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RÉSULTATS

Erik Bazinyan reste invaincu

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MONTRÉAL – Il y a de ces combats qui peuvent paraître anodins dans le parcours d'un boxeur et d'autres qui peuvent, au contraire, être perçus comme des moments charnières. Visiblement, celui qu'Erik Bazinyan a livré contre Alantez Fox jeudi soir s'inscrit dans la deuxième catégorie.

Au terme de dix rounds pendant lesquels il a dû démontrer qu'il avait du cœur au ventre, le Montréalais d'origine arménienne a battu l'Américain par décision majoritaire des juges, en finale d'un événement d'Eye of the Tiger Management tenu au Cabaret du Casino de Montréal.

Les trois juges ont remis des cartes de 98-92, 98-92 et 95-95 en faveur de Bazinyan (29-0), qui est demeuré invaincu en 29 duels depuis le commencement de sa carrière. Le boxeur âgé de 27 ans a aussi défendu avec succès ses ceintures de la NABA et de la NABF des poids super-moyens.

Avant de retrouver Fox (28-4-1) sur son chemin, Bazinyan avait toujours l'habitude d'afficher un contrôle technique irréprochable pendant ses combats. Mais l'Américain qui en avait vu d'autres s'est assuré de transformer la confrontation en véritable bagarre de ruelle par moment, si bien que le Lavallois n'a pas eu le choix de mordre dans son protecteur buccal et se coltailler.

« Je pensais l'arrêter, mais il possédait une bonne mâchoire et surtout beaucoup d'expérience, a dit Bazinyan après son triomphe. Je suis content, parce que j'ai énormément appris pendant ce combat-là. J'avais besoin d'un combat comme celui-là, parce que ce n'est pas en combat de championnat du monde que je dois vivre une expérience comme celle-là pour la première fois. »

« J'aurais aimé qu'Erik soit un peu plus organisé à la fin du combat, mais ce soir, j'ai vu des choses que je n'avais pas encore vues, a ajouté son entraîneur Marc Ramsay. Il s'est fait frapper, mais n'a jamais été ébranlé et il a été capable de gérer ses énergies pour un gros combat de dix rounds. Et il a aussi fini le combat en force, c'est qui est un bon signe pour la suite des choses. »

Bazinyan a pris le contrôle du centre du ring dès le premier round, mais Fox est parvenu à le tenir à distance en se servant de sa très longue portée. Les deux boxeurs ont notamment eu d'excellents échanges pendant la première portion du combat, ce qui fait que plusieurs rounds semblaient difficiles à départager. Bazinyan amorçait l'action, sauf que Fox défendait assez bien.

Cela dit, c'est véritablement à compter du septième round que le Québécois a dû se résoudre à délaisser sa technique pour prendre l'Américain à son propre jeu. Ainsi, Bazynian a beaucoup accroché et ne s'est pas gêné pour passer le coude au visage de son adversaire pour le déranger.

« Je dois rendre hommage à Fox. Il savait ce qu'il faisait, a expliqué Bazinyan. Il avait son arsenal de petits coups, il accrochait aux bons moments et il a très bien utilisé sa taille. Quand j'arrivais à le toucher et lui faire mal, il se penchait et mettait tout son poids sur moi. J'ai essayé de me servir de ma force physique pour le contrer à l'intérieur, mais c'était souvent très compliqué. »

« Il a travaillé plus fort que moi et m'a touché plus souvent. Je me suis senti rouillé en début de combat, mais cela fait partie de la game, a quant à lui mentionné Fox. Je suis convaincu qu'un combat entre lui et [le champion “régulier” de la WBA David Morrell donnerait un bon combat. Bazinyan n'est pas le boxeur qui frappe le plus fort, mais il possède de très, très bonnes bases. »

Le promoteur Camille Estephan n'a pas été en mesure de dire ce que l'avenir réserve à Bazinyan à court terme, mais il a rappelé qu'il est classé 3e à la WBA, 4e au WBC, 9e à l'IBF et 3e à la WBO, si bien qu'il pourrait assurément combattre en championnat du monde plus tôt que tard.

Des débuts professionnels réussis pour Mathieu

En lever de rideau, Wilkens Mathieu (1-0, 1 K.-O.) a remporté son premier combat chez les pros en battant le Hongrois Zsolt Birkas (0-1-1) par arrêt de l'arbitre à 2:49 du 1er round. Mathieu, le frère cadet de Lexson Mathieu, a envoyé Birkas trois fois lourdement au plancher. « Le combat s'est déroulement exactement comme prévu. Je voulais prendre le temps de placer mes coups de poing. Je suis super content, s'est réjoui le super-moyen âgé de 18 ans. J'espère disputer cinq combats cette année. Je désire que les gens me voient à l'œuvre et reconnaissent mon visage. »

Avery Martin-Duval (9-0-1, 5 K.-O.) semblait encore une fois destiné à être embourbé dans une confrontation inutilement compliquée lorsqu'il a surpris Eduardo Mota Garcia (7-2-1) avec un crochet de gauche lancé en contre-attaque pour s'imposer par arrêt de l'arbitre à 1:51 du 3e round. Le Mexicain a ensuite réussi à se relever, mais a toutefois dû s'appuyer contre les câbles pour rester debout, ce qui a évidemment incité l'expérimenté Martin Forest à stopper l'action.

Christopher Guerrero (6-0, 2 K.-O.) a également fait passer un mauvais quart d'heure à Edwin Villareal Flores (3-1-1) en lui faisant visiter le tapis à deux reprises au 3e round pour l'emporter par arrêt de l'arbitre à 2:49. Guerrero n'a laissé aucune chance à Villareal Flores en le martelant de coups de la première à la dernière seconde. C'est le Mexicain qui a décidé de mettre fin au carnage en posant un genou au sol avant que le Montréalais ne l'envoie encore sur le canevas.

Finalement, Alexandre Gaumont (7-0, 5 K.-O.) s'est amusé aux dépens de Carlos Gallego Montijo (8-5) en lui passant le knock-out à 2:26 du 1er round. Le moyen de Buckingham a vite obligé son adversaire mexicain à boxer contre les câbles avant de lui asséner une gauche au menton qui a percé avec une facilité déconcertante la défense de Gallego Montijo. Ce dernier a ensuite tenté désespérément de se relever, mais ses jambes n'ont toutefois jamais coopéré et il est retombé.