MONTRÉAL – Pendant quarante minutes, dimanche, l’Impact a semblé batailler à armes égales avec la meilleure équipe de la MLS. Mais quand Sebastian Giovinco a trouvé le fond du filet sur un coup franc parfait à la fin de la première demie, quelque chose s’est brisé que les locaux n’ont jamais pu réparer.

À quelques minutes d’intervalle, dans le vestiaire des perdants, les défenseurs Chris Duvall et Daniel Lovitz ont chacun identifié le premier but du match de Giovinco comme le moment où les chances de leur équipe se sont envolées contre Toronto FC.

« Jusque-là, je crois qu’on poussait l’action et qu’on était capables de gérer le match de la façon dont on le souhaitait, a dit Duvall. Ils dominaient en possession, mais on s’en tirait bien et je crois que si on avait été capable d’éviter ce but, la suite du match aurait pu être différente. »

Le problème, c’est qu’éviter Giovinco de vous enfoncer un couteau en plein cœur lorsqu’il s’exécute sur coup franc relève de la pensée magique. Le 30 juillet dernier, l’Italien est devenu le nouveau recordman de la MLS en enfilant le dixième but de sa carrière en pareilles circonstances.

« Il le fait depuis son arrivée dans la ligue, se désolait Evan Bush, sa plus récente victime. C’est impossible de tenter de deviner ses intentions. La semaine dernière, contre Philadelphie, il a frappé du côté du gardien tandis qu’aujourd’hui, il est allé directement par-dessus le mur. C’est impossible pour un gardien de tricher. La meilleure façon de le contrer, c’est d’être conscient de la menace et éviter de commettre des fautes près de la surface. Sinon, c’est trop facile pour lui. » 

 « Ce coup franc a eu un gros impact sur un match qui était somme toute assez partagé, convenait Lovitz. Le vent a tourné à partir de ce moment et malheureusement, on n’a pas été en mesure de répliquer assez rapidement pour reprendre le momentum. »

Le problème, c’est que Toronto montrait une fiche de 14-1-2 quand il marquait le premier but. Non seulement l’Impact a été incapable de répliquer, mais il s’est bêtement laissé surprendre par ses rivaux au tout début de la deuxième demie. Samuel Piette a laissé trop de temps à Marky Delgado pour centrer dans la surface, où Jozy Altidore attendait patiemment le relais sans opposition aucune.

« Le jeu n’est repris que depuis cinq minutes et on tombe endormis, pestait Bush devant son casier. La faute est partagée, mais c’est inacceptable. Ça nous a cassé les reins. On n’était pas parfaits en première demie, mais on ne tirait quand même de l’arrière que par un but. Si on n’avait pu mieux répondre au début de la deuxième, j’aimais nos chances, mais on a cassé. »

« C’est une erreur mentale inacceptable quand on sait qu’on travaille sur notre défensive dans la surface à chaque semaine », reconnaissait Duvall.

« C’est une erreur qui ne peut pas arriver. Pas dans un match comme ça... », a déploré Biello.

Impact 1 - Toronto FC 3

Avant la rencontre, des partisans torontois qui avaient fait le voyage au Québec pour supporter leur équipe ont dévoilé une bannière qui visait à rappeler sans aucune subtilité que leurs favoris détenaient un avantage de 17 points au classement sur leurs vieux rivaux. Cette avance s’est encore accentuée dimanche dans un match qui illustre bien le gouffre qui s’est creusé entre les deux clubs depuis leur duel épique lors des dernières séries éliminatoires.

« Il y a un écart évident entre les deux équipes, comme c’est le cas avec plusieurs autres équipes qui se frottent à eux, a honnêtement évalué Lovitz. Il revient à chacun d’entre nous de trouver des moyens pour rétrécir cet écart. Tout le monde dans cette équipe devrait en faire sa mission en utilisant le match d’aujourd’hui comme référence. »

« Aujourd’hui, on a vu à quoi ressemblait la meilleure équipe de la ligue, a conclu Duvall. Je crois que dans notre forme actuelle, on peut être nez à nez avec elle. Malgré la défaite, c’est une source de confiance pour moi. »