Fin de semaine pleine d’émotions, surtout au tournoi d’Indians Wells que Bianca Andreescu a gagné de façon spectaculaire. À seulement 18 ans, elle a fait preuve d’une puissance psychologique redoutable, malgré la douleur physique et une fatigue morale évidente, pour vaincre une magnifique adversaire, Angelique Kerber.

Bianca a énormément joué au tennis dans les derniers mois, ce qui laisse immanquablement des traces sur le corps. En fin de semaine, elle a réussi à surmonter cela pour battre la championne en titre de Wimbledon. C’est un tour de force et un exploit qui la propulse au niveau de vedette mondiale du sport.

 

Jouer au tennis requiert de grandes forces psychologiques. Parmi celles-ci, il faut une incroyable capacité de concentration pour ne s’attarder qu’au déroulement de l’action; savoir résister à l’adversité et à la pression (surtout quand l’adversaire a énormément plus d’expérience et qu’on joue pour une des premières fois de sa vie sur un terrain central); savoir contrôler et doser ses émotions, ce qui donne l’énergie et l’intensité dans nos actions, et enfin, il faut avoir confiance en soi, c’est-à-dire savoir qu’on possède les qualités pour aller loin, mais, en même temps qu’on connaît ses limites afin de développer les habiletés indispensables pour les repousser.

 

Bianca nous a fait une magnifique démonstration qu’elle possède toutes ces qualités et qu’elle fait partie de la race des grands gagnants. C’est souvent dans les moments difficiles, quand l’athlète puise au fond de ses ressources, qu’on reconnaît les meilleurs. Bianca Andreescu nous a démontré qu’elle en était capable.

 

J’ai eu un peu la même impression dans un autre sport, en regardant le Championnat des joueurs de la PGA. La dernière ronde a été difficile sinon même plutôt folle pour plusieurs des plus grands qui ont connu le meilleur et le pire. À mon avis, celui qui est sorti vainqueur de cette épreuve, Rory McIlroy, a aussi démontré sa grande force psychologique, en parvenant à parfaitement contrôler ses émotions pour qu’un beau jeu ne l’enthousiasme pas trop ou qu’un mauvais coup ne l’anéantisse pas.

 

C’est ici que j’en arrive aux Canadiens de Montréal. Et on peut se poser la question : les qualités psychologiques que nous avons vues chez Bianca et Rory sont-elles présentes dans cette équipe?

 

Je sais parfaitement que le hockey est un sport d’équipe alors que le tennis et le golf ne concernent qu’une seule personne. Mais, comme je l’ai déjà dit, je pense qu’il est possible de faire des parallèles entre les deux puisqu’une équipe doit posséder cet esprit de corps qui unit tous les joueurs. Sans cette cohésion, à talent égal (ou presque), aucune équipe sportive ne peut aller bien loin et rivaliser contre celle dont les joueurs travaillent en harmonie. Voilà pourquoi je me permets de faire des liens. 
 

Aujourd’hui, le CH est dans les câbles, comme l’étaient en fin de semaine McIlroy et, surtout, Bianca. 

 

Le club et les joueurs doivent prendre exemple sur les meilleurs pour aller encore plus loin. Par exemple, ils doivent apprendre de la leçon qu’a servie Bianca Andreescu en décidant d’ignorer les cris de son corps qui la suppliait d’arrêter, pour gagner chaque échange et chaque point avec encore plus de détermination.

 

Le CH peut aussi s’inspirer de McIlroy en s’efforçant de rester dans le présent et d’oublier ce qui s’est passé hier ou lors de la dernière partie pour se concentrer sur le prochain adversaire et sur la victoire.

 

Le sort du Canadien est encore totalement entre ses mains. Il reste une dizaine de matchs pour faire de la saison une renaissance... ou le cauchemar du jour de la marmotte! 

 

Chacun des joueurs doit participer. Il ne peut y avoir de ralentissement dans l’effort à ce moment. On va voir si ce club a le talent et les compétences psychologiques pour affronter l’adversité. Pour citer Claude Ruel : « il n’y en aura pas de facile ».

 

Je souhaite également que Claude Julien, comme Sylvain Bruneau, l’entraîneur de Bianca Andreescu, trouve les mots pour stimuler ses troupes et les amener à renverser les probabilités. À un moment donné, en fin de semaine sur le court de tennis, peu de monde aurait parié sur les chances de Bianca. La motivation apportée par les paroles de Bruneau a contribué à faire tourner le vent. Espérons que comme Andreescu, le CH pourra aussi renverser la tendance.

 

Il reste 10 parties! Gardons le cap, car, comme le disait Yogi Berra : « Ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini! »