Alors que les sœurs Williams ont longtemps porté à bout de bras le tennis américain chez les femmes, on attendait impatiemment de voir quel nom porterait la prochaine grande étoile.

La relève a fait sa place au fil du temps, grâce notamment aux Madison Keys et CoCo Vandeweghe, mais Sloane Stephens a pris une longueur d’avance et confirmé son potentiel au cours de la dernière année.

Eugenie Bouchard et Sloane StephensEn 2017, à la maison qui plus est, elle a remporté son tout premier titre du Grand Chelem aux Internationaux des États-Unis.

Seulement 83e mondiale à l’époque, elle était ainsi devenue la cinquième joueuse à gagner un tournoi majeur sans faire partie des têtes de série. Cette année, elle est aussi passée bien près d'ajouter un autre trophée de ce calibre en étant finaliste des Internationaux de France mais elle s’est inclinée devant l’actuelle no 1, Simona Halep.

Eugenie Bouchard n’est pas du tout surprise du succès que connaît sa grande amie, dont elle suit la progression depuis sa tendre enfance.

« Je la connais depuis que j’ai 11-12 ans, ce qui est à peu près la moitié de ma vie, raconte la Québécoise. Elle a toujours eu du talent. Je pense qu’elle a toujours eu le potentiel d’avoir les résultats qu’elle a eu récemment. J’étais sûre que ça allait arriver, que ça allait fonctionner pour elle, parce qu’elle a tellement un beau jeu, elle joue tellement avec puissance. Je savais quand on était plus jeunes qu’elle allait être l’une des meilleures joueuses au monde. »

Un retour spectaculaire

Pourtant, le futur de Stephens était bien incertain il y a un peu plus d’un an. Alors qu'elle frappait aux portes du top-20, elle a subi une importante blessure au pied droit pour laquelle elle a dû être opérée, ce qui l'a tenue à l'écart de la compétition pendant presque une année complète. C’était à se demander si elle allait être capable de retrouver la même forme et le même niveau qu’avant, elle qui avait même reculé jusqu’au 957e rang.

C’est bien la preuve de sa détermination et de son immense talent qu’elle soit revenue plus forte que jamais à 25 ans, au point de remonter jusqu’au troisième rang dans la hiérarchie de la WTA, soit son meilleur classement en carrière. Après Wimbledon, elle amorce maintenant sa portion favorite du calendrier, sur surface dure, et cette séquence la prépare à une dure bataille pour la défense de son titre au US Open à Flushing Meadows. D'ici là, à la Coupe Rogers présentée à Montréal, elle est bien sûr l’une des candidates favorites pour triompher.

« C’est ma meilleure surface et la transition se passe bien, assure-t-elle. C’était un bon début à Washington, mais c’est un long processus avant d’en arriver à penser pouvoir défendre mon titre au US Open. J’essaie de ne pas trop y penser. J’espère juste connaître de bons matchs ici et lors des semaines suivantes menant au US Open. Je sais que j’ai eu du succès depuis ma dernière participation à ce tournoi l'an passé, mais on côtoie les meilleures au monde toute l’année et le tennis est tellement imprévisible. »

« J’espère qu’il y a encore de belles choses qui m’attendent, a-t-elle ajouté. Quand vous êtes parmi les meilleures au monde, c’est que vous avez déjà bien fait dans les gros tournois, mais j’espère que ça va continuer et que je vais faire encore mieux. »

Outre le tableau du simple, Stephens évolue également en double en compagnie de Bouchard et elles ont d’ailleurs remporté leur premier match lundi en surprenant l’autre Canadienne Gabriela Dabrowski et sa partenaire de jeu Yifan Xu, qui étaient les cinquièmes têtes de série de l’épreuve.

Bouchard dit que la chimie s’est installée naturellement depuis qu’elles ont fait leurs premiers pas ensemble en double.

« On a commencé à jouer à Washington DC l’année passée, se remémore Genie. C’est elle qui m’a soudainement demandé un jour de jouer ensemble et j’ai dit oui. Dès notre premier match, on s’amusait beaucoup sur le terrain et on riait beaucoup. C’est le fun. On fait de notre mieux c’est sûr, mais on est aussi quand même relaxe et je pense que ça nous aide toutes les deux dans notre tennis. »

La pluie ayant forcé le report de certains matchs de lundi à mardi, Stephens fera donc ses débuts en simple seulement mercredi. Sa prochaine adversaire sera la gagnante d'un duel qui a d'ailleurs été repoussé, soit celui entre la Belge Kirsten Flipkens et la Québécoise Françoise Abanda, une jeune joueuse que Stephens a souvent croisé à travers le circuit mais avec laquelle elle est peu familière au niveau du jeu.