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RÉSULTATS

Son adversaire blessé, Alexis Barrière l'emporte au 1er round

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MONTRÉAL – « J'aurais aimé que ça dure plus longtemps. Je m'étais entraîné tellement fort. J'avais travaillé tellement de choses dans le gym, que la cerise sur le sundae, c'était le combat. »

Le poids lourd québécois Alexis Barrière s'était préparé à arrêter l'Américain Michael Marshall avant la limite, mais certainement pas en 2 minutes 49 secondes comme cela a été le cas en finale de l'événement de Groupe Yvon Michel tenu jeudi soir au Cabaret du Casino de Montréal.

Barrière (10-0, 8 K.-O.) a ainsi enregistré une 10e victoire en autant de combats après que Marshall (6-5-1) se soit vraisemblablement blessé au genou gauche à la suite d'une chute au plancher qui semblait pourtant anodine. Il est ensuite demeuré au sol pendant de longues minutes et était toujours assis sur son tabouret quand l'annonceur maison a officialisé le verdict.

« Je l'ai touché en contre-attaquant, sauf que je n'avais pas eu l'impression que mon coup était rentré tant que ça, a expliqué Barrière, qui en était à sa première finale au Cabaret du Casino, à sa sortie de l'arène. C'est en voyant qu'il se prenait le genou que j'ai compris ce qui se déroulait. 

« C'était mon intention de le finir vite, mais d'une manière que j'avais travaillée au gymnase. Mes entraîneurs venaient de me dire de monter le volume, de l'étouffer encore plus afin qu'il panique et commence à lancer n'importe quoi. Ce que je voulais, c'était un K.-O. spectaculaire. »

Son entraîneur Laszlo Marien partageait également sa déception, étant donné que Marshall avait été spécialement choisi pour travailler certains aspects de la boxe de Barrière. Après avoir battu « un adversaire endurant » à son dernier duel, il faisait cette fois face à un rival « slick ».

« Nous avions eu la chance de choisir l'adversaire que nous voulions, a rappelé Marien. Cela ne sera plus nécessairement possible, car le nom d'Alexis commence à circuler. Certains boxeurs ne souhaitent pas du tout l'affronter ou vont encore demander un montant exorbitant pour le faire. »

À court terme, le salut de Barrière passe par le fait de devenir l'un des partenaires d'entraînement d'un boxeur de premier plan. Le gaucher était d'ailleurs pressenti pour aider le fantasque Tyson Fury dans sa préparation d'un choc contre Oleksandr Usyk qui ne s'est cependant jamais matérialisé.

« L'idéal serait qu'Alexis se fasse inviter par un boxeur top-5 ou top-10 pour qu'il ait l'habitude d'un volume important à haute intensité, a précisé Marien. Ce genre de boxeur est entouré d'une équipe professionnelle qui travaille à temps plein avec de très bons plans d'entraînement.

« C'est extrêmement difficile pour un partenaire d'entraînement d'embarquer dans un camp comme celui-là, mais en ce moment, c'est exactement ce qu'il faut pour la progression d'Alexis. »

Au cours des derniers mois, Barrière a eu l'occasion d'aller mettre les gants dans la région de Boston et il a reconnu que l'expérience lui avait grandement été utile dans son cheminement.

« Juste le fait de rencontrer des boxeurs que je ne connais pas, c'est super, a raconté Barrière. Ce sont des gars qui veulent me faire mal paraître et qui veulent impressionner leur monde. C'est aussi pour moi la chance de me concentrer uniquement sur la boxe, oublier ma vie au Québec. »

 

Des victoires pour Osias et Blemenfeld, un nul pour Poulin

 

En demi-finale, Terry Osias (12-0, 6 K.-O.) est resté invaincu après avoir battu Niclas Elfstedt (11-2-1) par arrêt de l'arrêt de l'arbitre à 2:24 du 2e round. Osias, qui est en rémission d'un cancer, s'est montré beaucoup trop talentueux pour son rival d'origine suédoise, qui avait enregistré la quasi-totalité de ses victoires contre des boxeurs inexpérimentés ou avec des fiches perdantes. Après un premier round pendant lequel il a installé son jab, Osias s'est vite porté à l'attaque au deuxième et ses frappes vives n'ont rencontré aucune difficulté à malmener le pauvre Elfstedt.

 

L'ancien champion amateur canadien Thomas Blumenfeld (2-0) a servi une véritable clinique de boxe au Mexicain Luis Enrique Morales Hernandez (4-8-2) avant de l'emporter par décision unanime (40-36, 40-36 et 40-36). Blumenfeld, qui est passé chez les professionnels en juin 2022, mais qui n'en était qu'à sa deuxième sortie depuis, avait des mains tout simplement trop rapides pour son adversaire, qui a constamment invité le Montréalais à lui lancer toujours plus de coups. Blumenfeld a connu énormément de succès lorsqu'il s'attaquait au corps de Morales Hernandez.

 

En ouverture, Jan Michael Poulin (7-1-3) en a eu plein les bras avec le Tchèque Michal Chludil (3-1-2) et a finalement dû se contenter d'un verdict nul partagé (58-56, 57-57 et 55-59). Le moyen de Mascouche, qui disputait un premier combat depuis septembre 2019, a boxé contre les câbles une bonne partie de l'affrontement en plus d'avoir été coupé à l'arcade sourcilière de l'œil gauche au troisième round. La brèche n'a cependant jamais été totalement colmatée, si bien que Poulin avait le côté gauche du visage maculé de sang au terme de la confrontation de six rounds.