MONTRÉAL - Avant le match contre les Thrashers, les paris allaient bon train un peu partout au Québec : qui allait marquer le filet qui mettrait fin à la séquence sans but du Canadien?

Les plus rationnels avançaient des noms tels que Tomas Plekanec ou Michael Cammalleri, tandis que les plus méchants - ou hyper-optimistes - parlaient de Scott Gomez. Mais quelqu'un, quelque part, a-t-il songé un instant à Roman Hamrlik?

« Je pense que personne n'a parié sur lui », a lancé Brian Gionta, sourire en coin, après la victoire de 3-1 au cours de laquelle Hamrlik a mis fin à la disette de trois matchs du Tricolore.

De son propre aveu, Hamrlik est un joueur qui ne marque pas souvent. Le vétéran défenseur tchèque a donc bien apprécié vivre ce moment unique, et de faire l'objet de la chaleureuse reconnaissance des spectateurs au cours de la soirée - après son but, d'abord, puis quand il a fait son tour de patinoire à titre de troisième étoile de la rencontre.

« Je l'ai souvent dit, Montréal est un endroit très spécial pour jouer, surtout quand tu es l'une des vedettes du match. C'est toujours plaisant à vivre », a commenté Hamrlik.

« (James Wisniewski) m'a fait une très bonne passe pour me permettre de tirer de l'enclave, et j'aurais dû marquer sur le tir initial. Habituellement, je reste à la ligne bleue, mais la rondelle continuait de rebondir, et heureusement j'ai eu droit à un rebond chanceux », a dit le défenseur de sa décision de foncer au filet, puis de le contourner.

Mathieu Darche a doublé l'avance des siens avant même que l'annonceur Michel Lacroix n'ait eu le temps d'annoncer le but de Hamrlik au micro, si bien que les joueurs du Canadien ont pu dès lors oublier la semaine d'enfer qu'ils venaient de vivre.

« Nous avons joué de manière plus détendue après ces deux buts, surtout que nous étions devant nos partisans, a reconnu Hamrlik. Parce que nous n'avions pas bien joué à nos matchs précédents, nous savions qu'il allait y avoir beaucoup de pression, mais je crois que tout le monde a bien relevé le défi.

« Nous avons travaillé beaucoup mieux en tant qu'équipe, a ajouté le vétéran défenseur. Il fallait que tout le monde joue mieux, moi y compris, et ce soir a été un bon exemple de la façon dont nous devons jouer. »

« C'est sûr que ça fait du bien, a dit Darche du filet de Hamrlik. Ça nous a mis dans le match, la foule a embarqué aussi. Et d'en compter un deuxième tout de suite après, ça nous a donné de l'énergie. On a connu une petite baisse de régime après ça en deuxième, les Thrashers sont alors revenus forts, mais c'est dans ces moments-là qu'on profite du fait d'avoir le meilleur gardien de la ligue... Quand on a de petites défaillances, Carey réalise les arrêts. »

Pas joli

Jacques Martin a reconnu que tout le monde sur le banc du Canadien était soulagé après les deux buts réussis au premier tiers. L'entraîneur était par ailleurs satisfait de voir que ses joueurs avaient suivi ses consignes en ne cherchant pas nécessairement à marquer un joli but. Le filet de Hamrlik a été obtenu de peine et de misère.

« C'est souvent comme ça à ce temps-ci de l'année. Il faut de la détermination pour aller chercher des buts, a noté l'entraîneur du CH. Quand tu affrontes un bon gardien, il faut se salir un peu, il faut être assidu devant le filet.

« J'ai également aimé la façon dont a amorcé le match, a dit Martin. On a attaqué le filet et lancé plus souvent, mais on a aussi passé moins de temps dans notre zone. Notre échec-avant a été plus efficace.

« On a par ailleurs écopé de peu de pénalités », a aussi souligné Martin, qui a vu son désavantage numérique se défendre avec succès deux fois au cours de la soirée. « Ça nous a permis d'envoyer tous nos trios régulièrement sur la glace en début de match et ça nous a donné du rythme. Je dirais que tout le monde a disputé un bon match. »

« On a franchi une étape importante dans notre quête pour retrouver notre niveau de jeu optimal, a fait remarquer Gionta. D'aucune façon n'était-ce parfait, mais on a obtenu les deux points. On a accompli le travail. »

Pas assez, dit Pavelec

« Je m'attendais à ce qu'ils soient affamés. Puis, à 2-0, ils devenaient très coriaces à affronter », a noté le gardien des Thrashers Ondrej Pavelec, qui a subi sa première défaite à vie en temps réglementaire contre le Canadien. « Nous avons fait du très bon travail en désavantage numérique, mais ça ne s'est pas avéré suffisant. »

Pavelec faisait là allusion au seul bémol de la soirée du côté du Canadien, à savoir l'incapacité du jeu de puissance à marquer en quatre occasions. Le Tricolore est maintenant 0-en-14 à ses quatre derniers matchs dans ce contexte, et deux-en-34 depuis 10 rencontres.