Olivier Aubin-Mercier triomphe une 2e fois à la PFL et pointe émotivement vers la retraite
Le Québécois Olivier Aubin-Mercier a trimé dur face à l'Américain « Cassius » Clay Collard, mais a néanmoins savouré une deuxième conquête consécutive de la division des poids légers, vendredi, dans la salle The Anthem de Washington, D.C.
Le Montréalais âgé de 34 ans a réédité l'exploit - et touché une deuxième bourse de 1 M$ en autant d'années - dans ce qui pourrait être son dernier combat d'arts martiaux mixtes en carrière, alors qu'il a signé une victoire par décision unanime au bout de cinq rounds âprement disputés.
Les trois juges ont remis des cartes identiques de 49-46 à l'avantage d'Aubin-Mercier, qui a bien implanté des qualités remarquables au sol durant cette confrontation finale.
« Back-to-back, tabarnak! », a-t-il lancé avec enthousiasme au début de son entrevue d'après-combat.
« Merci à tout le monde d'être venus, merci à tout le monde qui regarde le combat à la maison!, a-t-il mentionné, prenant rapidement la parole en français devant une foule bien nantie en supporters de la Belle Province, qui s'étaient déplacés en grand nombre.
« Je suis vraiment fatigué, je pense que c'est fini, a-t-il enchaîné, offrant un indice supplémentaire pointant vers son départ pour la retraite.
« J'ai besoin de repos, du moins pour les prochaines années. J'aimerais remercier mes coachs, ma blonde, ma fille, mes parents... Je m'ennuie, j'ai hâte de vous voir! »
Dès la troisième minute de l'affrontement, Aubin-Mercier a commencé à appliquer la stratégie qui lui a valu tant d'accolades chez les 155 lbs ces dernières années, prenant le contrôle du duel au sol.
Collard a réussi à s'extirper d'un étranglement triangulaire du Québécois, mais il n'a paré l'offensive d'OAM que temporairement. Ce dernier a méthodiquement enchaîné en s'agrippant à la jambe de son adversaire, le maîtrisant pendant de longues secondes jusqu'au son de la cloche annonçant la fin du round.
L'avantage d'Aubin-Mercier ayant été surtout positionnel, Collard a tenté d'amorcer le deuxième round avec énergie, y allant de quelques attaques soutenues avec les poings.
Calmement, le champion en titre a toutefois laissé passer la tempête et ramené son rival dos à la cage, dans le même état vulnérable qui avait aussi caractérisé les trois dernières minutes de l'engagement initial.
Même si Collard a réussi à protéger son menton des avant-bras d'Aubin-Mercier, à la recherche de la victoire par soumission, l'Américain de 30 ans a retraité vers son coin plutôt mal en point après dix minutes de combat, tandis que les acclamations « Oli! Oli! » résonnaient dans l'amphithéâtre de D.C.
À l'entame du troisième round, la résilience du « Canadian Gangster » a été une fois de plus suffocante et difficile à parer pour Collard dans les premiers instants. Ce fut toutefois Collard qui a porté les coups en puissance les plus significatifs, profitant d'une jambe droite visiblement amochée du côté d'Aubin-Mercier pour renverser la tendance.
Le natif de l'Utah a ainsi semblé se donner du rythme à l'approche des deux derniers rounds.
« J'aurais dû le finir, a évalué Aubin-Mercier. On savait qu'il était tough. C'est un fou, un débile. On le savait et on était prêts. Mais il m'a surpris à quel point il était fort pour se relever quand j'avais son dos. Pour vrai, ça m'a brûlé les jambes. L'acide lactique était là. (...) Ça m'a forcé à faire des choses que je ne suis pas habitué de faire, comme de prendre un round de repos. »
Le début du quatrième assaut a confirmé cette tendance et ne s'est pas révélé bien rassurant pour le Québécois, qui a encaissé quelques bonnes combinaisons de coups au corps de la part de Collard.
L'expérience d'Aubin-Mercier lui a assurément été des plus précieuses dès les premières secondes du round décisif, puisqu'« OAM » a réussi avec brio à neutraliser le cogneur américain immédiatement après le son de la cloche.
Compte tenu des enjeux immenses, on pouvait déjà prédire sans craindre de se tromper que le Québécois allait mettre tout en œuvre pour que Collard ne bénéficie d'aucune autre occasion de se retrouver en position de combat debout. Et c'est ce qu'il a fait.
Aubin-Mercier avait passé le K.-O. à l'Écossais Stevie « Braveheart » Ray d'un seul coup de poing au deuxième round de leur combat du 25 novembre 2022, pour obtenir les deux récompenses au Hulu Theater du Madison Square Garden.
Aubin-Mercier (21-5-0) a entamé sa saison en avril en l'emportant par décision contre l'ex-combattant de l'UFC « Hurricane » Shane Burgos, avant de freiner son compatriote canadien Anthony « The Genius » Romero au troisième round en juin, et le Brésilien Bruno « Robusto » Miranda au deuxième round en août.
La conquête d'un deuxième titre en PFL, avait-t-il dit, « serait la conclusion parfaite à ma carrière ».
Lors de la cofinale, chez les poids lourds, le Brésilien Renan Ferreira est devenu le nouveau champion de sa catégorie, passant le K.-O. au Russe Denis Goltsov au deuxième engagement.