Domingo German réussit le premier match parfait en près de 11 ans dans la MLB
Trois-mille-soixante-neuf. C'est le nombre de jours entre les deux derniers matchs parfaits dans l'histoire de la MLB.
Depuis l'exploit de Félix Hernandez le 15 août 2012, aucun lanceur n'était parvenu à lancer un match parfait dans le Baseball majeur.
Jusqu'à Domingo German, mercredi soir dans une victoire de 11 à 0 sur les Athletics d'Oakland. Il s'agissait seulement du 24e match parfait de l'histoire de la MLB.
Seuls trois lanceurs avaient accompli l'exploit dans l'histoire des Yankees avant German, mercredi. Don Larsen (le 8 octobre 1956 contre les Dodgers de Brooklyn), David Wells (le 17 mai 1998 contre les Twins du Minnesota) et David Cone (le 18 juillet 1999 contre les Expos de Montréal) sont ceux qui avaient accompli l'exploit dans l'uniforme des Bombardiers du Bronx.
Mike Mussina avait presque ajouté son nom à cette liste prestigieuse le 2 septembre 2001 face aux Red Sox de Boston. Le lanceur des Yankees avait retiré les 26 premiers frappeurs à lui faire face avant que Carl Everett brise le rêve de Mussina avec un coup sûr entre les voltigeurs de gauche et de centre. Comme l'histoire s'écrit d'elle-même, David Cone, le dernier Yankee à alors lancer un match parfait affrontait Mussina au monticule.
German a été dominant au monticule, enregistrant notamment neuf retraits sur des prises, si bien que son exploit n'a eu que peut-être deux moments-clés de la défense. En cinquième manche, Anthony Rizzo a sauvé l'exploit pour German en captant une flèche le long de la ligne du premier coussin.
Il s'est ensuite offert une autre petite frayeur en fin de huitième manche, alors qu'il accusait un retard de trois balles et une prise dans le compte. L'artilleur des Yankees a toutefois enchaîné avec une prise pour ramener la situation en compte complet avant de forcer une balle le long de la ligne du troisième qui a résulté en retrait facile au premier but.
À son dernier match le 22 juin, German avait été hué lorsqu'il avait quitté le monticule après avoir donné 10 points aux Mariners de Seattle en seulement trois manches et un tiers. Le droitier de 30 ans n'avait d'ailleurs jamais lancé un match complet dans les Ligues majeures et n'avait pas remporté de victoire lors de ses six dernières sorties contre les Athletics.
Le nouveau membre du club le plus sélect des lanceurs peinait à contenir sa joie à l'issue du match.
« Je suis tellement excité. Quand tu penses à quelque chose d'unique au baseball, on pense à l'opportunité de lancer un match parfait. C'est quelque chose dont je vais toujours me rappeler jusqu'à la fin de ma vie », a exprimé German par l'entremise d'un interprète à la fin du match.
Devant la pression immense sur ses épaules à quelques retraits de l'exploit, German admet qu'il devait tout faire pour garder les deux pieds sur terre.
« La dernière manche était vraiment différente. J'ai ressenti de la pression comme je ne l'avais jamais sentie auparavant. J'essayais de visualiser ce que je voulais faire, mais je ne voulais pas rater. J'avais tellement de pression, mais c'est tellement gratifiant. »
« La clé en neuvième manche était d'essayer de ne pas trop en faire. Je ressentais la pression, mais je devais garder le même focus que la première manche et continuer de bien exécuter mon jeu. »
Honnête, German admet qu'il a rapidement pensé à la possibilité de réaliser un match parfait : « J'y ai pensé durant toute la rencontre, mais je voulais me concentrer sur mon jeu. »
Si l'artilleur s'est permis de rêver à ce match parfait, c'est peut-être qu'il n'était pas réellement seul sur le monticule du Yankee Stadium en ce soir de juin. Le Dominicain a récemment traversé l'épreuve du décès de l'un de ses oncles. Il est persuadé que celui-ci était avec lui pour l'aider dans son exploit.
« Il y a deux jours, j'ai perdu un oncle. J'ai pleuré beaucoup dans le vestiaire, hier. Il était avec moi, j'ai pensé beaucoup à lui. Ce match est un hommage à lui. Il serait très heureux, c'était quelqu'un qui nous apportait tellement de bonheur. Il a vu ce match d'en haut », a concu celui dont le nom sera à jamais associé à l'un des plus grands exploits du Baseball majeur.