La ministre canadienne des Sports, Pascale St-Onge, dénonce la décision du Comité international paralympique de permettre aux athlètes russes et biélorusses de concourir sous un «drapeau neutre» à Pékin.

En entrevue mercredi matin, la ministre a estimé que le Comité international paralympique (CIP) avait eu tort et elle lui a demandé de revenir immédiatement sur sa décision. Elle a déclaré qu'elle maintiendrait la pression aux côtés des pays alliés.

Mme St-Onge estime que permettre aux Russes et aux Biélorusses de participer en tant qu'athlètes «neutres», sous le drapeau paralympique, envoie le mauvais message au président russe, Vladimir Poutine, au sujet de son invasion de l'Ukraine, «comme si la vie continuait».

La ministre rappelle que le CPI se place en porte-à-faux avec d'autres fédérations sportives internationales, qui ont déjà interdit aux clubs et athlètes russes de concourir. La Fédération internationale de hockey sur glace a interdit à la Russie et au Bélarus de participer à ses événements. Le Bélarus est un proche allié du régime de Poutine et a soutenu l'agression contre l'Ukraine, son voisin.

Lundi, la FIFA, instance dirigeante du soccer international, a suspendu indéfiniment les équipes masculines et féminines russes, ce qui rend peu probable que la Russie participe aux éliminatoires de la Coupe du monde plus tard ce mois-ci. L'UEFA, l'instance dirigeante du soccer en Europe, a également retiré les clubs russes des compétitions.

La ministre St-Onge a accusé le président Poutine de violer la trêve olympique. Elle a déclaré que «la force de l'agression russe contre l'Ukraine» signifiait que le Canada devait examiner tous les moyens possibles d'isoler M. Poutine, y compris par le sport. Elle plaide que le président russe «est un fervent partisan du sport» et que l'isolement de la Russie par les instances sportives aura du mordant.

«Je crois que la communauté sportive est unie dans cette déclaration et c'est vraiment dommage que le CPI n'ait pas pris la bonne décision», a-t-elle déclaré.

La ministre St-Onge soutient aussi que la décision du CPI place les paralympiens canadiens et ceux du monde entier dans une position injuste en les forçant à décider eux-mêmes de concourir, ou non, contre eux à Pékin. Elle assure que le gouvernement canadien sera là pour les soutenir dans toute décision qu'ils pourraient prendre.

«Ils ne méritent certainement pas cela. Ils se sont entraînés si dur ces dernières années. Ces Jeux auraient dû être un moment pour tout le monde de s'unir et se réjouir, et pour le moment, il n'est pas possible d'être dans cet état d'esprit, alors je suis de tout cœur avec eux», a déclaré Mme St-Onge.

Le Comité paralympique canadien, de son côté, indique dans un communiqué qu'il aurait aimé que la Russie et la Biélorussie soient expulsées immédiatement de ces Jeux paralympiques d'hiver, mais il explique que ce n'était pas possible en raison de contraintes juridiques.

Le comité canadien attend maintenant l'Assemblée générale extraordinaire du CIP, plus tard cette année, alors que les membres devraient voter sur le respect de la trêve olympique comme condition d'adhésion au comité international. Les membres devraient aussi décider alors si l'adhésion des comités paralympiques russe et biélorusse est suspendue ou résiliée.