Bruny Surin célèbre les 20 ans de sa fondation
MONTRÉAL - Vingt ans et plus de 1,6 million de dollars en bourses versées aux étudiants-athlètes de la province. Jamais Bruny Surin n'aurait cru atteindre ces deux plateaux quand il a lancé la fondation portant son nom au tournant des années 2000.
« Je ne pensais pas amasser autant d'argent; je ne pensais pas faire ça pendant 20 ans », a admis l'ex-sprinter dans un entretien avec La Presse Canadienne plus tôt cette semaine.
« Tout ce que je pensais à ma retraite, c'était que c'était à mon tour d'aider la communauté, de mettre mon petit grain de sel, a poursuivi Surin, qui soulignera les 20 ans de sa fondation vendredi, lors du gala annuel (le 19e, dont tous les billets ont trouvé preneurs) servant à amasser des fonds. Au début, moi aussi j'ai reçu beaucoup d'aide: j'avais un grand objectif avec zéro moyen! J'ai eu une super belle carrière car les populations québécoises et canadiennes ont toujours été derrière moi dans les bons comme les mauvais moments. Alors je me suis dit: on part la fondation. »
La Fondation Burny-Surin, dont la mission officielle est de faire la promotion d'un mode de vie sain et actif auprès des jeunes afin de lutter contre le décrochage scolaire, a depuis distribué 1,625 million $ en bourses à des étudiants-athlètes d'élite et d'excellence, en plus de supporter des jeunes joueurs de soccer, de visiter les écoles pour donner des conférences d'inspiration et de financer des activités d'initiation en l'athlétisme dans les écoles du Québec.
Mais Surin, qui espère amasser 125 000 $ lors du gala de vendredi, trouve que ce n'est plus suffisant et il voit plus grand.
« D'autres fondations font un travail similaire à la nôtre, a souligné le médaillé d'or du relais 4 x 100 m des Jeux olympiques d'Atlanta, en 1996. Où je trouvais qu'il y avait un manque, c'est au niveau des infrastructures. Il n'y a rien pour aider à améliorer les infrastructures sportives, c'est là que nous sommes présentement.
« À l'école Louis-Joseph-Papineau, pour ne pas la nommer, où je suis allé au secondaire, je regardais l'état des gymnases dernièrement. C'est venu me chercher. C'est de là que part le désir d'inclusion, que tous partent sur un pied d'égalité. Nous allons aider Louis-Joseph-Papineau et d'autres écoles. On va mettre notre nez là-dedans.
« C'est clair que ce n'est pas demain matin que toutes les écoles, tous les quartiers partiront sur le même pied d'égalité. Mais c'est l'objectif visé par ce virage: que tout le monde puisse se retrouver sur la même ligne de départ. Ce n'est pas le cas présentement. »
Évidemment, qui dit infrastructures dit coûts élevés. Surin se donne deux ans pour mettre en place cette nouvelle structure, avec l'aide des employés de la fondation, qui continuera d'aider directement des athlètes, et de ses partenaires.
Après? Surin ne veut pas s'avancer trop loin.
« Déjà l'an dernier, je me demandais si ça allait être la dernière année. Mais dès le soir du gala, les commanditaires me disaient qu'ils seraient là cette année. Alors je me suis dit: 'Oh my god! Je dois être là encore avec ces gens'. Avec la nouvelle mission, je me donne deux ans avec mon comité et nos commanditaires pour mousser ce projet. Après deux ans, si ça ne lève pas comme je veux, je me dirai que j'aurai fait ma part dans la communauté et j'encouragerai une autre fondation. Je n'ai plus 20 ans, j'ai 55 ans. Oui, à un moment donné, je voudrai faire autre chose. »
D'ici là, celui qui sera chef de mission du Canada aux Jeux olympiques de Paris en 2024 aura redonné près de 2 millions $ à la communauté qui a autrefois pris soin de lui.