La 21e édition de la Coupe du monde de soccer est à nos portes. L’événement sportif le plus médiatisé au monde oui, oui, même avant les Jeux olympiques, rassemblera une fois de plus les pays de la planète autour d’une même passion. Trente-deux nations se sont qualifiées pour ce grand rendez-vous, certaines pour la première fois, d’autres sont des habituées et quelques-unes qui... brilleront par leur absence.

Au cours des prochaines semaines, on regardera différents aspects de cette compétition fascinante : les équipes des pays représentés, les jeunes premiers, les retours, l’Afrique renouvelée, les grands absents, les joueurs à surveiller, les nouveautés à la Coupe du monde. Le coup d’envoi sera lancé le 14 juin alors que la finale sera tenue un mois plus tard, au bout de 64 matchs, le 12 juillet. Mais commençons par brosser un tableau général de la compétition.

Le contexte politique

La Coupe du monde 2018 a été attribuée à la Russie en mars 2010, en même temps que celle du Qatar pour 2022, dans des conditions qui restent encore nébuleuses aujourd’hui. Elle a remporté la mise face aux candidatures de l’Angleterre et de celles de deux duos, soit Espagne-Portugal et Pays-Bas-Belgique. Le choix était étonnant parce que, sur papier, la candidature de la Russie semblait plus faible. Tout, ou presque, était à construire : stades, réseau de transport, hôtels. Il y a eu bien évidemment des soupçons de corruption, blanchis par une enquête interne de la FIFA, bien que les enquêteurs n’aient pas eu accès aux documents, les ordinateurs ayant été détruits.

On a aussi critiqué le fait que cette Coupe du monde puisse servir de vitrine politique pour le président Poutine et les récents événements autour de l’empoisonnement d’un ex-espion russe et de sa fille au Royaume-Uni ont poussé l’Angleterre à annoncer un boycottage diplomatique de l’événement. Aucun ministre ou membre de la famille royale n’ira en Russie lors de la Coupe du monde. L’Islande a emboîté le pas.

Enfin, les questions de sécurité et immanquablement de dopage ont aussi refait surface. Malgré tout, les 32 pays qualifiés seront sur place et il ne nous reste qu’à souhaiter que ce soit le foot qui sorte gagnant de tout ça.

Championne en titre et prétendants

L’équipe championne en titre est l’Allemagne qui a battu l’Argentine en finale à Rio en 2014. Elle tentera de remporter un deuxième titre consécutif, un exploit difficile à réaliser puisqu’il n’a été réussi que deux fois : par l’Italie en 1934 et 1938, et par le Brésil en 1954 et 1958.  

Le Brésil fait justement partie des favoris, un retour en grâce après la déroute de 2014, à SON mondial, où il a été écarté cavalièrement par l’Allemagne en demi-finale, dans un épique 7 à 1. Mais la tâche ne sera pas facile : aucune équipe non européenne n’a plus gagné la Coupe du monde alors qu’elle est jouée en Europe depuis… le Brésil en Suède en 1958! Et pour compléter sur le Brésil, soulignons que c’est la seule nation à n’avoir jamais manqué une édition de cette compétition depuis ses débuts en 1930.

Parmi les autres favoris, on peut penser à la France, l’Espagne, l’Argentine, l’Angleterre, la Belgique… mais on reviendra sur les équipes et les groupes qui forment cette édition très ouverte où bien des surprises nous attendent.

Les villes et les stades

Le stade Kaliningrad

Onze villes et douze stades, dont deux à Moscou, accueilleront les matchs de la Coupe du monde. Neuf de ces stades ont été construits pour l’événement, pouvant recevoir de 35 000 personnes, au Batika arena de Kaliningrad (photo), à 70 000 au stade Krestovski de St-Petersbourg. C’est au stade rénové de Loujniki, à Moscou, que seront présentés le match d’ouverture et celui de la finale. Pas moins de 81 000 spectateurs peuvent y prendre place. Si la majorité des villes hôtes sont situées dans la Russie européenne, quatre matchs de la phase de groupe seront tenus dans la seule ville choisie en Russie asiatique, Iekaterinbourg, domicile de l’un des plus vieux clubs de football au pays, le FC Ural. Des estrades temporaires y ont été ajoutées pour la Coupe du monde.

Mascotte et chanson

Zabivaka

Depuis l’édition 1966 tenue en Angleterre, la Coupe du monde a une ou des mascottes attitrées. C’est un lion, symbole typique de l’Angleterre, " World cup Willie", qui a lancé le bal. Généralement, les mascottes représentent l’une des caractéristiques du pays hôte, soit de la flore, de la faune ou du costume. On a ainsi eu, au fil des éditions, des garçons (Mexique, Allemagne de l’Ouest, Argentine), une orange (Espagne), un piment Jalapeño (Mexique), un objet-design (Italie), un chien (États-Unis), un coq (France), des créatures futuristes (Corée-Japon), un autre lion (Allemagne), un léopard (Afrique du Sud) et cette année, un loup nommé Zabivaka, nom qui veut dire « celui qui marque ».

