Huit mois jour pour jour après son transfert à Barcelone, Ballou Tabla a pris une décision qui pourrait avoir d’importantes répercussions sur le soccer canadien.

C’est à quelques jours du match le plus important de la saison pour son ancien club que l’ex-ailier de l’Impact a annoncé son retour avec l’unifolié.

Un tiens vaut mieux...

L’arrivée de John Herdman à la barre de la sélection nationale a certainement aidé à convaincre Ballou de choisir le Canada devant la Côte-d’Ivoire. La présence de son ancien entraîneur dans le personnel technique aussi. Mauro Biello a mérité sa carte de lobbyiste.

Cela dit, c’est la candidature unie (Canada, États-Unis, Mexique) qui s’est avéré un cadeau du ciel. Jusqu’à ce que l’on confirme la tenue d’une Coupe du Monde en sol canadien, il y avait peu d’arguments pour contrer l’appel de la mère patrie de Tabla.

L’attrait d’un Mondial à domicile en 2026 et l’essor d’une génération exceptionnelle ont finalement triomphé sur l’incertitude. Tôt ou tard, la porte de la sélection Ivoirienne se serait ouverte, mais quelle place lui aurait-on faite? Et pour combien de temps?

 Avec le Canada il est attendu à bras ouverts. Le cœur penchait peut-être de l’autre côté, mais un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. Plutôt que de suivre les traces du « grand frère » Didier Drogba avec les Éléphants, il tentera de laisser les siennes dans l’unifolié.

Dès la prochaine

2026 c’est bien, mais c’est loin. Lorsqu’il a pris en charge du programme national, Herdman affirmait que l’objectif était de se qualifier pour le Qatar en 2022. Avec l’arrivée de Ballou, l’Anglais de 43 ans commence à avoir les moyens de ses ambitions.

Devant une défense qui reste suspecte, le milieu de terrain est solide. Les Samuel Piette, Atiba Hutchinson (Besiktas), Scott Arfield (Glasgow Rangers) et Jonathan Osorio (Toronto FC) ont ce qu’il faut pour être compétitifs.

C’est cependant en attaque que les choses commencent à être franchement excitantes. Jonathan David s’affirme en Belgique, Alphonso Davies est en route vers le Bayern Munich et Ballou est au Barça. De surcroît, ce trio offensif a 18 ans de moyenne d’âge.

Leur présence entraînera une compétition accrue pour les postes. Les Cyle Larin, Junior Hoilett et compagnie devront se battre sans réserve pour leur temps de jeu. Une bonne chose pour des joueurs dont l’engagement n’a pas toujours été total.

Un pied en séries

Pendant ce temps dans la métropole, le onze Montréalais se prépare pour le match le plus important de sa saison. Avec une victoire à Washington, les troupes de Rémi Garde auront un pied en séries.

Si l’Impact (6e) empoche trois points, le DC United (7e) devra gagner au moins 3 de ses 5 matchs restants et espérer que Montréal perde ses 3 derniers. Pour ce qui est de la Nouvelle-Angleterre (8e), elle a des adversaires trop imposants à affronter d’ici la fin de calendrier. Je ne la vois pas s’accrocher.

Plus que Wayne

Les projecteurs seront braqués sur Wayne Rooney, mais c’est Luciano Acosta qui m’inquiète le plus pour l’Impact. Le petit Argentin a 3 buts et 3 passes décisives en 4 sorties. La venue de Rooney lui a libéré de l’espace et il sait en profiter à merveille. Comme Giovinco a su le faire lors de la dernière défaite du bleu-blanc-noir d’ailleurs.

En reculant moins qu’ils l’ont fait face à New York City, les Montréalais ont ce qu’il faut pour empocher une 4e victoire sur la route. La discipline sera toutefois de mise dans un match à l’enjeu aussi important.

Quand les choses se sont corsées la semaine dernière, beaucoup d’énergie a été dépensée à échanger avec l’arbitre. Saphir Taïder a été un des plus vocaux en ce sens. Pour un club qui a le syndrome du persécuté facile, ce piège doit être évité à tout prix.

Une expulsion stupide change souvent le cours d’un match. Dans ce cas-ci, c’est la saison au complet qui pourrait changer de trajectoire. En revanche, une victoire dans une performance rigoureuse marquera à mon sens le point de bascule de l’ère Rémi Garde.