MONTRÉAL – Il fait beau à Sacramento, Didier? Parce qu’ici, on te rassure, tout va très bien.

Avec ou sans son attaquant vedette, il faudra commencer à prendre l’Impact au sérieux. Après avoir décroché un impressionnant résultat sur la route en lever de rideau de sa saison 2016, le onze montréalais a fait encore mieux, samedi. Inaugurant sa saison locale devant 27 545 au Stade olympique, il a déboulonné les puissants Red Bulls de New York par la marque de 3-0.

Pour un deuxième match consécutif, Dominic Oduro et Ignacio Piatti ont été les principaux artisans de la victoire. Le Ghanéen a ouvert le pointage à la 58e minute et son coéquipier argentin, finaliste au titre de joueur par excellence de la première semaine d’activité dans la MLS, lui a donné la réplique à la 71e.

Anthony Jackson-Hamel a mis la touche finale à la fête en inscrivant le premier but de sa carrière en MLS dans les arrêts de jeu.

L’Impact a signé un premier gain en sept matchs contre les Red Bulls, qu’il n’avait pas battus depuis le mois de mars 2013. Cette année-là, Montréal avait connu le meilleur début de saison de son histoire en remportant ses quatre premiers matchs.

« Les joueurs répondent présents et démontrent de quoi nous sommes capables, affirme l’entraîneur-chef Mauro Biello. Il y a beaucoup de bons joueurs au sein de cette équipe et on voit ce qu’ils ont dans le ventre. Aujourd’hui, j’ai vu une autre belle performance de mes piliers comme Dominic, Nacho, Harry Shipp et Ontivero. »

« On n’a pas si bien joué en première mi-temps, mais beaucoup mieux en deuxième, a jugé Piatti. On a bien contrôlé le ballon et le but de Dom a fait en sorte que c’est devenu plus tranquille pour l’équipe. C’est bien pour la confiance de tout le monde. »

« Chaque fois qu’on peut mettre la main sur trois points contre un rival de l’Association Est, on va les prendre, dit Evan Bush, qui a réalisé un arrêt d’une importance cruciale dans les secondes qui ont précédé le but de Piatti. C’est encore plus vrai contre cette équipe qui nous a donné autant de fil à retordre depuis quelques années. Ça fait du bien de les battre. »

Des buts et une autre victoire!

Champions du calendrier régulier en 2015, les Red Bulls ont quant à eux subi une deuxième défaite d’affilée par blanchissage.

« Ce n’est pas un bon départ, mais on a une longue saison devant nous, s’encourageait l’entraîneur Jesse Marsch. C’est facile de toucher le fond du baril dans des séquences comme celle-là, mais c’est important de garder la tête haute. On ne se sort pas d’une léthargie en ruminant nos problèmes et en faisant de l’anxiété. »

Incommodé par une blessure à une jambe, Marco Donadel n’a finalement pas pris part au match. Son absence, comblée par Calum Mallace, était la seule différence entre le XI partant que Biello avait utilisé à Vancouver.

Les crampes d’Ontivero et l’effet Venegas

Les Red Bulls étaient invaincus à leurs six derniers matchs contre leurs hôtes montréalais et on pouvait craindre qu’ils profitent de leur visite pour ouvrir cette rutilante machine offensive qui s’était avérée un peu encrassée à sa première balade de la saison. C’est toutefois l’Impact qui a su imposer ses idées d’entrée de jeu, reprenant où il avait laissé une semaine plus tôt.

Rappelé au banc prématurément en raison de crampes à son premier départ en MLS, Lucas Ontivero a d’abord rassuré tout le monde sur sa forme, s’imposant comme l’un des ténors d’une première demi-heure dominée par l’Impact.

« Jackson compte souvent à l'entraînement »

À la septième minute, Ontivero a laissé partir une frappe du pied droit sur une distance d’une quinzaine de mètres qui est passée juste au-dessus de la barre transversale. Au quart d’heure de jeu, le jeune Argentin a servi une belle passe à son compatriote Piatti, mais l’intrusion de Nacho dans le corridor gauche s’est soldée à l’avantage de Robles.

