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De retour en forme, Amélie Kretz a maintenant les yeux tournés vers Paris

Amélie Kretz Amélie Kretz - rds.ca
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Samedi dernier, à la Coupe du monde de triathlon de Tongyeong en Corée du Sud, Amélie Kretz mentionnait qu'elle avait les jambes pour accéder au podium. Sa chance de médaille s'est éloignée lorsqu'elle a raté le premier peloton de vélo par une poignée de seconde à la sortie des 1,5 kilomètre de natation.

Qu'à cela ne tienne, le fait qu'elle ait enregistré le troisième meilleur temps de course à pied sur le parcours de 10 kilomètres est la preuve qu'elle est bel et bien de retour au haut niveau après avoir signé sa deuxième huitième place en Coupe du monde en moins de deux mois.

« Ça va venir. La forme est là! » avait précisé la vétérane canadienne après une pause de quelques mois afin de se remettre d'une fracture de stress au col d'un fémur. Une blessure qu'elle qualifie de « sévère » et qui a pris plus de temps à guérir que prévu.

Kretz a ainsi été sur la touche pour une première fois en trois ans et elle croit que cela s'explique surtout par la course contre la montre dans laquelle elle était engagée pour se qualifier dans l'équipe olympique des Jeux de Tokyo.

« Je n'ai pas pris un repos assez long à la fin de la saison (dernière) pour vraiment récupérer des mois avant les Jeux. Il y avait aussi le stress, autant physique que mental, jusqu'aux Jeux. »
L'athlète de 29 ans a fait son retour à la compétition aux Jeux du Commonwealth, à la fin juillet, pour ensuite enchaîner avec un bloc d'entraînement de quatre semaines au Centre national de performance de Victoria (Colombie-Britannique) en compagnie de son nouvel entraîneur, Marc-Antoine Christin.

Le temps de commencer à récolter les fruits de son travail n'est plus très loin selon elle.

« J'ai vraiment l'impression que je commence ma saison, tandis que plusieurs filles coursent depuis mars. […] Mon objectif d'ici la fin de la saison, c'est vraiment juste de faire des points pour bien me positionner pour l'an prochain afin d'arriver dans les grosses courses avec un bon classement. Cela me permettrait de faire toutes les courses que je veux. En maximisant mes points cette année, j'aurai plus de lousse l'année prochaine. »

Sa 104e place au classement mondial l'empêche actuellement d'avoir une bonne place sur le ponton de départ et cela a eu un impact sur sa course de samedi. La double Olympienne a dû nager un peu plus pour se rendre à la première bouée.

« Je sais que j'ai la natation pour être dans le premier groupe, mais souvent, c'est aussi une loterie. […] Il y a des filles qui nagent pas mal moins vite que moi et qui font souvent le premier groupe juste parce qu'elles ont une bonne position sur le ponton et qu'elles sont à côté de celles qui nagent vite. »

Inquiétude pour la relève

Amélie Kretz devrait être aux Championnats du monde d'Abou Dabi à la fin novembre, tout comme sa compatriote Emy Legault, qui a été la révélation canadienne féminine cette saison. Legault, 27e au classement mondial, a été médaillée d'argent à la Coupe du monde Huatulco, au Mexique, et dixième à l'étape des Séries mondiales d'Hambourg (Allemagne), en juillet
Derrière les deux Québécoises, Kretz s'inquiète de voir que la relève est peu présente.

« Il y a vraiment un écart entre la relève junior et Emy et moi. Il n'y a pas grand monde et c'est dommage et un peu épeurant pour le triathlon féminin au Canada en ce moment. Je pense qu'on a une belle relève junior, qui vient surtout du Québec, mais au Canada, on a comme une mauvaise réputation de brûler nos bonnes juniors rapidement. Après, on ne les voit plus à mon âge. J'espère qu'elles seront mieux guidées et mieux encadrées pour progresser. »

Celle qui parle est passée bien près de se brûler, mais elle est encore là, à 29 ans, où elle tentera de devenir la première triathlète canadienne féminine à prendre part à trois éditions des Jeux olympiques.

Comment explique-t-elle sa longévité dans son sport?

« C'est peut-être grâce à ma tête de cochon! » lance-t-elle en riant. « Non, honnêtement, je dirais que c'est ma passion pour le sport. J'ai vraiment l'impression que je n'ai pas encore fait ce que j'avais à faire dans le sport et je pense que j'ai encore pas mal à donner du côté des performances. C'est ça qui me garde motivée à continuer. »