WTA : elle efface la marque de la balle de son adversaire, la chicane est pognée
Erreur de jugement, scandale, indignation, regrets.
Non, je ne parle pas d'un petit mardi tranquille dans la vie d'Alex Galchenyuk, mais bien de la controverse qui ternit présentement le tournoi de Budapest et divise la planète tennis.
Tête de série no 2, la Chinoise Shuai Zhang affrontait plus tôt cette semaine la vedette locale Amarissa Toth, 548e raquette mondiale.
Le match était âprement disputé; il aurait pu pencher d'un côté comme de l'autre. Finalement, ça n'aura pris qu'un seul coup droit pour le faire basculer. Au service avec une égalité de 5-5 en première manche, Zhang s'est fait voler un point lorsque le juge de ligne a appelé sa frappe « out ».
L'arbitre est descendu de son perchoir (lire : tombé de son piédestal) pour confirmer le verdict, pourtant erroné.
La favorite n'en revenait pas. Sur le court en terre battue, la marque était pourtant visible.
Le superviseur n'a pas été sollicité, au grand dam de la pauvre Shuai.
« N'efface pas la marque! »
Après plusieurs arguments sans réponse sur un fond de sifflements, Shuai Zhang a repris le jeu. Elle a eu le dessus lors de l'échange suivant, avant de revenir à la charge verbalement.
La pilule n'avait toujours pas passé.
C'est à ce moment que sa vis-à-vis s'est dirigée vers l'endroit où était tombée la balle… « Attends! Laisse la marque là, laisse la marque là! » En vain.
Sans hésiter, Toth a balayé la preuve du pied.
Selon les règlements de la Fédération, elle avait le droit d'effacer cette trace, puisque la décision avait été rendue et la partie s'était poursuivie.
Le geste n'en demeure pas moins effronté.
Amarissa Toth a aussi été vue ricanant à au moins une reprise, pendant que son opposante s'époumonait à tenter d'obtenir justice.
Ébranlée, Shuai Zhang a fait venir le personnel médical quelques instants plus tard, pour ensuite déclarer forfait. Elle ne se sentait pas bien. Malgré des yeux humides, la déception sur le visage et la rage au ventre, elle a eu la décence de saluer l'arbitre et son adversaire avant de quitter le terrain.
La Hongroise a répondu en levant les bras pour célébrer.
Le mea culpa de Toth
Ces événements sont survenus mardi, mais la polémique est loin de s'estomper. Des joueuses du circuit de la WTA, comme la Grecque Maria Sakkari et la Russe Daria Kasatkina, se sont fait insulter sur les médias sociaux pour avoir donné leur avis.
Jeudi, après son élimination du tournoi face à l'Ukrainienne Kateryna Baindl, Amarissa Toth s'est repentie. « Je ne pensais pas que ma première victoire en carrière dans le tableau principal de la WTA provoquerait une telle tempête », a-t-elle écrit dans un communiqué, tout en s'excusant entre autres d'avoir effacé la trace de la balle et d'avoir célébré de manière inappropriée.
« J'admire Shuai Zhang en tant que joueuse et en tant que personne, ce n'était pas mon intention de lui manquer de respect. »
Cette histoire projette une autre ombre au tableau du circuit et un autre argument en faveur des juges-humanoïdes.