À l’image de ce qui s’est produit sur la scène internationale, la boxe québécoise n’a pas nécessairement connu ses moments les plus prestigieux au cours de la dernière année.

Un champion toujours mal aimé, de dures défaites à des acteurs de premier plan et des histoires de dopage ont été au cœur de l’actualité en 2016. Heureusement, quelques belles histoires laissent croire que des jours plus heureux pointent à l’horizon. Revue de l’année en cinq temps.

Boxeur de l’année : Steven Butler

Pressenti comme le futur « Sidney Crosby de la boxe » par son promoteur Camille Estephan à ses débuts, Steven Butler avait été ramené brutalement à l’ordre par Jaime Herrera l’année dernière, mais il s’en était finalement très bien tiré en arrachant un verdict nul majoritaire.Steven Butler

Butler est cependant sorti grandi de cette épreuve en arrachant tout sur son passage en 2016. Il a remporté les cinq combats qu’il a disputés pour notamment devenir champion du monde junior en mars et champion nord-américain en octobre des poids super-mi-moyens de l’IBF.

S’il avait la mauvaise habitude de vouloir en finir rapidement avec ses adversaires dans le passé, Butler a gagné en maturité comme l’ont démontré ses victoires sur Ferdinand Pilz et Janks Trotter. Dans ce dernier cas, il a suivi à la lettre le plan de match élaboré par son entraîneur.

Évidemment, le niveau d’opposition n’a pas été nécessairement aussi relevé que celui des autres candidats au titre de boxeur de l’année, mais Butler a assurément affiché la plus belle progression. Il aura l’occasion de prouver sa valeur le 28 janvier au Centre Bell alors qu’il affrontera l’Ontarien Brandon Cook dans un duel d’unification des titres nord-américains.

Combat de l’année : Francis Lafrenière contre Renan St-Juste

Dès qu’il avait été annoncé que Francis Lafrenière affronterait Renan St-Juste, c’était évident que les amateurs allaient en avoir pour leur argent. Et comme si c’était possible, les deux boxeurs ont largement dépassé les attentes pour offrir le combat de l’année au Québec.Francis Lafrenière et Renan St-Juste

Présenté en demi-finale du deuxième duel opposant Jean Pascal à Sergey Kovalev en janvier au Centre Bell, le choc à saveur locale a été d’une rare intensité. Fidèle à son habitude, Lafrenière a été dans le visage de St-Juste pendant tout le combat avant de l’emporter par décision unanime.

Reconnu pour la puissance de sa main gauche, St-Juste est parvenu à repousser Lafrenière pendant la première moitié du duel, mais l’acharnement de ce dernier a finalement rapporté des dividendes plus les rounds défilaient. À 43 ans, St-Juste ne pouvait plus suivre le rythme.

Avec cette victoire, Lafrenière est devenu champion international des moyens de l’IBF, mais est surtout parvenu à se révéler au grand jour. L’histoire n’a pas encore dit s’il deviendra champion du monde un jour, mais sa présence sur une carte de boxe représente un événement en soi.

Knock-out de l’année : Adonis Stevenson sur Thomas Williams fils

Les critiques fusent de toutes parts lorsqu’il est question d’Adonis Stevenson, mais il serait malhonnête de dire que le cogneur gaucher n’offre pas un spectacle intéressant dans le ring.

Un retentissant K.-O. de Stevenson

Sa victoire en 76 secondes aux dépens de Chad Dawson pour devenir champion des mi-lourds du WBC en juin 2013 ou encore son furieux combat contre Andrzej Fonfara à sa troisième défense de titre en mai 2014 sont des exemples probants du sens du spectacle de Stevenson.

C’était donc prévisible que le duel face à Thomas Williams fils présenté en juillet à Québec fasse des flammèches, étant donné que l’Américain avait souvent été impliqué dans des moments mémorables. Qui ne se souvient pas du premier round du combat contre Cornelius White?

Et ce qui devait arriver arriva. Même si Stevenson est parvenu à envoyer Williams au plancher dès le premier round, ce dernier s’est ressaisi, obligeant d’ailleurs le Québécois à augmenter son niveau d’un cran. Mais quand la gauche de Stevenson est passée par-dessus la droite que Williams envoyait au même moment au quatrième round, l’Américain ne s’est jamais relevé.

Surprise de l’année : Silverio Ortiz sur Mian Hussain

Le promoteur Camille Estephan aime donner des défis à ses boxeurs, mais sur papier, Silverio Ortiz ne représentait pourtant pas un grand danger pour l’espoir invaincu Mian Hussain.Mian Hussain

Ortiz avait perdu ses quatre derniers combats et n’avait même pas été en mesure d’arracher un seul round à Frankie Gomez et au Montréalais Custio Clayton à ses deux sorties précédentes. Hussain surfait sur une série de 16 victoires depuis ses débuts dans les rangs professionnels.

Sauf que le ciel est tombé sur la tête de Hussain puisqu’il a dû jeter l’éponge après la conclusion du troisième round. Hussain avait même momentanément perdu l’usage d’un œil après le premier coup de poing reçu et voyait un immense point noir lorsque sa vision est revenue.

Sur recommandation du médecin, le boxeur et son entourage ont convenu qu’il était préférable d’arrêter, d’autant plus que Hussain avait été victime d’une très vilaine chute au tapis dans la dernière minute du troisième round. La santé primait évidemment sur sa fiché immaculée.

Retour de l’année : Oscar Rivas

À l’instar de son compatriote Eleider Alvarez, Oscar Rivas a énormément joué de malchance depuis qu’il est passé chez les professionnels en 2009. Il a d’abord été contraint à l’inactivité en raison de problèmes de visa en 2010 et d’un décollement de la rétine de l’œil droit en 2013.Oscar Rivas et Éric Barrak

Cette blessure à un œil est malheureusement revenue le hanter en mars alors qu’un important combat prévu contre l’ancien membre des Seahawks de Seattle et des Bills de Buffalo Gerald Washington en mars à Anaheim a été annulé par la Commission athlétique de la Californie.

Fort de trois gains qui lui avaient permis d’attirer l’attention sur la scène internationale en 2015, Rivas a disputé son premier combat en 2016 qu’en juin, détruisant Jeremy Bates en moins de deux minutes. Il a ensuite mis trois rounds pour se débarrasser de Jeremiah Karpency en juillet.

Rivas a ainsi encore prouvé qu’il n’était pas à une embuche près de s’affaisser, mais comble de malheur, il s’est blessé à l’épaule gauche pendant son duel contre Karpency et a dû être opéré.​