C’est Jason Derulo qui a écrit et qui interprète la chanson thème de la 21e édition, Colors. Il a écrit cet hymne pour célébrer à la fois la diversité ainsi que l’énergie fantastique transmise aux équipes par les amateurs de sport à travers le monde. Voyez la vidéo de Jason Derulo.

Ballon

Ballon - Coupe du monde 2018

Depuis 1970, Adidas fournit le ballon officiel de la Coupe du monde, un ballon différent à chaque édition. Si celui de 2018 est le Telstar 18, certains se sont démarqués par le passé. Le premier Telstar, dont le nom vient de la contraction de l’expression « star de la télévision », a innové en utilisant pour la première fois des panneaux noirs et blancs qui allaient lui permettre d’être plus visible sur les écrans de télé pas encore en couleur. En 1978, le Tango en Argentine utilise un effet visuel qui donne l’impression que le ballon est composé de 12 cercles. Ce design sera gardé durant une vingtaine d’années. Le dernier en cuir véritable, avant l’apparition de la mousse, le PVC et le polyuréthane, fut le Tango España en 1982. C’est en 1998, en France, qu’on vit pour la première fois, un ballon avec plus de trois couleurs, Le Tricolore. Les Allemands se sont démarqués en 2006 avec le Teamgeist (esprit d’équipe) dont chaque match avait son propre ballon avec date, stade et équipes impliquées. Pour la finale, le Teamgeist avait revêtu des couleurs dorées. Le Jubilani de 2010 en Afrique du Sud avait soulevé certaines critiques de la part des gardiens, ceux-ci jugeant sa trajectoire trop capricieuse, et des joueurs argumentant qu'ils n'avaient pas le plein contrôle sur leurs frappes.

Pour le Telstar 18, Adidas a voulu réinventer le ballon rond, tout en restant dans l’esprit du premier noir et blanc resté gravé dans les mémoires. Nouvelle ossature, technologie de pointe et éléments durables, mais aussi introduction d’une puce CCP (pour ceux qui s’y connaissent en puces!) qui permettra à ceux qui le désirent de s'y connecter avec leur téléphone dit intelligent, pour avoir des informations spécifiques sur le ballon et relever des défis durant la Coupe du monde. Lionel Messi a eu le privilège de l’essayer et s’en est dit très satisfait.

Les trophées

Le trophée de la Coupe du monde

Il y a eu deux trophées décernés au vainqueur de la Coupe du monde à travers l’histoire. Tout d’abord le trophée Jules Rimet, nommé en l’honneur du président de la FIFA de 1920 à 1954 et initiateur de la Coupe du monde, remis jusqu’en 1970. Le règlement stipulait alors que l’équipe qui remportait le trophée trois fois pouvait le garder. Il a donc été officiellement donné au Brésil en 1970, après que celui-ci eut réussi l’exploit. À noter qu’en 1966, quelques mois avant la Coupe du monde tenue en Angleterre, le trophée a été volé et des demandes de rançon  envoyées à Scotland Yard. C’est finalement un chien, Pickels, qui l’a retrouvé dans un jardin de banlieue au sud de Londres.

Après 1970, un nouveau trophée a alors été commandé et c’est l’artiste italien Sylvio Gazzaniga qui l’a créé pour l’édition 1974. Nommé « trophée de la Coupe du monde de la FIFA », il est formé d’or pur à 75%, soit 18 carats, est monté sur une base de 13 cm où sont intégrés deux morceaux de malachite, pierre semi-précieuse et pèse 6.175 kg.  Voici comme M. Gazzaniga décrit son œuvre : « De la base jaillissent des lignes qui s’élèvent en spirales pour s’ouvrir et recevoir le monde. Les silhouettes de deux sportifs transcendés par la victoire naissent de la remarquable dynamique de la base massive de la sculpture. »  Vous ne verrez plus jamais la Coupe du monde de la même façon. C’est désormais une réplique plaquée or qui est remise à l’équipe gagnante. Les noms de chaque nation victorieuse sont inscrits en spirale sur le trophée.

D’autres récompenses sont remises à l’issue de la Coupe du monde.

Ballon d’or : meilleur joueur, remis depuis 1982

Soulier d’or : meilleur buteur, remis aussi depuis 1982. En cas d’égalité de buts, le premier facteur de départage est le nombre de passes décisives réussies et le second, le nombre de minutes jouées sur le terrain. Le joueur qui a le plus de buts en le moins de temps l’emporte.

Gant d’or : meilleur gardien, remis depuis 1994

Trophée Fair-play : remis è l’équipe ayant fait preuve du meilleur esprit sportif, remis depuis 1978

Trophée homme du match : remis, comme son nom l’indique, à chacun des hommes de chaque match depuis 2002

Trophée meilleur jeune joueur depuis 2006 et enfin,  But du tournoi, aussi depuis 2006.

Voilà. On a déjà hâte que la fête commence. La semaine prochaine, il sera question des équipes en présence, une présentation via leur surnom, parfois très original.