Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Christian Mbilli demeure invaincu après une rude bataille contre Carlos Gongora

Publié
Mise à jour

MONTRÉAL – Il n'y avait même pas encore une minute d'écoulée au huitième round que le ciel était soudainement en train de tomber sur la tête de Christian Mbilli. Dominant jusque-là, il a plié les jambes après avoir reçu un coup et semblait destiné à se faire passer un cruel knock-out.

Pendant les 90 secondes qui ont suivi, le Français a fait tout ce qui était en son pouvoir afin de simplement survivre. Il s'est désespérément accroché à son adversaire Carlos Gongora. Il s'est déplacé sur toute la longueur de l'arène pour éviter que l'Uruguayen ne lui porte le coup fatal.

Et alors que Mbilli donnait l'impression d'avoir utilisé toutes les options qui s'offraient à lui, le vent a tourné parce qu'il était hors de question que Gongora ne le prive de la victoire qu'il a finalement acquise par décision unanime des juges (99-91, 98-92 et 97-93), jeudi soir, en finale d'un événement d'Eye of the Tiger Management présenté au Cabaret du Casino de Montréal.

« Quand vous dédiez votre vie, autant que moi, à votre carrière, nous n'avez simplement pas le droit à l'erreur, a lâché Mbilli (24-0) quelques minutes après son triomphe qui lui a permis de conserver des ceintures internationale de la WBA et continentale des Amériques du WBC des poids super-moyens. J'ai vu mon travail passer et mes heures de souffrance à l'entraînement.

« Je me suis dit que si je ne survivais pas à ce round-là, je n'avais pas d'affaire-là. Aujourd'hui, je suis allé chercher, pardonnez-moi l'expression, mes couilles. Je me disais que j'étais plus fort que lui, que j'étais plus dangereux que lui. C'était un travail psychologique. Il m'a fait mal, c'est vrai, mais j'étais meilleur que lui, j'étais plus solide. Il me faisait mal physiquement, mais psychologiquement, j'étais là. C'est pour cela que j'ai réussi à retourner ce round en ma faveur. »

Non seulement Mbilli est parvenu à renverser la vapeur, il est ensuite passé bien près d'arrêter Gongora (21-2) au neuvième round. À vrai dire, beaucoup se demandent comment l'ancien champion de l'IBO a été capable d'encaisser le barrage de coups au corps à la tête qu'il recevait.

« C'est un ancien champion du monde et il n'a pas été champion du monde pour rien. C'est un boxeur qui fait partie de l'élite, a expliqué Mbilli. Je savais que ça n'allait pas être facile de le battre. Physiquement, il était là. Il avait mis K.-O. l'adversaire (Ali Akhmedov, NDLR) que j'étais censé affronter. Il avait beaucoup de puissance. C'est assurément l'adversaire le plus puissant que j'ai affronté depuis le début de ma carrière. Mais j'étais prêt. J'ai eu un camp très adapté. »

« J'avais dit à Christian de préparer son corps, mais aussi son esprit parce que ç'allait être dur, a ajouté son entraîneur Marc Ramsay. Contrairement à ses autres combats, il affrontait un adversaire qui était du même calibre, un Olympien, qui était soutenu par une équipe solide comme la sienne. Il savait que les rounds allaient être difficiles comme des montagnes russes.

« Mais il ne fallait pas paniquer et c'est ce qu'il a été en mesure de faire rapidement et de revenir vraiment fort. Cela dit, son cœur au ventre et sa détermination, c'est quelque chose que je connais depuis très longtemps. Je l'avais vu souvent en boxe amateur ainsi qu'au gymnase. Il y a tellement de boxeurs qui sont habitués des [combats de] dix rounds, qui ne se sont jamais vraiment embêtés et la première fois qu'il connaisse de l'adversité, ils laissent aller le combat. »

Présentement classé 5e à la WBA, 2e au WBC et 11e à la WBO, Mbilli ne sera pas de retour dans le ring avant septembre ou octobre et personne ne peut prédire l'identité de son prochain rival. Quelques duels significatifs seront présentés au cours des prochaines semaines – David Benavidez contre Caleb Plant ce samedi et Saul « Canelo » Alvarez face à John Ryder le 6 mai – et les résultats influenceront le portrait chez les super-moyens à court et moyen termes. Mais il ne fait plus aucun doute aux yeux de Mbilli et son entraîneur qu'ils sont prêts pour l'ultime étape.

« C'est certain que Christian pourrait resserrer sa défense et moins se laisser emporter par ses émotions, mais rendu à ce niveau, c'est impossible d'atteindre la perfection, a analysé Ramsay. C'est comme un gardien de but au hockey qui affronte un club d'étoiles, il ne sera pas parfait. »

« Il y a beaucoup de boxeurs qui disent qu'ils vont être champions du monde, mais moi quand je le dis, je pense que je l'ai prouvé aujourd'hui, a conclu Mbilli. Je vais être champion du monde. »