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RÉSULTATS

C'est difficile d'inscrire des points dans la MLB

Bo Bichette Bo Bichette - PC
Publié
Mise à jour

La production offensive est toujours une source de maux de tête dans les Ligues majeures.

La moyenne au bâton générale figure parmi les plus basses des 50 dernières années. La vélocité n'a jamais été aussi élevée.

«C'est difficile de marquer des points. C'est difficile, et ça ne s'améliore pas, a noté le gérant des Twins du Minnesota Rocco Baldelli. Les lanceurs s'améliorent constamment, à chaque présence.»

La moyenne au bâton générale dans les Ligues majeures s'établissait à ,240 en avril et à ,239 en mai, soit la plus basse depuis celle de ,237 en 1968  — surnommée l'Année du lanceur. Elle a grimpé légèrement avec l'arrivée de la saison estivale: elle fut de ,246 en juin et pointe présentement à ,250 pour juillet, selon l'Elias Sports Bureau.

Néanmoins, la moyenne cumulative de ,243 à la pause du match des étoiles est légèrement supérieure à celles de 2022 et de 1968, les pires depuis les années 1920 — surnommée la période de la «balle morte».

«La moyenne au bâton est en légère baisse. Ça n'est pas nécessairement de bon augure si vous souhaitez rehausser la qualité du spectacle», a résumé le commissaire des Ligues majeures Rob Manfred vers la fin du mois de mai.

Et cette tendance n'est pas unique aux Ligues majeures. La moyenne dans les ligues mineures est de ,243, en chute par rapport à celle de ,256 en 2019.

«Je n'ai pas été confronté à des tirs à 100 mph quand je jouais. C'est commun aujourd'hui», a mentionné le gérant des Dodgers de Los Angeles Dave Roberts, qui a accroché son gant en 2008.

La balle rapide moyenne atteint 94,2 mph cette saison dans les Ligues majeures, égalant la marque de 2023 et en hausse par rapport à celle de 91,1 mph en 2008. On a recensé 3880 lancers à 100 mph ou plus l'an dernier, une hausse considérable par rapport aux 214 répertoriés en 2008.

On en a dénombré 461 uniquement dans le réseau AAA cette saison.

«C'est facile à voir, en tant que frappeur. Les gars misent tout sur la balle rapide», a dit Dylan Crews, le deuxième choix du repêchage de l'an dernier et actuel membre du club-école AAA des Nationals de Washington, à Rochester.

À une époque où tout doit se dérouler plus rapidement pour garder l'attention de l'auditoire, les Ligues majeures ont tenté d'améliorer le rythme des matchs en imposant une limite sur le nombre de «défensives spéciales» qui peuvent être utilisées, et en adoptant une horloge pour limiter le temps entre les lancers. La durée moyenne d'un match de neuf manches est passée de trois heures et quatre minutes en 2022 à 2h40 l'an dernier et à 2h36 jusqu'ici cette saison. Cependant, la moyenne de points marqués flirte toujours avec celles faméliques qui ont suivi la période des stéroïdes dans les Ligues majeures: elle est de 4,36 par match par équipe, en baisse par rapport à celle de 4,62 l'an dernier, mais en hausse par rapport à celle de 4,28 en 2022.

De plus, les frappeurs sont parvenus à réduire le nombre de retraits au bâton: la moyenne de 8,36 par équipe par match cette saison est la plus basse depuis 2017, en baisse par rapport à celle de 8,61 l'an dernier et à celle record de 8,81 en 2019.  

«Il y a beaucoup plus de mouvement sur la balle. Et les lanceurs ont plus de vélocité, a expliqué le joueur de troisième but des Padres de San Diego Manny Machado. Il y a tellement d'informations à traiter, et je crois que c'est ce qui cause autant de chaos et rend la tâche des frappeurs aussi difficile.»

La proportion de balles rapides — qui regroupe tous les tirs à haute vélocité — est de 55,5 % cette saison, tout juste au-dessus de celle de 55,4 % l'an dernier. Elle était de 62,5 % en 2015.

Les balles à effet ont également beaucoup plus de mouvement qu'auparavant. Elles sont passées de 2106 rotations par minute en 2015 à 2475 cette année, et leur proportion est passée de 10,9 % à 22,5 % pour la même période.

D'ailleurs, les Yankees de New York ont développé un laboratoire pour leurs lanceurs qui est surnommé la «station-service» ('Gas Station') à leur complexe d'entraînement de Tampa, en Floride, à l'aube de la saison 2020 — des installations de plus en plus communes. Les lanceurs des Ligues majeures, de même que ceux qui évoluent au secondaire, fréquentent le 'Driveline' situé à Kent, dans l'État de Washington, afin de développer leur répertoire de tirs. «La trajectoire d'un tir» est de plus en plus utilisée.

«Vous pouviez passer de longues périodes, des mois mêmes, sans qu'une équipe ne présente de nouveau tir, a dit Baldelli. Et aujourd'hui, il y en a pratiquement à toutes les séries; tu croises une équipe et un de leurs lanceurs possède une motion complètement différente de la dernière fois. Les clubs des Ligues majeures ne sont plus effrayés de procéder à des ajustements en pleine saison.»