L'attachement montréalais envers les Raptors
Sans aucun doute, la présence des Raptors de Toronto au Centre sportif de l'Université du Québec à Montréal met des étoiles dans les yeux des joueurs et des joueuses de basketball des Citadins. Ces derniers déplorent toutefois le manque d'accessibilité, voire le huis clos du club de la NBA depuis son arrivée à Montréal.
Le camp des Raptors, qui s'est amorcé mardi, a nécessité la mise en place de mesures particulières. Ainsi, les fenêtres du gymnase ont été couvertes pour éviter les regards indiscrets et les horaires d'utilisation des installations ont été chamboulés, de sorte que certains athlètes ne peuvent plus s'entraîner n'importe quand.
C'est le cas des équipes de basketball, qui doivent tenir cette semaine des séances d'entraînement avec des absents, retenus en salle de classe. La déception était donc bien présente chez les Citadins.
«C'était décevant d'apprendre ça, qu'on n'allait pas pouvoir les voir, a déclaré mercredi Elisabeth Duchemin, qui en sera à une première année avec l'équipe féminine de basketball des Citadins. Cette semaine, c'est un peu difficile, car notre horaire a changé, donc certaines filles ne peuvent pas venir aux entraînements.»
«C'est quand même notre gymnase, sur lequel on joue. Ça serait bien de les voir», a ajouté Samuel Cayo, qui en est à sa dernière année d'admissibilité et qui aimerait décrocher un contrat professionnel l'été prochain, peut-être avec l'Alliance de Montréal.
Les Raptors n'avaient par ailleurs prévu aucune rencontre avec les joueurs universitaires, mercredi.
Qu'à cela ne tienne, la présence des Raptors dans la métropole québécoise fait son effet.
«J'adore les Raptors! s'est exclamée Duchemin. Avoir une équipe de la NBA si proche de nous, c'est sûr que c'est inspirant pour tous les jeunes qui jouent au basketball, les filles comme les gars. C'est une expérience tellement inspirante de savoir que des joueurs de la NBA s'entraînent sur notre terrain.»
«Je pense qu'il y a [une énergie particulière] dans l'équipe. On peut les croiser un peu, on peut les apercevoir quand on va au vestiaire et qu'ils finissent leur entraînement. Ça met de l'énergie, c'est sûr.»
Une équipe à Montréal?
Le commissaire de la NBA, Adam Silver, a relancé le débat sur une possible expansion à Montréal en novembre dernier, indiquant que son circuit discutait avec un groupe montréalais.
Dans le clan des Raptors, le Montréalais Chris Boucher a lancé mardi qu'il «pense qu'on devrait avoir une équipe». Mercredi, les joueurs des Citadins ont également donné leur grain de sel à ce sujet.
«Je considère que oui, a répondu Duchemin à une question sur la capacité du marché montréalais à accueillir une équipe. On a beaucoup d'écoles qui ont des [programmes] de sport-étude au secondaire. Il y a beaucoup de cégeps qui ont du basket à tous les niveaux – D1, D2, D3. On a quelques universités aussi, ce qui est gros. Donc à mes yeux, oui, on est une grosse ville de basketball.»
Andy Mounkala, qui disputera une première campagne avec les Citadins, a pour sa part été beaucoup plus incisif.
«Oui, largement, largement, a-t-il statué. Il y a tout qui peut être en place ici pour accueillir une équipe de la NBA, selon moi. Le seul problème, ça serait financièrement… Mais il y a tout. La ville peut accueillir une équipe de la NBA.»
Pas de pression négative
Pendant que les joueurs des Citadins donnaient leurs états d'âme dans un couloir, les Raptors s'entraînaient à quelques mètres derrière les portes closes.
Pour RJ Barrett, originaire de Toronto, il s'agit d'un premier camp avec l'organisation torontoise. Il a été acquis des Knicks de New York en compagnie d'Immanuel Quickley en retour d'OG Anunoby, Precious Achiuwa et Malachi Flynn au mois de décembre dernier.
Si certains athlètes encaissent négativement la pression, d'être le héros local, Barrett, lui, l'accueille avec joie et fierté, alors qu'il était un partisan des Raptors pendant son enfance.
«C'est fou pour moi de simplement faire cette entrevue, a-t-il déclaré. Je les regardais à la télévision. J'en suis fier, alors j'y donne tout mon cœur, je donne tout. C'est ma maison. J'ai un désir supplémentaire, une passion supplémentaire pour ça chaque jour.»
«Étant moi-même, je vais me réveiller et compétitionner tous les jours. C'est donc parfait pour moi.»
Barrett a maintenu des moyennes de 21,8 points, 6,4 rebonds et 4,1 mentions d'assistance en 32 matchs avec les Raptors, la saison dernière.
Le camp des Raptors se poursuivra jusqu'à samedi, avec une séance d'entraînement ouverte au public vendredi soir à l'Université McGill. La formation torontoise disputera ensuite un match préparatoire contre les Wizards de Washington, dimanche au Centre Bell.