Qui sera le prochain champion mondial du Québec?
COLLABORATION SPÉCIALE
On est en droit de se bomber le torse. Le Québec compte quatre champions mondiaux de boxe. Deux hommes, deux femmes. Seules les deux femmes sont nées au Québec. Les deux hommes nous viennent de la Colombie et de la Russie. Mais pas de différence. On les aime tous et toutes avec la même intensité.
Bravo à Oscar Rivas, Artur Beterbiev, Marie-Ève Dicaire et la petite nouvelle, Kim Clavel. Tout le monde a gagné ses épaulettes. Mais il ne faut pas s'arrêter là. Nous avons d'autres pugilistes qui aspirent aux grands honneurs.
Qui sera le prochain élu?
C'est là, la question.
Voyons quels sont nos aspirants :
Il y a les poids lourds Arslanbek Makhmudov (14-0, 14 K.-O.) et Simon Kean, le mi-lourd Jean Pascal, les super-moyens Christian M'Billi, Erik Bazinyan et David Lemieux, et maintenant Mary Spencer.
Allons-y par ordre de poids...
1. Arslanbek Makhmudov (14-0,14 K.-O.)
Il est le 6e aspirant du WBC et le 6e aspirant de la WBA. Il doit monter sur le ring le 16 septembre prochain contre le vétéran de 42 ans Carlos Takam.
Makhmudov possède une force de frappe remarquable, mais comment évaluer son talent puisqu'il n'a jamais affronté des rivaux de sa classe?
BoxRec le classe comme 28e meilleur poids lourd au monde. Reste à voir ce que son promoteur veut faire avec lui. Makhmudov a déjà 33 ans et il lui faut montrer qu'il a les qualités pour devenir champion. Pour atteindre ce but, il lui faut affronter des rivaux de son rang, de sa classe.
Son prochain adversaire, Carlos Takam (39-6-1, 28 K.-O.), est certes expérimenté, mais il a 42 ans. À cet âge, les jambes peuvent faillir à tout moment.
En plus, ce Takam n'a pas boxé depuis maintenant 13 mois. Chaque fois qu'il a affronté un boxeur de classe A, il a perdu par K.-O. À sa dernière sortie contre Joe Joyce, il a été mis K.-O. au 6e engagement. C'était le 24 juillet 2021, à Wembley.
Je sais que ce n'est pas facile de trouver des rivaux de classe et les bons poids lourds sont dispendieux. Plusieurs ne veulent pas prendre de chance de souiller leurs fiches face à des boxeurs de la trempe de Makmudov.
Mais au rythme où va sa carrière, il est peu probable qu'il obtienne un match de championnat à court terme.
Oleksandr Usyk et Anthony Joshua vont s'affronter dans quelques semaines. Déjà, Tyson Fury est en attente du gagnant. Il y a aussi Deontay Wilder qui a repris l'entraînement. Dillian Whyte est là, tout comme Joyce, Daniel Dubois et Robert Helenius qui fait des pieds et des mains pour se mesurer aux meilleurs.
Quand viendra le tour de Makhmudov, si tour il y a?
Makhmudov a peut-être tous les atouts pour être champion, mais en livrant deux combats par an, il sera trop vieux quand viendra le temps de s'impliquer dans un match de championnat, à moins que EOTTM sorte un lapin de son chapeau.
Autre chose qui me chicote chez Makhmudov, c'est ce tic nerveux qui lui fait bouger la tête pratiquement continuellement. Est-ce un tic nerveux? Un trouble neurologique?
Je ne sais pas.
Je ne le vois pas avec une ceinture de champion mondial et pourtant, il montre des signes encourageants.
2. Simon Kean (21-1, 20 K.-O.)
Un gros poids lourd qui est spectaculaire chaque fois qu'il affronte un rival. Il donne toujours un bon spectacle.
Il a 33 ans et il n'a jamais rencontré un adversaire de grande classe jusqu'ici au cours de sa carrière. En plus, il a un menton vulnérable.
Bon boxeur local, mais je doute qu'il puisse se mettre en évidence avec les meilleurs de sa catégorie.
Champion canadien : Oui... Champion mondial... NON.
3. Jean Pascal (36-6-1, 20 K.-O.)
Sixième aspirant IBF, 4e aspirant WBO. En dépit de ses 39 ans, Jean Pascal ne cesse d'impressionner le monde de la boxe. Tel un phénix, il renaît toujours de ses cendres.
Il est un de nos pugilistes les mieux connus sur la scène mondiale.
L'IBF vient de lui offrir un combat éliminatoire des mi-lourds contre Joshua Buatsi et le vainqueur se mesurerait ensuite à Beterbiev.
Jusque-là tout va bien pour Pascal. Mais si jamais il devait affronter Beterbiev, je crois qu'il ne ferait pas le poids.
Un tel match donnerait des frissons pendant quelques minutes, mais éventuellement, Beterbiev sortirait vainqueur.
Trop peu trop tard pour redevenir champion mon Jean...
4. Christian Mbilli (21-0,19 K.-O.)
Il a tout balayé sur son passage jusqu'ici. Il est rendu au 3e rang du WBC et il se mesurera à DeAndre Ware, le 9 septembre prochain au Casino de Montréal.
Ware n'est pas un mauvais boxeur, mais il n'est pas de la classe de Mbilli.
Malheureusement pour le Camerounais d'origine, il est dans une catégorie de poids où les vedettes pullulent. Mbilli se retrouve donc en compétition avec Gennadiy Golovkin, Dmitrii Bivol, David Benavidez fils, Jermall Charlo. Tous des rivaux de marque mieux connus et plus fortunés que lui.
Mbilli a le talent pour aspirer aux grands honneurs, mais il est peu connu sur la scène mondiale comparativement aux autres rivaux de « Canelo ».
