Pour la première fois depuis longtemps, Kim Clavel a eu beaucoup de « fun »
Il n'y a absolument aucun doute, la victoire que Kim Clavel a signée en demi-finale d'un gala de Groupe Yvon Michel présenté jeudi soir au Cabaret du Casino de Montréal l'a rendue heureuse.
À la suite d'une performance inspirée, la Québécoise a pris la mesure de l'Américaine Katherine Renee Lindenmuth par décision unanime des juges (99-91-98-92 et 97-93) pour montrer qu'elle avait définitivement tourné la page sur sa défaite par décision partagée contre la championne unifiée des poids mi-mouches Evelin Nazarena Bermudez subie le 7 octobre 2023 à la Place Bell.
Sans être parfaite Clavel (19-2) a surtout prouvé qu'elle était encore capable de dominer une adversaire, comme elle le faisait régulièrement quand elle était encore invaincue. Son combat de retour après sa défaite face à Bermudez – une victoire par décision majoritaire contre Fara El Bousairi en avril dernier – laissait croire qu'elle n'était pas encore remise de toutes ses émotions.
« J'ai été capable de faire ce que je voulais et gagner de manière décisive, s'est réjouie Clavel à sa sortie du ring. Je pense vraiment que ma vitesse, mon travail en combinaisons ainsi que mon petit pas de recul pour ensuite passer sur les côtés ont fait toute la différence pour moi ce soir. »
Spécialiste des arts martiaux mixtes, Lindenmuth (6-3) n'a toutefois pas offert la victoire à Clavel sur un plateau d'argent. L'Américaine a en effet exercé une pression constante sur la Québécoise, ce qui a obligé cette dernière à boxer en contre-attaque pendant la quasi-totalité des 10 rounds.
Clavel a brillamment réussi à tirer profit de l'agressivité de Lindenmuth en répliquant la plupart du temps avec des combinaisons qui étaient puissantes, mais d'abord et avant tout très précises. Cela dit, l'ex-championne des mi-mouches du WBC a reconnu que cela n'avait pas été si simple.
« C'est la première fois que j'affrontais une boxeuse qui était aussi petite, a expliqué Clavel. La cible était vraiment différente par rapport à une boxeuse plus grande. Je cherchais cette cible un peu plus longtemps. Mais en même temps, c'est bon, ça m'a fait vivre de nouvelles expériences. J'ai appris énormément pendant ce combat-là. Plus ça avançait, plus je trouvais mon rythme. »
La Québécoise a véritablement pris le large à partir de la moitié de l'affrontement, alors que ses esquives de plus en plus nombreuses lui ont permis de se créer des ouvertures. Beaucoup trop lente, l'Américaine a souvent paru dépassée par les événements tellement elle était déclassée.
Lindenmuth a cependant connu un ultime regain d'énergie au dernier round, mais les habiletés de Clavel sont clairement remontées à la surface à ce moment-là, si bien que l'athlète originaire du Nouveau-Mexique n'a jamais pu s'accrocher au moindre espoir pour ébranler son adversaire.
« J'ai vraiment eu du fun, a conclu Clavel. Les regrets, c'est fini. J'ai passé beaucoup de temps à me morfondre [après ma dernière défaite] mais là, je ne vois que le positif. Mon combat a été à l'image de mon sparring pendant mon camp d'entraînement. J'avais hâte de me battre ce soir! »
Clavel entend maintenant s'accorder un bon mois de repos avant de planifier la suite des choses avec son équipe. Elle a également avoué qu'elle avait un grand besoin de se reposer et de se changer les idées après avoir disputé deux longs combats en l'espace de six semaines seulement.
Dans le principal combat de la sous-carte, Theothilus Owusu (4-0-1) a remporté un affrontement à saveur locale en battant Zacharie Loiseau (3-1-1) par décision unanime (59-55, 59-55 et 58-56). Les trois premiers rounds ont été chaudement disputés, alors que Owusu et Loiseau ont chacun connu leurs bons moments. Mais Owusu, un protégé des frères Howard et Otis Grant, a ensuite pris l'ascendant au quatrième assaut en parvenant à ébranler Loiseau à l'aide d'un uppercut de la main droite dans les derniers instants du round. Owusu n'a jamais plus regardé derrière par la suite, Loiseau peinant à suivre le rythme, lui qui livrait un premier duel de six rounds en carrière.
En ouverture, Winner Bondo (1-0) a fait vivre douze minutes d'enfer à Todor Petrov (0-2) avant de l'emporter par décision unanime (40-35, 40-35 et 40-35) pour ainsi enregistrer la victoire à ses débuts dans les rangs professionnels. Le poids léger montréalais entraîné par Carl Handy – un ex-adversaire de Lucian Bute qui ensuite devenu entraîneur aux côtés de Stéphan Larouche – a connu un fort début de combat en voyant Petrov au tapis dès le premier round. Bondo a par la suite exercé une pression constante sur son opposant bulgare, mais ce dernier a tout encaissé. Cela dit, son nez ensanglanté témoignait à lui seul du moment douloureux qu'il venait de passer.
Finalement, le combat prévu entre le super-moyen camerounais Stephane Fondjo (12-1, 9 K.-O.) et John Akurugo (18-7, 17 K.-O.) a été annulé. Le Ghanéen n'a pas été autorisé à monter dans le ring par le médecin, puisque pour une deuxième journée de suite, sa pression était trop élevée.