ken Krolicki, que l’Impact avait finalement repêché avec son choix de troisième ronde.

« Je ne pensais pas pouvoir l’avoir le dimanche, quand toutes les équipes auraient déjà choisi deux joueurs. J’étais très content de l’avoir récupéré », avoue-t-il avec le recul.

Et maintenant, à une semaine du début de la saison, Garde se dit tout aussi satisfait de ce que sa jeune prise a su démontrer depuis sa sélection.

Dans ce qui doit être considéré comme l’une des surprises du camp d’entraînement, Krolicki a gagné son poste avec l’Impact. Le club a annoncé mercredi avoir consenti à l’ancien de l’Université Michigan State un contrat d’un an assorti de trois années d’options.

« Nous sommes heureux d’ajouter Ken à l’équipe, a déclaré le directeur technique Adam Braz par voie de communiqué. Il a démontré qu’il possédait les habiletés techniques, un haut niveau de détermination et une mentalité positive tout au long du camp d’entraînement. Il a été constant lors des entraînements et dans les matchs préparatoires. Ce contrat est mérité à la suite de son travail acharné. »

« Pour moi, il a fait ce qu’il fallait, avait déjà tranché Garde la veille. C’est un joueur qui a démontré de belles possibilités durant le camp, celles que j’avais remarquées assez vite au Combine. [...] Il a répondu présent et j’espère qu’il va demeurer avec nous. »

« Il a surpris, c’est sûr, ne peut que constater Samuel Piette. Il avait des choses à prouver, il était à l’essai en quelque sorte. Personnellement je trouve qu’il a très bien fait. Il travaille beaucoup, il est très généreux dans ses efforts. Ça regarde bien pour lui. »

Les joueurs issus du repêchage n’ont jamais bénéficié d’une grande marge d’erreur chez l’Impact. Depuis son arrivée en MLS, le bleu-blanc-noir a souvent été vite sur la gâchette pour liquider ses acquis obtenus sur le marché amateur. Nick DePuy, choix de première ronde en 2017, est présentement en prêt au Danemark. Romario Williams, troisième choix au total en 2015, a joué sept minutes pour Montréal. Blake Smith, huitième choix en 2013, a marqué deux buts en 276 minutes à son année recrue, mais est vite devenu un souvenir.

Avec Krolicki, l’Impact compte dans ses rangs quatre joueurs recrutés via le repêchage. Kyle Fisher aurait sans doute été un titulaire en défense centrale si une blessure à une jambe ne l’avait pas mis sur le carreau en ce début de saison. Michael Salazar peine toujours à convaincre l’état-major qu’il peut produire sur une base régulière. Shamit Shome, 20 ans, a joué huit minutes en relève à Patrice Bernier lors du dernier match de la carrière du capitaine.

À quoi s'attendre de Ken Krolicki?

« C’est un joueur avec qui il faudra être prudent en terme de rendu, de ce qu’il va pouvoir nous donner, a prévenu Garde. Je sais très bien que les joueurs issus du repêchage n’ont pas 45 matchs dans les jambes. Ils ont au maximum quatre ou cinq mois d’entrainement et de compétition. Là, c’est un autre rythme, une autre exigence. Mais dans l’application et le grand professionnalisme qu’il a démontrés durant les trois dernières semaines, je vois quelqu’un qui va nous rendre service durant la saison. »