MONTRÉAL – Sans même mettre le pied sur le terrain, l’Impact a obtenu un résultat positif au sixième jour du tournoi de relance de la MLS. Le Toronto FC, l’équipe favorite de son groupe et celle qu’il affrontera à son prochain match jeudi, a laissé filer une avance de deux buts pour finalement se contenter d’un nul de 2-2 contre D.C. United.  

« Pour nous, c’est le résultat parfait puisqu’il nous permet de ne pas trop s’éloigner de ces équipes et d’avoir toutes nos cartes dans nos mains pour la suite », a reconnu le défenseur Rod Fanni lundi lors d’un point de presse par conférence vidéo. 

Toronto est entré au vestiaire avec une avance de 2-0 grâce à un doublé de son jeune attaquant Ayo Akinola, mais s’est naïvement laissé remonter en fin de partie. Federico Higuain a fragilisé cette avance à la 84e minute, puis Frédéric Brillant a créé l’égalité dans les arrêts de jeu.

Pour Maxi Urruti, toutes les équipes inscrites au tournoi peuvent tirer de cette déconfiture. 

« Pour moi, c’est très difficile, a dit l’attaquant argentin de l’Impact. Dans ce tournoi, il faut être encore plus concentré qu’à l’habitude parce que c’est trop difficile, trop humide. Le jeu est complètement différent. La première demie est un match et la deuxième demie en est un autre. » 

La résilience de D.C. United a empêché Toronto de rejoindre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre au premier rang du classement du groupe C, au sein duquel chaque équipe a maintenant disputé un match. L’Impact pourrait donc passer devant son vieux rival, qui n’aura eu que deux jours de repos avant le choc tout canadien. 

Fanni ne sait pas trop si le onze montréalais doit s’attendre à un adversaire démoralisé ou revanchard. 

« Personnellement, j’aurais ces deux émotions-là, je n’aurais pas l’une ou l’autre, exprime le vétéran défenseur. Je pense que j’aurais une certaine frustration après avoir pris un coup derrière le casque, comme on dit. Ces deux buts à la fin, c’est moralement très difficile, surtout que c’est beaucoup d’effort dans ces chaleurs, ce n’est vraiment pas évident. »

« À côté de ça, à quelque part, ils vont faire beaucoup plus attention contre nous, être beaucoup plus vigilants. Donc il y a du bon et du moins bon. C’est sur le moment qu’on va vraiment déterminer ce qu’il en est et ce que nous allons va afficher aussi. »

« On est capable de mieux »

Quatre jours après la performance sans saveur de l’Impact contre le Revolution, Fanni a été un peu plus conciliant que ne l’avait été son entraîneur dans les minutes suivant la défaite. Thierry Henry avait critiqué « l’attitude » de son équipe et son absence « fighting spirit », déplorant qu’elle avait perdu beaucoup trop de ballons sans pression. 

« On le reconnaît. Sur ce match-là, on ne s’est même pas reconnu nous-mêmes. On sait qu’on est capable de beaucoup mieux que ça. On a montré beaucoup mieux quand on a repris la saison avant cet épisode du COVID-19. C’est vrai qu’on est capable de mieux », a martelé Fanni. 

« Est-ce que ce sont les conditions climatiques? On ne peut pas se cacher non plus derrière ça, les conditions sont difficiles pour tout le monde. Est-ce qu’on a moins su s’adapter? Je ne saurais dire. On m’a semblé moins en jambes que ce qu’on pourrait être et on n’a pas forcément répondu au défi physique qu’a imposé ‘New England’. » 

« C’est difficile de jouer un match après quatre mois à la maison, a rappelé Urruti en répondant à une question spécifique aux deux chances de marquer successives qu’il a ratées dans le premier match du tournoi. Je sais que les gens regardent à la télévision et pensent que ça devrait être facile, je n’ai qu’à me tourner et tirer dans le but. Mais c’est plus compliqué que ça. Ça prend de la chance aussi. »  

« On a quelques trucs à régler, mais il ne faut pas tout à jeter à la poubelle non plus, renchérit Fanni. Je pense que sur le prochain match, on a vraiment à cœur de vouloir montrer qui on est. On sait qu’on est capable de mieux. »

Avec seulement deux autres matchs devant eux avant la conclusion de la phase de groupe, les Montréalais savent qu’ils n’ont pas le luxe de la patience.

« On a vraiment envie de prendre les choses en main, dit Fanni. Surtout avec les consignes de l’entraîneur, on tient à faire du jeu, on tient à afficher une identité. On ne veut pas du tout se contenter de défendre. C’est sûr qu’on attend [Toronto] de pied ferme et c’est la même chose de leur côté. Je pense que ça laisse présager un match engagé. »