Les saisons au hockey, au basketball, au football, au baseball ou au soccer sont suspendues ou reportées. Les championnats sportifs nationaux, les tournois de golf, de tennis, les courses automobiles, sont remis ou annulés. Les Jeux olympiques sont reportés et le repêchage de la Ligue nationale de hockey est décalé à une date indéterminée.

 

À l’heure toutefois où les magasins sont fermés, où le nombre de chômeurs explose, où on évite tous les rapprochements et les contacts, où l'on tente par tous les moyens de protéger la vie, ça ne fera pas pleurer grand-monde... et avec raison. 

 

Cependant, tous ces sports que nous pratiquions, ils ne servaient pas qu’à nous mettre en forme; ils permettaient aussi d’établir des liens avec tout un réseau d’amis. C’était, comme c’est aussi le cas pour un spectacle culturel, une façon de nous épanouir et finalement de devenir quelqu’un de meilleur. Or, ça aussi, c’est terminé pour quelques mois. 

J’ai pu parler (au téléphone, ne vous inquiétez pas) avec des jeunes qui sont tristes de ne plus voir leurs amis, de ne plus jouer au hockey, de ne pas avoir eu l’occasion de terminer leur saison et de prouver qu’ils pouvaient passer à un niveau supérieur l’an prochain. 

 

Et surtout : ils ne savent pas quand tout ça reviendra.

 

J’ai également plein d’amis qui jouent dans l’une des milliers de ligues de hockey « de garage » qui pullulent au Québec. À eux aussi, le virus a volé une fin de saison et s’apprête à faire annuler celle d’été. Oh, ils ne sont pas les seuls. Je pense aussi à tous ces jeunes et moins jeunes qui s’enthousiasmaient en pensant à leur prochaine saison de soccer, de baseball ou de football.

 

Il n’y a pas grand-chose à dire à ces gens pour les aider à passer à travers les prochaines semaines et les prochains mois. Bien entendu, on sait tous qu’il faut faire ces sacrifices pour gagner la bataille. On veut tous se protéger et protéger les nôtres. Mais rien de tout ça n’empêche le doute et l’inconnu de nous affecter profondément au plan psychologique.

 

Quand je reçois des coups de fil d’athlètes olympiques qui me demandent comment passer à travers cette épreuve, je me limite à leur dire qu’ils doivent d’abord obéir aux consignes sanitaires. Ensuite, qu’ils doivent exercer leur contrôle sur les gestes et les événements qu’ils peuvent maîtriser. Ne plus pouvoir s’entraîner, se voir refuser des activités qui nous passionnent, être obligé de s’isoler, tout cela crée de l’anxiété ou de la frustration.

 

Il vous faut agir! Agir sur des choses sur lesquelles vous avez mains mises. Bien sûr, maintenez, dans la mesure du possible et des limitations, vos habitudes d’entraînement. Vous avez le contrôle sur votre corps. 

 

Mais vous pouvez faire davantage. Vous pouvez passer à l’action et aider les autres qui en ont plus besoin que vous. Vous êtes des gens actifs, vous pouvez faire du bénévolat dans l’un des nombreux organismes qui sont hyper sollicités par ceux et celles qui en ont le plus besoin dans notre société. Vous pouvez également, dès maintenant, prendre de nouvelles habitudes de vie, qu’idéalement, il faudra ensuite continuer. 

 

Parce qu’un jour, nous dominerons ce virus et nous soumettrons la COVID-19. Il y aura donc un lendemain, même si l’avenir paraît bien sombre aujourd’hui. Nous pouvons dès maintenant penser à ce futur, et à ce que nous voulons.

 

Nos rêves ne sont pas détruits... ils ne sont que reportés. Il faut avoir confiance, se serrer les coudes et être solidaires, même si nous sommes solitaires.

 

Écoutez le message que nous envoient tous ces jeunes qui ont affiché leurs dessins d’arcs-en-ciel dans les fenêtres de leur maison : ça va bien aller!