Ontivero a failli inscrire son premier but dans son nouvel uniforme quand il a envoyé un plomb sur le poteau à la 19e minute. Aussi combatif en duels qu’incisif dans ses frappes, le petit numéro 32 a démontré de belles choses, mais ses jambes crispées l’ont encore une fois forcé à abdiquer au début de la deuxième demie. Biello l’a remplacé par Johan Venegas à la 57e minute.

« Je l’ai trouvé très bon, a dit l’entraîneur au sujet d’Ontivero. Il trouvait bien les espaces avec le ballon et ils avaient de la difficulté à le maîtriser. Il bougeait bien, créait des chances. Il n’est pas à 100 % de ses capacités et c’est normal, il a manqué une bonne partie du camp d’entraînement, mais on a obtenu 55 bonnes minutes de sa part et ça nous satisfait. »

Les bienfaits de la substitution furent immédiats. Dès ses premières foulées, le Costaricain a intercepté une tentative de dégagement du défenseur Gideon Baah qui s’est aussitôt retrouvée aux pieds de Piatti. Venegas a aussitôt hérité du ballon pour foncer en trombe vers le filet adverse, en périphérie duquel il a trouvé Oduro du côté gauche. Patient, le Ghanéen a calmement fait glisser son tir hors de portée de Robles.

La fameuse vitesse d'Oduro

« L’idée était de courir au second poteau pour obtenir une déviation facile, mais la passe était un peu trop forte, a analysé le buteur. J’ai dû la contrôler avec une touche avant de l’envoyer où je voulais, mais c’était une belle contre-attaque. »

« Je me suis justement adressé aux joueurs dans le vestiaire pour dire que tout le monde était important, a partagé Biello. Aujourd’hui, les trois gars qui ont joint la partie ont apporté quelque chose. Tous les gars doivent croire que dès qu’ils ont une chance, que ce soit pour une minute ou pour 90 minutes, ils doivent être prêts. Je suis content, parce que Kyle Bekker a été bon en possession et Jackson a été capable de marquer. »

Marsch a été dur à l’endroit de Baah, une recrue qui avait bien fait à son baptême de la MLS la semaine précédente.

« Ce qui est difficile à accepter, c’est qu’il venait de faire une erreur qui avait presque mené à une chance de marquer. Dans une situation comme celle-là, on espère que le joueur en tirera une leçon, mais ça n’a pas été le cas et l’erreur suivante a été coûteuse. Par la suite, on n’a pas été assez forts mentalement pour s’accrocher et j’ai trouvé que nos substituts n’ont rien fait pour nous aider à rester dans le coup. On avait l’air complètement désorganisés. »  

Un arrêt qui a fait la différence

L’Impact a doublé son avance à la 71e minute. À peine sollicité jusque-là, Bush a réalisé un spectaculaire arrêt sur Bradley Wright-Phillips qui a donné naissance à une rapide contre-attaque des siens. En un clin d’œil, Piatti s’est retrouvé en pleine course sur le flanc droit, course qu’il a terminée dans l’allégresse après avoir déjoué le cerbère d’un tir bas.

Une chance ratée qui vient hanter New York

« La douleur s’est envolée quand j’ai vu qu’on avait marqué... », a dit Bush, qui a reçu le tir de Wright-Phillips en pleine gorge.

« J’ai simplement essayé de prendre le plus de place possible en évitant de me jeter au sol. [...] Je n’ai pas trop compris comment le ballon a fait pour se retrouver où il s’est retrouvé par la suite, mais l’important, c’est qu’on ait marqué. »

Piatti a failli inscrire le doublé dans un deuxième match consécutif, mais Robles l’a frustré à la 89e minute.

L’Impact visera une troisième victoire de suite samedi prochain sur le terrain du FC Dallas.

Premier but en MLS pour Jackson-Hamel