MONTRÉAL – À la suite d’une prestation inachevée offensivement samedi, les partisans de l’Impact de Montréal se croisaient les doigts pour assister au retour à l’action d’Ignacio Piatti cette semaine.
 
L’entraîneur Rémi Garde a toutefois été contraint de rejeter ce scénario dès lundi matin.
 

« Nous devrons frapper en premier »

« Il n’est pas disponible pour le prochain match et probablement pas pour cette semaine », a confié Garde en faisant allusion aux duels de mercredi sur le terrain des Red Bulls à New York et de samedi au domicile du FC Cincinnati.
 
Si vous avez perdu le compte, on parlerait déjà de 10 parties – près du tiers de la saison - sans Nacho advenant qu’une surprise ne survienne pas en Ohio.  
 
À la fin de sa rencontre médiatique, Garde a précisé que Piatti était encore embêté par des raideurs musculaires qui pourraient être reliées à sa blessure préalable au genou droit. Le renfort ne sera pas imminent non plus puisque Clément Bahiya et Mathieu Choinière n’ont pas été en mesure de se délier les muscles avec le groupe lundi.
 
Sans son artiste argentin, l’Impact a peiné à remonter au pointage comme ce fut le cas, samedi, contre le NYCFC. Le gardien Evan Bush a tenu à préciser que cet aspect ne doit pas juste être analysé avec une lorgnette offensive.
 

« Nacho ne reviendra pas cette semaine »

« Évidemment, Nacho est une grosse partie de cette équation. Mais, défensivement, on doit s’attarder sur la manière dont on débute les matchs. Même sans toujours concéder, on a été dans le trouble dans les premières minutes. On doit mieux faire dans les 10 premières minutes, tenir notre bout dès le départ en imposant notre solidité. L’an passé, notre match là-bas (au Red Bull Arena) a été un désastre, on a été démolis par eux et on n’était pas prêts. Quand ils sont revenus ici, notre mentalité était fantastique, ils ont tenté de jouer un ballon direct tôt dans l’affrontement et on a donné le ton avec une belle réponse. Il faut avoir le bon état d’esprit et je crois que ce sera le cas. Je ne trouve pas que l’état d’esprit était mauvais au dernier match, ce n’était pas la raison du résultat. On a plutôt dû composer à un schéma différent sans pouvoir s’y ajuster adéquatement », a éclairé Bush en faisant référence au revers de 3-1 dans le stade des Red Bulls en 2018.
 
Le gardien de l’Impact manque rarement de pertinence dans ses propos alors son point est valable. Mais, à l’autre bout du spectre, la magie opère moins sans la touche de Piatti et il est facile de constater que Saphir Taïder s’avère le joueur qui s’ennuie le plus du magicien Nacho.
 
Le constat s’accompagne cependant d’un bémol puisque Taïder n’est pas au sommet de sa forme et son désir de demeurer sur la pelouse ne passe pas inaperçu au sein du club.
 
« Ça fait trois semaines que je traîne une gêne importante à la cuisse droite. Ça ne me permet pas d’être au top, mais j’ai donné le maximum malgré tout parce qu’il faut aussi savoir faire le dos rond et l’accepter parfois. Il y a des moments durant lesquels je ne suis pas à mon sommet, mais, pour le bien de tout le monde, il faut être sur le terrain. C’est aussi un message important pour l’équipe », a expliqué Taïder qui refuse de choisir l’option la plus facile.
 
Au final, son arsenal n’est pas aussi complet et il l’admet sans hésiter.

 « C’est vrai que ça me gêne quand j’accélère, mes courses sont plus limitées. Je demande plus le ballon dans les pieds, je fais moins de courses intenses pour rester sur le terrain le plus longtemps possible. Ce sont des choses qui peuvent arriver durant une saison. Je ne suis pas le genre à aimer louper des matchs. Il y a aussi la Coupe d’Afrique qui arrive donc je risque de manquer des matchs, ce n’est pas le moment d’en louper d’autres. En louper un, c’est déjà beaucoup trop pour moi », a précisé l’Algérien.
 
Combiner avec Piatti soulagerait sans doute une partie de sa douleur, mais il ne dispose pas de cette possibilité actuellement.  
 
« C’est vrai qu’on a une superbe relation, on se trouve facilement sur le terrain. On a pris du plaisir la saison passée. Il n’est pas là donc il faut faire avec, il faut s’adapter. Quand il est là, ça me libère certains espaces me permettant d’être à la finition. Il y a Nacho, mais il y a aussi le groupe », a ajouté l’athlète de 27 ans qui voit tout de même le rendement actuel des siens positivement.
 
On ignore si sa prochaine réponse faisait écho à des commentaires de l’entraîneur, mais elle allait dans le même sens que celle de Bush à propos de la solidité défensive.
 
« J’ai marqué en début de saison, mais il ne faut pas oublier que notre rôle est de défendre et de servir les autres. Il y a des joueurs offensifs qui doivent faire la différence, ils sont trois devant. Nous, on peut les aider, mais le rôle est plus de donner de l’équilibre à l’équipe et non d’être décisif durant chaque match », a rappelé le maillot numéro 8.

D’ailleurs, on a pu remarquer que Taïder a discuté longuement avec Garde pendant la présence du club sur le terrain synthétique du Centre Nutrilait. Garde pourrait être tenté d’accorder un congé à Taïder mercredi. Ken Krolicki figure notamment parmi les options.
 
Idéalement, la présence d’un véritable numéro 10 dans l’axe serait la bienvenue pour soulager du côté offensif. Comme le disait un confrère, pour « amener de l’eau au moulin » à l’image de ce que Taïder effectue à son mieux.  

« Saphir a une très belle relation donc il profitait de la présence de Nacho qui attirait souvent deux ou trois joueurs vers lui. On est en train de travailler d’une autre façon, de compenser. Je répète aussi qu’on joue sans Nacho. On ne peut pas tout mettre sur cette absence, mais c’est encore plus vrai à domicile quand on connaît son ratio de buts comparé à l’étranger. Son absence se fait quand même cruellement sentir », a conclu Garde.

« Il faut oublier ses bobos »