MONTRÉAL – Quand l’Impact a dévoilé sa formation pour son match inaugural à San Jose, début mars, le nom Nick DePuy apparaissait à l’endroit où aurait dû aurait dû être inscrit celui d’Anthony Jackson-Hamel. Pour expliquer l’absence du jeune Québécois sur le vol qui avait transporté son équipe en Californie, Biello avait simplement indiqué que DePuy, une verte recrue, était passé devant lui dans la hiérarchie du club.

Jackson-Hamel n’a joué qu’une petite minute dans les quatre matchs suivants avant de refaire surface d’éclatante façon samedi. Envoyé sur le terrain comme une bouteille à la mer au moment où l’Impact avait désespérément besoin d’un vent favorable, le discret attaquant a mené son équipe à bon port.

Dans les arrêts de jeu, alors que l’Impact se dirigeait vers un sixième match de suite sans victoire, il a fait dévier d’un brillant coup de talon un tir d’Hernan Bernardello dans le filet adverse.

« Un petit but à la Didier Drogba », a comparé Patrice Bernier dans le vestiaire festif des vainqueurs.

« Didier a toujours été un modèle pour moi. Maintenant, ça fait du bien d’être capable de reproduire ses gestes », avait blagué le héros du jour quelques minutes auparavant.

Les consignes que Jackson-Hamel a reçues quand on lui a demandé d’aller chercher Dominic Oduro à la 82e minute étaient claires. En fait, ce sont les mêmes qu’on lui relaie chaque fois qu’on lui fait signe de prendre son maillot et de s’approcher du quatrième officiel.

« Créer des occasions, a-t-il résumé. Quand je rentre, c’est pour marquer, ce n’est pas pour défendre. Après, je fais ce que j’ai à faire. »

Le problème pour Jackson-Hamel, c’est que les occasions de faire ce qu’il a à faire ont été rares pendant ses trois premières années avec l’Impact. Le match de samedi était son 21e chez les pros, mais la somme de sa charge de travail ne dépasse pas encore les 500 minutes en carrière.

« C’est sûr que ce n’est pas facile de toujours livrer la marchandise pour un attaquant, mais marquer un but comme celui-là, c’est très bon pour sa confiance », croit Bernier.

Ballou la carte cachée

Ballou Jean-Yves Tabla, un autre produit de l’Académie, a aussi rempli son mandat contre Atlanta. Biello l’a convoqué à la 62e minute pour injecter un peu de vie à son attaque et l’effet recherché a été obtenu. Quelques instants après son entrée dans le match, Ballou a mis le clignotant vers la voie rapide et a semé deux poursuivants en filant dans l’axe, d’où il a servi à Ignacio Piatti une brillante passe à contre-courant.

« Je l’ai trouvé excellent, a vanté Biello. C’est un jeune qui continue à grandir. Tout le monde le voit, moi je le vois tous les jours à l’entraînement. Tu vois comment il peut changer un match avec ses qualités. »

Une victoire qui fait du bien à l'Impact

« Il aime dribbler, il aime jouer et il apporte beaucoup, a ajouté Bernier. Il est jeune et il va continuer d’apprendre, mais c’est bien de voir son niveau de confiance avec les deux matchs qu’il vient de débuter. Aujourd’hui, il a apporté un vent de fraîcheur et beaucoup de dynamisme, il a transporté l’équipe vers l’avant. S’il continue comme ça, je suis convaincu qu’on va le voir davantage à mesure que la saison va progresser. »

Replacé dans un rôle de réserviste avec le retour en santé de Piatti, le cadet de la formation bleu-blanc-noir a officiellement déposé sa candidature pour un rôle de titulaire. Rien pour rassurer Dominic Oduro, qui connaît un début de saison sans histoire.

« On a vu qu’on peut l’utiliser comme partant, mais aussi le rentrer en fin de match pour qu’il fasse ce qu’il a fait aujourd’hui. Pour moi, c’est une bonne nouvelle d’avoir un joueur comme ça. Une carte cachée, comme on peut dire », se réjouissait Biello sans vouloir dévoiler son jeu.

Impact 2 - Atlanta United 1