Une qualification olympique différente pour Maximilien Van Haaster
Concilier le travail et la famille tout en préservant un équilibre dans sa vie personnelle, c'est déjà un défi de taille pour plusieurs. Imaginez si on ajoute à cette assiette bien remplie le fait d'être en plein processus de qualification pour les Jeux olympiques de Paris. Bienvenue au cœur de la réalité du fleurettiste Maximilien Van Haaster.
Pendant le Grand Prix de Turin, qui se déroulait la fin de semaine dernière, l'athlète de 31 ans a accepté de se confier à Sportcom sur ce nouveau chapitre où il doit jongler avec la conciliation sport-famille depuis la venue de sa fille, il y a 15 mois.
« Je suis dans une situation où je fais de l'escrime, j'ai une vie familiale et j'ai un job aussi en même temps. Je pense que beaucoup de mes compétiteurs sont des athlètes à temps plein qui n'ont pas nécessairement de famille, donc ils ont peut-être plus de temps à faire de l'escrime », a-t-il expliqué d'entrée de jeu, sourire au visage.
« J'ai une fille de 15 mois. C'est sûr que c'est la plus belle chose qui me soit arrivée, mais ça rajoute un défi. »
-Maximilien Van Haaster, 37e au Grand Prix de Turin
Sept jours sur quatorze, Van Haaster passe la majorité de son temps à partager son expertise en tant que nutritionniste. Et lorsqu'il dit être en « congé », il ne l'est jamais vraiment. Une journée dans son agenda se traduit ainsi : aller porter sa fille à la garderie, s'entraîner, retourner chercher sa fille à la garderie, souper en famille et retourner à l'entraînement.
Chapeau ! Mais quelle nouvelle perspective la parentalité lui apporte-t-elle en tant qu'athlète ?
« Ça m'amène un équilibre dans ma vie qui est très important. Ça me permet aussi de relativiser. Avant d'avoir un enfant, si une compétition se passait mal, je le prenais un peu plus personnel. Maintenant, je sais qu'il y a des choses plus importantes dans la vie que de gagner ou de perdre des matchs, donc ça m'enlève un stress en compétition, mais ça en rajoute un pour essayer de concilier la vie familiale et le sport », a-t-il révélé lorsque questionné à ce sujet.
« Depuis que ma fille est née, j'ai fait une dizaine de compétitions et je pense que c'est la période où j'ai été le plus constant dans ma carrière d'escrime. Peut-être que le fait d'avoir des choses à côté de l'escrime m'a permis d'être plus relax, mais plus concentré à l'entraînement.
Après une participation à Rio en 2016 et une autre à Tokyo en 2021, le Montréalais se trouve actuellement dans un point tournant de sa carrière : il tente de se qualifier pour Paris 2024.
« Ça fait quelques années que j'y vais une compétition et une année à la fois. Je ne veux pas trop me projeter dans l'avenir, mais c'est certain que les Jeux de Paris, c'est mon objectif du moment et après, on verra quels seront les prochains objectifs », a-t-il confié dans le confort de sa chambre d'hôtel.
Au cœur de ces nombreuses nouveautés, l'escrimeur de la Belle Province n'a pas manqué d'avouer que les qualifications olympiques actuelles, qui prendront fin le 1er avril prochain, sont bien différentes de celles qui a vécues par le passé.
« À mes premiers Jeux à Rio, je savais que c'était certain que j'allais continuer après. Mes deuxièmes Jeux à Tokyo, ce n'était pas aussi sûr, mais j'avais quand même une bonne idée que ça allait continuer. Là, je suis un peu moins certain. Ça ne m'amène pas de stress, mais ça me permet de plus m'amuser », a-t-il lancé en guise de conclusion.
Maximilien Van Haaster sera en action du 22 au 24 février, au Caire, en Égypte, pour la dernière compétition qui comptera pour les qualifications des Jeux olympiques de Paris. En compagnie de ses coéquipiers de la formation canadienne de fleuret, il tentera de préserver le premier rang des équipes provenant des Amériques et qui ne font pas partie du top-4 mondial.