BOUCHERVILLE, Qc - Roberto Bolonti ne s’est pas soudainement transformé en prince charmant depuis l’annonce du mégacombat entre Jean Pascal et Sergey Kovalev, mais le boxeur québécois jure qu’il s’apprête à disputer le duel le plus important de sa carrière samedi soir au Centre Bell.

Sachant déjà qu’il a rendez-vous avec le champion unifié WBA, IBF et WBO des poids mi-lourds le 14 mars prochain à Montréal ou Québec, Pascal a martelé qu’il ne peut pas se permettre de prendre Bolonti à la légère, sans quoi il devra dire adieu au très lucratif combat qui l’attend.
 

« Je suis très excité (à l’idée d’affronter Kovalev), mais encore plus motivé pour samedi soir, a déclaré le Lavallois après un entraînement public tenu mercredi dans un restaurant de la Rive-Sud de Montréal. C’est important de ne pas penser au futur et de ne penser qu’au présent. »

Pascal a admis du bout des lèvres qu’il aurait peut-être préféré que son promoteur Jean Bédard attende la semaine prochaine pour confirmer son mégacombat contre Kovalev, mais il dit posséder assez d’expérience pour composer avec tout l’engouement qu’a suscité l’annonce.

« Ça fait neuf ans que je suis dans la boxe professionnelle, a rappelé l’ancien champion des mi-lourds du WBC. J’ai été partout dans le monde et aux Jeux olympiques, alors je sais m’ajuster à la pression mentale, physique et médiatique. Je comprends que ça mousse le gala de samedi. »

« Il y a un certain danger de perdre le focus, mais nous avons tous travaillé très fort pour éviter que ça arrive, a assuré son cuttman Russ Anber. Kovalev s’est d’ailleurs retrouvé exactement dans la même situation avant son combat contre Blake Caparello au mois d’août dernier.Russ Anber et Jean Pascal

« Son combat contre Bernard Hopkins a été annoncé la veille de la pesée et il s’est retrouvé au plancher dès le premier round contre Caparello! Kovalev a ensuite été en mesure de l’arrêter au deuxième round, mais ça donne une petite idée du genre de choses qui peuvent arriver. »

Le duel contre Bolonti sera disputé à une limite de 180 livres et sera le premier de Pascal sans son entraîneur de toujours Marc Ramsay. Ce dernier sera plutôt dans le coin de David Lemieux, qui livrera un choc d’une importance capitale face à Gabriel Rosado du côté de Brooklyn.

Le Québécois aura néanmoins des visages familiers à ses côtés samedi soir. En plus d’Anber, son mentor Roy Jones fils et son demi-frère Nicholson Poulard l’épauleront. Jones sera l’entraîneur désigné pour ce combat, lui qui s’était joint au groupe pour l’affrontement contre Lucian Bute.

« Ce ne sont pas tous les entraîneurs qui laisseraient leur grand protégé avec n’importe qui, a relaté Anber. Je vois le geste de Marc comme une très grande marque de confiance. Tout le monde est sur la même longueur d’onde et l’ambiance est vraiment bonne. C’est très positif! »

Pas venu en touriste

Sans surprise, Bolonti s’est présenté comme l’empêcheur de tourner en rond, comme celui qui s’interposerait pour faire avorter la rencontre au sommet que tous les amateurs attendent.

Roberto Bolonti« Je ne suis pas venu ici en touriste. Je ne suis pas venu ici pour voir la neige, a lancé l’Argentin. Toute la pression est sur les épaules de Pascal. J’espère simplement qu’il ne me frappera pas derrière la tête, car je suis un combattant propre et je m’attends la même chose de lui. »

« C’est un survivant. Il est capable de revenir après avoir été au plancher, a prévenu Anber. Il a fait la limite contre des boxeurs de l’élite mondiale. Jean ne doit pas s’imaginer que Bolonti va tomber dès qu’il va se faire toucher. C’est un gars qui connaît tous les trucs du métier. »

Cela dit, Bolonti n’est jamais passé près de la victoire en deux combats à l’extérieur de l’Argentine. Il s’est incliné devant Tony Bellew à Nottingham en Angleterre en novembre 2012 et Jurgen Brähmer à Schwerin en Allemagne à sa dernière sortie en juin plus tôt cette année.

Il ne faut également pas oublier que Bolonti avait d’abord été choisi pour relancer Lucian Bute et qui sait quel traitement lui réservera un Pascal gonflé à bloc et en pleine possession de ses moyens.

« Jean se prépare toujours bien »