Si le jeune Canadien Denis Shapovalov a su faire vibrer la foule montréalaise cette semaine, l'autre belle histoire de la Coupe Rogers est sans contredit celle de Diego Schwartzman.

L'Argentin de 24 ans a battu Reilly Opelka d'entrée avant de surprendre le troisième favori de la compétition Dominic Thiem. Subséquemment, avec sa sa remontée quasi improbable contre Jared Donaldson jeudi, il a ainsi pu se tailler une place en quarts de finale du tournoi.

En carrière, il s'agit de sa deuxième participation en quarts d'un Masters 1000 après celle à Monte Carlo, mais la présente a plus de valeur aux yeux du 36e joueur mondial considérant les conditions un peu moins avantageuses cette fois.

« Je crois que c'est encore plus significatif car ma surface de prédilection est normalement la terre battue, je suis plus à l'aise là-dessus. Je joue toujours bien sur dur également, mais cette semaine j'ai battu un top-10, mon ami Dominic Thiem, puis je suis revenu de l'arrière en troisième ronde alors que ça sentait presque la fin. »

Un autre de ses plus beaux moments à vie est survenu à Roland-Garros il y a quelques mois de cela. Schwartzman a offert un spectacle exceptionnel contre Novak Djokovic, qu'il a poussé jusqu'à la limite des cinq sets. Même si ultimement il a dû s'avouer vaincu, le public a été époustouflé par sa force de caractère et lui a réservé une ovation debout.

« Quand tu joues bien ou que tu connais quelques bonnes semaines de suite, les amateurs de tennis t'accordent plus d'attention. Contre Dominic par exemple, j'ai joué un excellent match et les gens ont aimé ce qu'ils ont vu, donc ils ont commencé à être de mon côté. Aujourd'hui, c'était de nouveau d'une grande aide », révèle Schwartzman en référence aux « Vamos Diego! » qui fusaient de partout dans les gradins d'où l'observait notamment son compatriote argentin et joueur de l'Impact de Montréal Ignacio Piatti.

« C'est génial et ça fait du bien. Merci à tous les gens qui me supportent. Chaque fois qu'ils criaient "Diego, Diego", je me sentais reprendre confiance. J'ai essayé d'embarquer avec la foule. »

Il faut dire que Schwartzman est le plus petit joueur du circuit et que ça rend ses succès encore plus fascinants. Si le site de l'ATP lui consentit un 5 pi 7 pour le moins généreux, il ne s'en sert jamais comme excuse. À 5 pi 9, David Ferrer a lui-même su faire sa marque et l'Espagnol lui sert d'exemple. Il trouve important de développer les meilleures techniques d'entraînement possible car sa vitesse et sa forme physique aident à compenser un certain écart avec les autres joueurs.

Cependant, celui qui a également participé au match des célébrités dimanche dernier n'était pas à 100 % sur le terrain hier.

« C'était très difficile, je ne me sentais pas tout à fait bien. J'avais des frissons et il m'a fallu récupérer après un gros match contre Thiem. Au deuxième set, la visite du médecin m'a soulagé, mais ce sont surtout les erreurs de Jared qui ont fait tourner la rencontre en ma faveur, car autrement, je crois qu'il aurait gagné facilement. »

Heureusement, en dépit de cela, Schwartzman a pu se servir de ses expériences antérieures pour passer à travers.

« Ça m'est déjà arrivé de me retrouver dans ce genre de situation et de quand même gagner. Lorsque j'ai enfin remporté un premier jeu, j'ai repris confiance tandis que son niveau a baissé et qu'il a commencé à faire plusieurs erreurs. J'ai essayé de rester dans le coup et de progresser au fur et à mesure. »

Le natif de Buenos Aires affrontera maintenant au tour suivant Robin Haase, qui a lui-même réussi un grand coup en éliminant Grigor Dimitrov, 7e tête de série. Il tentera d'éviter un autre faux de départ qui pourrait lui compliquer la vie inutilement.

« Je dois beaucoup m'améliorer, concède Schwartzman. Même si j'ai gagné, je n'ai pas très bien joué. Il y a plusieurs moments où j'était un peu perdu. J'ai beaucoup de choses à améliorer en vue de la prochaine partie, je sais que ce sera difficile. »