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RÉSULTATS

Deux records du monde battus en Ligue de diamant

Armand Duplantis - Getty
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Mise à jour

Le champion olympique suédois Armand Duplantis a établi un nouveau record du monde du saut à la perche en sautant à 6,23 m dimanche lors des finales de la Ligue de diamant d'athlétisme d'Eugene, en Oregon.

À 23 ans, le double champion du monde en plein air a battu pour la septimème fois le record du monde, qu'il avait hissé à 6,22 m en février à Clermont-Ferrand.

L'Éthiopienne Gudaf Tsegay, championne du monde du 10 000 m à Budapest en août, a quant à elle largement battu le record du monde du 5000 m.

Duplantis a forgé son art depuis sa tendre enfance entouré de ses parents-entraîneurs, mais surtout dans une relative solitude et une passion dévorante.

Souriant, charmant, volontiers chambreur, apprécié de ses pairs, « Mondo » Duplantis évolue avec aisance sur le circuit professionnel de l'athlétisme depuis 2019, où il brille de mille feux.

Difficile d'imaginer ce jeune adulte solaire, champion olympique 2021 et double champion du monde (2022 et 2023), en adolescent solitaire, un jour sous lequel il apparaît dans le documentaire « Born to fly ».

Ami de sa famille à Lafayette, en Louisiane, le jeune réalisateur Brenan Robideaux a filmé le prodige de la perche entre ses 17 et 22 ans, tout en s'appuyant sur les archives familiales pour la petite enfance.

Perche en main depuis qu'il est en âge de marcher, il apprend à sauter dans le jardin familial, et perfectionne son art sur la piste décatie de son lycée, toujours seul à s'envoler, sous le regard de sa mère Helena, Suédoise, dont il prendra la nationalité sportive, et de son père Greg, ses deux entraîneurs.

Dans une séquence, il tente timidement de défendre sa place face à une bande de gros bras d'une équipe de foot américain, qui le gêne sur la piste en jetant un regard curieux sur ce gringalet et ses perches en fibre de verre de 5,20 m de long.

Mondo grandit dans une tribu, avec deux grands frères et une petite soeur. Tous savent sauter, mais il se montre vite le plus adroit et le plus possédé.

« Avec mes perches? J'ai une relation amour-haine, décrit-il à l'AFP. Il faut prendre grand soin de ses perches. J'ai appris ça enfant. Je n'étais jamais aussi heureux que lorsque j'en recevais une nouvelle. J'ouvrais le tube, il y avait cette odeur de neuf, elles sont alors parfaites, sans aucune égratignure, toujours mon cadeau de Noël préféré! »

« Sur les vieilles vidéos de lui on le voit à fond, non stop, à pleurer tout le temps, il était tellement émotif, rappelle à l'AFP le réalisateur M. Robideaux. Il vivait sa vie à 200 %. S'il était triste, les larmes montaient immédiatement, s'il était heureux il sautait partout, un vrai personnage de dessin animé. Il est toujours hyperactif aujourd'hui mais il a appris à se contrôler. »

Mais entre la Louisiane et la Suède, ses deux maisons, Duplantis ne croise le Belge que rarement, ce dernier s'entraînant en Belgique et ne rejoignant son nouveau groupe que pour des stages.

« Mondo » serait-il capable d'intégrer un groupe plus large? « Avoir un groupe restreint donne plus de précision sur ce que l'on fait. Je n'ai jamais fait un gros groupe, je ne sais pas si je pourrais », hésite cet adepte du golf.

Dimanche, il s'est de nouveau retrouvé seul, mais à 6,23 m, dans le ciel de l'Oregon.

Tsegay bat le record du monde du 5000 m

L'Éthiopienne Gudaf Tsegay a été couronnée lors du 5000 m.

En 14 min 00 sec 21/100, Tsegay (26 ans), a retranché près de 5 secondes au record établi par la Kényane Faith Kipyegon à Paris en juin (14:05.20).

Parfaitement emmenée par les meneuses d'allure et guidée par la « wavelight » (technologie lumineuse en bord de piste), Tsegay a fini en solitaire après avoir réussi à décrocher de son sillage la Kényane Beatrice Chebet, elle-même tout proche de l'ancien record (14:05.92).

Kipyegon, invaincue cette saison et championne du monde de la distance en Hongrie, ne participait pas à la course après avoir remporté le 1.500 m samedi.

À 26 ans, Tsegay signe elle un deuxième record du monde, alors qu'elle détient celui du 1500 m en salle (3:53.09 à Liévin en 2021).

L'Ethiopienne avait triomphé sur 10 000 m aux Championnats du monde de Budapest le mois dernier mais avait craqué lors de la finale du 5000 m (13e). Elle avait été sacrée championne du monde de la distance en 2022 sur cette même piste du Hayward field, après s'être emparé du bronze olympique à Tokyo en 2021.

« Je visais clairement le record du monde aujourd'hui. Mon premier objectif était aux Mondiaux, mais j'ai souffert d'une jambe en finale du 5.000 m. Je n'en ai pas dormi. Et ça m'a motivé pour aujourd'hui, je suis heureuse », a-t-elle réagi.