Tammara Thibeault fera le saut chez les professionnelles après les JO de Paris
MONTRÉAL - La boxeuse québécoise Tammara Thibeault n'a pas caché mercredi qu'elle compte faire le saut dans les rangs professionnels après les Jeux olympiques de Paris l'été prochain.
Elle suivrait ainsi les traces de nombreuses boxeuses québécoises qui ont emprunté cette voie depuis que la boxe féminine a été ajoutée au programme olympique à Londres, en 2012. Parmi elles se trouvent Ariane Fortin et Caroline Veyre, entre autres.
« C'est sûr qu'après les Jeux de Paris j'aimerais ça faire le saut chez les professionnelles. Je suis rendue dans une phase de ma vie où je cherche de nouveaux défis, je veux quelque chose de différent. C'est donc sûr que j'y pense. Et d'après moi, ça va se faire après les Jeux », a d'abord déclaré Thibeault en entretien téléphonique avec La Presse Canadienne.
Thibeault a d'ailleurs admis en avoir discuté avec Veyre, une boxeuse âgée de 35 ans qu'elle a côtoyée au sein de l'équipe nationale au cours de la dernière décennie. De plus, Thibeault partage la même gérante que Veyre, Katia Banel.
Veyre, qui a entamé sa carrière chez les professionnelles le 6 août 2022, présente une fiche de 6-0 jusqu'ici chez les poids plumes. Elle a d'ailleurs remporté son dernier combat contre Jessica Bellusci par décision unanime le 7 octobre dernier à la Place Bell, en sous-carte du gala de GYM mettant en vedette le combat de championnat entre Kim Clavel et Evelin Bermudez.
« Caroline est l'une de mes bonnes amies; on se parle souvent, a dit Thibeault. C'est sûr qu'elle me raconte un peu comment ça se passe, la transition (entre les rangs amateurs et professionnels). C'est sûr que la transition, comme elle me l'a expliqué, c'est quelque chose de très personnel: tu dois le faire afin de savoir comment tu réagiras. »
Ne lui demandez toutefois pas si elle a déjà été approchée par certains promoteurs de boxe.
« Comme je le dis, je me concentre uniquement sur ma préparation pour les Jeux olympiques. Je suis encore une boxeuse amateure, alors j'annoncerai ce que j'aurai à annoncer en temps et lieu », s'est-elle limitée à dire.
Donc, pour l'instant, celle qui vient de terminer son baccalauréat en urbanisme de l'Université Concordia souhaite atteindre son rêve de jeunesse: décrocher une médaille d'or olympique.
Afin d'y parvenir, Thibeault a accompli ses deux premiers objectifs aux Jeux panaméricains de Santiago, au Chili, la semaine dernière. Elle a remporté l'or dans la catégorie des moins de 75 kg, assurant du même coup sa qualification pour les JO de 2024.
« Je suis vraiment contente que la qualification olympique soit derrière moi; je peux maintenant me concentrer uniquement sur ma préparation en vue des Jeux », a-t-elle expliqué, visiblement soulagée.
Thibeault a défait la Panaméenne Atheyna Bylon par décision unanime en finale des 75 kg. Il s'agissait de la même finale qu'aux derniers Championnats du monde, où Thibeault avait aussi été couronnée.
« Ça fait quelques tournois où je remporte la médaille d'or, mais il me manquait ce tournoi-ci pour compléter ma récolte. Je suis très contente de m'être rattrapée", a déclaré Thibeault, en référence à la médaille de bronze acquise aux Jeux panaméricains de Lima, au Pérou, en 2019, qui avait été transformée en médaille d'argent à la suite du test antidopage positif d'une adversaire.
Malgré son tableau de chasse très bien garni (elle a remporté l'or aux Championnats du monde de boxe ainsi qu'aux Jeux du Commonwealth en 2022), Thibeault ne compte pas s'asseoir sur ses lauriers très longtemps.
Après une pause bien méritée d'ici aux Fêtes, elle compte peaufiner certains aspects de sa boxe afin d'être prête à toute éventualité à Paris, y compris affronter des boxeuses russes ou biélorusses, si le Comité international olympique leur permet bien sûr d'y participer.
« Ma boxe est loin, loin, loin d'être parfaite, a-t-elle évoqué. J'ai plein de choses à améliorer encore, que ce soit du point de vue technique, ou encore tactique. Je veux mieux lire mes adversaires dans le ring, m'imposer davantage devant elles, etc.
« Donc oui, je suis consciente qu'il y a peu de filles qui peuvent me battre, mais ça ne m'empêche pas de prendre tout le monde au sérieux et de ne sous-estimer personne », a-t-elle ajouté.
Il s'agira de la deuxième participation de la Québécoise aux Jeux olympiques, elle qui avait atteint les quarts de finale à Tokyo en 2021. Et Thibeault est consciente qu'elle représentera de nouveau un espoir de médaille pour le Canada à Paris.
Une médaille qui viendrait mettre la touche finale à une brillante carrière dans les rangs amateurs, et qui servira sans aucun doute de tremplin pour elle chez les professionnelles.