Après un début de saison plus que difficile, l'Impact de Montréal connaît enfin une heureuse séquence. Nous sommes beaucoup plus compétitifs depuis les deux ou trois dernières semaines alors que nous avons remporté trois de nos quatre derniers matchs.

Plusieurs facteurs expliquent ces récents succès. Nous avons retrouvé l'identité que nous avions développée au cours des deux dernières années, identité que nous avions perdue lors des deux premiers tiers de la saison.

Comme c'était à prévoir, Ignacio Piatti a amené un vent de fraîcheur à cette équipe qui se cherchait. Non seulement a-t-il apporté une énergie nouvelle au groupe, mais ses performances sont extrêmement satisfaisantes depuis son arrivée à Montréal. Il s'est même permis de marquer deux buts dans notre plus récente victoire, samedi contre Columbus. Au-delà de ses deux buts, Piatti a été en mesure de créer de l'espace pour ses coéquipiers en plus d'apporter une dimension différente à notre attaque depuis son arrivée. Des équipes qui croyaient connaître nos tendances offensives comme le fond de leur poche peuvent ainsi être surprises par certains jeux construits par Piatti.

J'aime bien le comparer à Diego Valeri, qui évolue pour les Timbers de Portland. Piatti est toutefois davantage dribleur et efficace en accélération, ce qui lui permet d'exceller en situation un contre un. C'est bien de constater que sa façon de jouer a rapidement connecté avec le style de jeu de Marco Di Vaio, d'Andres Romero et même celui de Dilly Duka.

Outre l'arrivée de Piatti, les joueurs sont plus hargneux et on remarque un effort collectif plus soutenu depuis le début de notre bonne séquence. Le match contre Columbus et celui au Salvador le démontrent alors que nous avons été en mesure de tenir le coup pendant de longues minutes après avoir pris les devants.

Le fait de signer des victoires aide énormément à gagner en confiance en nos moyens. Nous pouvons ainsi nous dire que nous avons trouvé un moyen de gagner, que ce soit avec une bonne ou une moins bonne performance. Ça donne une motivation de plus pour donner l'effort supplémentaire lors du match suivant. En perdant match après match, même si certains points peuvent être encourageants, les jambes deviennent lourdes et il est difficile de garder une attitude positive. Lors d'un match suivant une victoire, on peut se rappeler ce qu'on a fait pour gagner et tenter de le répéter.

C'est très psychologique. Nous savons que nous avons de bons joueurs. Par contre, la défaite peut facilement mettre n'importe quelle équipe dans le doute.

La motivation ne manque pas

En cette fin de saison qui a très mal débuté, nous trouvons notre motivation en cherchant à démontrer que nous sommes meilleurs que le classement ne l'indique. Nous savons que nous avions une bonne équipe sur papier même si nous avons eu de mauvais résultats. Il est important que nous gagnions des matchs en MLS afin d'être plus confiants lors de nos deux rencontres face aux Red Bulls de New York en CONCACAF.

De plus, l'écart entre la troisième et la neuvième position n'étant que de huit points, il est certain que nous aimerions jouer les trouble-fête pour certaines équipes qui ont grand besoin de points pour espérer prendre part aux séries éliminatoires. Ce sera le cas ce samedi contre le Dynamo de Houston, qui est présentement à cinq points d'une participation en éliminatoires. Houston est toujours dans la course et nous aimerions profiter de notre lancée pour ajouter notre grain de sel dans cette course aux séries.

L'occasion d'atteindre un objectif personnel

J'ai été sélectionné pour représenter le Canada lors du match amical contre la Jamaïque, qui se tiendra mardi prochain à Toronto.

Ce match me donnera l'opportunité de prendre part à un 50e match pour l'équipe nationale. Seuls 22 joueurs peuvent se vanter d'avoir atteint ce plateau avec l'équipe canadienne. C'est un objectif que je m'étais fixé au début de ma carrière en sélection nationale.

Mon dernier match avec le maillot rouge remonte à 2012 lors de notre humiliante défaite de 8-1 dans un match de qualification contre le Honduras. Le match de mardi me permettra donc de mettre une croix sur cette rencontre cauchemardesque.

Je dois avouer que j'ai quelque peu tourné la page sur ma carrière en sélection nationale. À mon âge, je suis conscient qu'il y a un roulement de personnel et le fait de moins jouer en équipe nationale me permet d'être en meilleure forme pour les matchs en club. Je dois cependant avouer que ce retour sera rafraîchissant pour moi. L'équipe est dirigée par un nouvel entraîneur et les nouveaux visages seront nombreux.

Issey Nakajima-Farran, Karl W. Ouimette et Jérémy Gagnon-Laparé sont les autres portes-couleurs de l'Impact qui seront à Toronto mardi. Ce match sera sans doute bon pour le moral de Nakajima-Farran, qui n'a pas eu l'occasion de jouer énormément avec l'Impact cette saison. C'est bien de voir que Ouimette, un joueur issu de l'Académie de l'Impact, participera à cette rencontre. En espérant qu'il sache convaincre l'entraîneur de le rappeler plus régulièrement. De son côté, Gagnon-Laparé en sera déjà à sa cinquième sélection à seulement 19 ans. Il doit poursuivre sa progression au niveau professionnel tout en démontrant qu'il peut gagner sa place peu à peu dans l'équipe nationale. C'est bien différent de jouer en équipe nationale et c'est excellent pour son développement d'avoir cette occasion à un si jeune âge.

Du nouveau dès l'an prochain

Je vois d'un très bon oeil les nouveautés annoncées par notre président Joey Saputo, plus tôt jeudi.

D'abord, l'équipe sera dotée d'un nouveau complexe d'entraînement près du Stade Saputo dès l'an prochain.Ce sera bénéfique pour la préparation de l'équipe. Les joueurs se sentiront plus à la maison à cet endroit. Le Centre Claude-Robillard est bien, mais il appartient à la ville de Montréal, contrairement au nouveau complexe qui sera géré par l'Impact. La forte majorité des équipes de la MLS possède leur propre centre d'entraînement, ça fait partie des étapes à franchir pour atteindre un haut niveau.

L'équipe a également annoncé la création d'une nouvelle équipe professionnelle qui se nommera FC Montréal et évoluera dans la ligue USL Pro. Pour certains joueurs de l'Académie, la marche est haute quand vient le temps de faire le saut dans la MLS. Ce club donnera du temps de jeu à ces joueurs et leur permettra de découvrir ce qu'est le soccer professionnel avant de faire le saut avec l'Impact. Si on veut que le soccer québécois progresse, il faut qu'il y ait des équipes d'élite, en voilà une autre qui s'ajoute.

*Propos recueillis par Jean-Philippe Daigle.