Ce que l’Impact est sur le point d’accomplir dépasse l’entendement. On semble l’avoir oublié avec le résultat de mardi soir. En fait, peut-être ne l’a-t-on jamais réalisé.

La remontée du Toronto FC laisse-t-elle un goût amer dans la bouche bleu-blanc-noir? Absolument. Rarement deux buts encaissés dans une victoire auront autant fait jaser.

En se concentrant sur la baisse de régime des Montréalais en deuxième mi-temps, on perd toutefois la vue d’ensemble. Une vue d’ensemble qui donne des frissons.

En lisant les prochaines lignes, vous trouverez peut-être qu’il est mal avisé de se projeter dans le futur de la sorte. Je crois cependant que ces lignes contiennent quelques idées qui peuvent porter un club, sa ville et toute une province vers des sommets jamais conquis par un club canadien.

Je me risque donc quand même.

Tout mais pas ça!

Comme le commun des mortels, une équipe sportive est motivée par deux choses. Le plaisir et/ou la douleur.

Si ce n’est que pour éviter les nausées en voyant le Toronto FC aligné pour le coup d’envoi en MLS Cup, l’Impact devrait être gonflé à bloc. La rivalité entre les deux clubs a fait un bond de géant cette saison et la fin sera plus pénible que jamais pour une des deux équipes.

Patrice Bernier, Laurent Ciman, Joey Saputo et tous les autres qui regardent le TFC en grande finale du « confort » de la maison ?

Tout, mais pas ça!

Premier pour toujours

Depuis la création de la ligue en 1996, jamais une équipe canadienne n’a atteint une finale de MLS Cup. Cette réalité changera le 10 décembre prochain. Reste à savoir si elle portera un uniforme bleu ou rouge.

L’équipe qui triomphera mercredi au BMO Field fera résonner l’hymne national canadien pour la première fois lors du match ultime. Un accomplissement qui lui appartiendra pour toujours et qu’aucun autre club au nord de la frontière ne pourra lui enlever.

Le Toronto FC a fait son entrée dans le circuit en 2007, les Whitecaps de Vancouver en 2011 et l’Impact l’année suivante. Si Céline disait vrai, « les derniers seront les premiers ».

Bien qu’elle soit trop peu mise de l’avant, l’histoire de l’Impact est riche et s’écrit à une vitesse fulgurante depuis deux ans. Voilà une chance en or de faire couler un peu plus d’encre.

Fierté de chez-nous

Le onze montréalais est à 90 minutes de se présenter en grande finale mené par deux Québécois.

Avant d’enfiler le complet d’entraîneur-chef, Mauro Biello a porté le maillot de l’Impact de 1993 à 2009 et le survêtement d’entraîneur-adjoint pour les cinq saisons et demie suivantes. Difficile de mieux incarner l’esprit du bleu-blanc-noir.

Patrice Bernier, lui, en est à son deuxième passage avec le club après trois saisons jouées dans la métropole au début des années 2000. Malgré le passage des Nesta, Di Vaio, Drogba et compagnie, c’est le Brossardois qui est le visage du club.

Un entraîneur et un capitaine québécois à la tête d’une équipe montréalaise en MLS Cup.

Une telle occasion se représentera-t-elle un jour?

Aidé d’une plus-value québécoise, l’Impact peut s’inscrire à jamais dans les livres d’histoire en battant un ennemi juré mercredi prochain. En ce sens, s’apitoyer sur les deux buts encaissés à l’aller ne servira à rien.

L’équipe doit lever la tête, regarder loin devant et foncer le torse bombé vers le match retour avec l’urgence d’un groupe qui peut accomplir quelque chose de grand.

Très grand.