Steven Butler est un boxeur plus mature
MONTRÉAL - Steven Butler aura une deuxième occasion de mettre la main sur un titre mondial quand il montera dans le ring du Stockton Arena, en Californie, le 13 mai prochain. Mais cette fois, il estime être un boxeur plus mature et croit qu'il aura un adversaire davantage taillé pour son style que lors de sa première tentative, face au Japonais Ryota Murata.
« Honnêtement, si j'affrontais le Steven Butler qui a affronté Murata (en décembre 2019) aujourd'hui, je le battrais par K.-O. », a déclaré Butler au cours d'un entretien avec La Presse Canadienne, mardi, avant un entraînement à l'Académie de boxe Marc-Ramsay.
« J'ai gagné en maturité. Je suis un boxeur plus complet, je ne me fie pas uniquement à ma force de frappe et j'ai réussi à laisser de côté mes émotions. Je suis maintenant en mesure d'établir un plan de match avec mes entraîneurs et de le suivre jusqu'à la fin. »
« Steven ne pourrait mieux décrire sa nouvelle maturité, a renchéri son entraîneur Rénald Boisvert. Il comprend mieux certaines choses maintenant. Avant, il aurait trouvé ennuyant un boxeur comme Gervonta Davis, qui est hyper patient. en plus d'être plus fort physiquement qu'il ne l'était auparavant, Steven est aussi plus réfléchi. (...) Un boxeur réfléchi, ça fait une grosse différence. »
Selon Boisvert et son protégé, il y a eu un déclic à la suite de ses deux défaite d'affilées _ il avait été surpris par Jose de Jesus Macias à son retour sur le ring, en janvier 2021, qui a permis à Butler (32-3-1, 26 K.-O.) d'acquérir cette nouvelle maturité. Il en aura besoin pour venir à bout de Zhanibek Alymkhanuly (13-0, 8 K.-O.) s'il souhaite mettre la main sur le titre des moyens de la World Boxing Organization (WBO) dans deux semaines.
Le puissant gaucher du Kazakhstan a remporté le titre intérimaire par K.-O. contre Danny Dignum en mai dernier, avant de confirmer la « vraie » ceinture par décision unanime contre Daniel Bentley, en novembre.
Alymkhanuly, champion du monde amateur en 2013 et quart-de-finaliste des Jeux de Rio de Janeiro, en 2016, compte également Hassan N'Dam à son tableau de chasse chez les professionnels.
Mais le Kazakh a aussi des faiblesses, lui qui aime notamment boxer les mains basses.
« Dans le jargon, on dit qu'il 'se la joue' un peu, (...) mais ce ne sera pas facile, car il bouge bien, avertit Boisvert. Les opportunités vont toutefois être là. S'agira pour Steven de les saisir. Murata était moins athlétique qu'Alymkhanuly, mais il était beaucoup plus fermé. »
« Zhanibek est très bon: c'est un gars qui a livré des centaines de combats amateurs et c'est peut-être le boxeur le plus évité à 160 livres, nuance Butler. Mais je carbure aux défis et c'est là qu'on va voir s'il est vraiment la machine que le monde pense. Je crois que non, je crois qu'il est surévalué, sans lui enlever de mérite: il est bon et ce sera un combat difficile pour moi. Mais je pense que ma rage, les épreuves que j'ai traversées vont faire en sorte que je reviendrai de là-bas avec la victoire.»
« Pour Steven, c'est un adversaire plus facile que Murata, car il a un peu de difficulté avec les défensives étanches, a ajouté Boisvert. C'en est parfois frustrant, car tu dois être plus patient avec un adversaire qui a une bonne défense. Tandis que quelqu'un qui est ouvert, l'opportunité va venir plus rapidement. »
Boisvert note que le jeu de jambes du Kazakh est son meilleur atout.
« Mais Steven en a aussi un très bon. Il faudra que Steven amène Zhanibek dans son jeu à lui et qu'il ne s'assure pas, au contraire, de tomber dans le sien. (...) C'est plus facile pour Steven de combattre quelqu'un qui a un bon de jeu de jambes qu'un boxeur qui fait de l'anti boxe: qui retient, qui se colle, etc. Les boxeurs plus ouverts, qui échangent, ont jusqu'ici favorisé Steven. »
Afin de maximiser la préparation, le clan Butler a pu compter sur les services d'un conseiller de renom en Marc Ramsay. L'entraîneur de plusieurs champions du monde ne sera pas dans le coin du Montréalais, mais il a été partie prenante du camp d'entraînement, apportant à la fois ses conseils, mais aussi un point de vue différent.
Avec un peu moins de deux semaines à faire avant le combat, l'intensité a quelque peu diminué au camp. D'ici à ce que le groupe s'envole pour la Californie, le 7 mai prochain, on va se servir des séances restantes au calendrier pour peaufiner la stratégie.
Le gala organisé par Top-Rank pourra être vu à la télé à la carte ou sur PunchingGrace.com au Québec.