Déjà on sait que « Canelo » touche entre 30 et 40 $ millions par match. Il faut donc être certain de la valeur marchande du rival et Mbilli n'est pas encore assez connu pour générer autant d'argent.
Son tour viendra. Il est jeune et sait attendre. Il a les qualités d'un champion.
5. David Lemieux (43-5, 36 K.-O.)
Pendant quinze ans, il a fait les délices des amateurs de boxe du Québec. Il a goûté aux délices du champion, mais il a aussi connu l'amertume de la défaite en matchs de championnats contre Billy Joe Saunders et Golovkin. Finalement, il a baissé pavillon contre Benavidez qui continue à attendre dans l'aile pour se mesurer à « Canelo ».
Lemieux a été le « darling » des Québécois pendant plus d'une décennie, mais aujourd'hui, il n'est plus que l'ombre de lui-même et il est temps qu'il songe à accrocher ses gants pour son plus grand bien. Il a assez donné.
6. Erik Bazinyan (28-0, 21 K.-O.)
À force de travail, d'endurance, de volonté et de sueurs, Bazinyan est parvenu à mériter une place dans trois des principales Associations de boxe (5e WBA, 7e WBC, 9e WBO).
Le Québec peut se vanter d'avoir deux des meilleurs super-moyens au monde. Mbilli vient au 12e rang tandis que Bazinyan est installé en 22e place.
Bazinyan c'est le type qui est là, prêt à tout. Il fait le travail et il n'a jamais perdu en 28 combats. Il est peu connu sur la scène internationale, mais quand tu es qualifié dans trois associations c'est parce que tu es bon.
Partout où il a passé, il est sorti victorieux et il en fait du chemin. Il est passé par Québec, puis Edmonton, Las Vegas, Inddio en Californie, à Rimouski, au Mexique et à Montréal. On a levé son bras en signe de victoire partout où il s'est produit.
Tout comme Mbilli, il est dans une catégorie de poids où les bons boxeurs se font nombreux. Comment se rendre en tête de file, devant les Benavidez, David Morrell et Caleb Plant, pour ne nommer que ceux-là?
Heureusement, Bazinyan est encore jeune à 27 ans. Il a donc le temps devant lui. Il a tout pour réussir, sauf qu'il n'est pas aussi spectaculaire qu'un Lemieux ni de Mbilli.
S'il continue ainsi, Bazinyan pourrait être champion mondial avant 2024. Il a le talent pour.
7. Mary Spencer (6-0, 4 K.-O.)
L'IBF vient de nommer Mary Spencer première aspirante à la couronne mondiale de Marie-Ève Dicaire. Excellente nouvelle, mais l'affrontement entre les deux femmes est loin d'être dans le sac.
Il faut se souvenir que Spencer est dans l'écurie de EOTTm tandis que Dicaire est avec GYM et à moins d'une entente entre les deux promoteurs, il n'y aura jamais de combat.
Les deux pugilistes ont quelque chose en commun. Toutes deux ont été battues par Claressa Sheilds. Dicaire chez les professionnelles et Spencer chez les amateurs.
Autre chose que les deux femmes ont de semblable, c'est l'âge. Dicaire a 36 ans et Spencer 37. Ni l'une ni l'autre ne peut se permettre de remettre à demain ce qu'il faut faire aujourd'hui.
D'ailleurs, Dicaire a déjà laissé entendre qu'elle devait penser à son avenir. Elle a certes les aptitudes pour faire sa niche dans les médias, que ce soit à la radio ou à la télévision.
Là où est la plus grande différence, c'est dans le style des deux boxeuses. Spencer est explosive, spectaculaire tandis que Dicaire est méthodique avec une excellente base défensive.
Il est peu probable qu'un combat entre les deux femmes ait lieu en 2022. Déjà, on parle d'un match d'unification avec Patricia Berghult (15-0, 3 K.-O.) et il est possible que l'affrontement ait lieu l'automne prochain.
Si jamais Dicaire devait remettre sa couronne et se retirer de la compétition, il y a de bonnes chances que Spencer prenne sa relève.
C'est elle qui est le plus près d'une couronne mondiale, si jamais Dicaire décide d'abdiquer.
Vite... vite... vite...
C'est avec consternation que j'ai appris le meurtre du père de David Lemieux. Un meurtre gratuit s'il en est un.
J'offre mes sympathies à David et à tous les membres de sa famille et comme tout le monde, je souhaite que ces tueries cessent au plus vite.
C'est bien beau les gros muscles
La grosse armoire à glace du nom d'Iranian Hulk est peut-être épeurante à regarder avec sa musculature de surhomme hors de l'ordinaire, mais il n'a pu faire mieux que deux minutes sur le ring avant de s'avouer vaincu face au poids lourd kazakh Titan.
Thurman pesait 192 livres
Croyez-le ou non, mais après sa défaite par décision majoritaire contre Manny Pacquiao, Keith Thurman est devenu dépressif et son poids a « ballonné » à 192 livres.
Avec une victoire en poche sur Mario Barrios en février dernier, il a repris l'entraînement et pèse maintenant 171 livres.
Il a l'intention de se mesurer à Danny Garcia 147 ou bien à 154 livres.
Un 19e pour Ortiz?
Vergil Ortiz fils (18-0, 18 K.-O.) va tenter de remporter une 19e victoire par K.-O. en autant de combats, ce samedi alors qu'il affrontera Michael McKinson (22-0, 2 K.-O.) à Fort Worth, au Texas. Il est le premier aspirant à Errol Spence fils et occupe le même rang avec Terence Crawford.
Selon BoxRec, il est le 4e meilleur mi-moyen au monde. Quant à McKinson, il vient au 12e rang.
Bonne boxe!