Défaite de Kim Clavel : Yvon Michel recule à moitié sur ses propos incendiaires
Le moins que l'on puisse affirmer, c'est que la sortie médiatique enflammée d'Yvon Michel à l'endroit de la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) a défrayé la manchette, dans la foulée de la défaite par décision partagée de la boxeuse Kim Clavel, survenue samedi soir à la Place Bell de Laval.
Sous le coup de l'émotion, Michel n'a pas caché son immense frustration quant à la place réservée au juge québécois Benoît Roussel aux abords de l'arène lors du duel de championnat opposant Clavel à Evelin Bermúdez.
Tout comme le juge américain Frank Lombardi, Roussel a estimé que Bermúdez en avait fait suffisamment pour repartir avec la victoire aux points, avec un score de 96 à 94 en faveur de l'Argentine, au cumulatif des dix rounds.
Invité à expliquer son point de vue, Michel a estimé encore lundi que son emportement était justifié, étant donné une tendance marquée de Roussel qui irait à l'encontre des intérêts des pugilistes du Québec, lorsque des titres sont à l'enjeu.
« Toute la semaine, notre crainte était que Kim connaisse une grande performance, mais qu'elle perde une décision partagée, et que le juge québécois donne son verdict de l'autre côté », a-t-il relaté d'emblée dans une entrevue accordée au 5 à 7.
« Et comme on exige de Kim que sa préparation soit parfaite, nous, on voulait être parfaits dans la production de l'événement. Auparavant, on avait toujours ce dialogue, avant un combat de championnat, avec Mario Latraverse ou Michel Hamelin. On n'a jamais eu de mot à dire dans la sélection des juges, et on n'a jamais demandé ça non plus », s'est défendu Michel.
« Inconfort »
N'empêche qu'une fois annoncée la décision de la Régie de nommer Benoît Roussel pour juger le combat de samedi, l'équipe entourant Clavel n'a pu s'empêcher de un ressentir un certain « inconfort », selon le terme utilisé par le président de GYM.
« Déçu de notre Régie. Déçu de notre juge », avait-il mentionné en point de presse d'après-combat.
Le point de vue de GYM n'a pas tellement changé, 48 heures après les faits. Seule la façon de l'exprimer a été quelque peu dédramatisée.
« Je me suis mal exprimé à ce moment, a tenu à rectifier le vétéran promoteur. Quand je disais qu'on a des statistiques qui prouvent notre point, c'est que lorsqu'un on a un combat serré, (Roussel) a montré une tendance à donner l'avantage au boxeur de l'extérieur. (...) Quand j'ai dit que "ce n'était pas beau", je parlais du point de vue de Kim. Je n'ai jamais voulu dénigrer Benoît Roussel. Je sais que c'est un bon juge. »
Toutefois, l'homme d'affaires âgé de 70 ans n'en démord pas : dans le cadre d'un duel d'unification des ceintures IBF et WBO, Roussel ne représentait pas un choix souhaitable, malgré sa bonne réputation à l'international.
Michel a ensuite argué que si Michel Hamelin avait été remplacé en tant que responsable des sports de combat à la RACJ, le « dialogue » souhaité aurait été bénéfique à sa boxeuse, même s'il persiste à dire que l'objectif n'a jamais été de forcer la main de l'organisation.
« Çe dialogue a toujours eu lieu par le passé afin de s'assurer qu'on n'oublie rien, et que si on a un inconfort, qu'il concerne quelqu'un d'ici ou de l'extérieur, on puisse l'exprimer. Ce n'est pas arrivé cette fois », a-t-il clamé.
« Je ne veux pas prétendre que Benoît Roussel a été malhonnête. Je pense qu'il a connu une mauvaise soirée, tout comme le juge [Frank Lombardi], du Connecticut (...) Kim Clavel a livré une superbe performance; elle a dominé son adversaire. Roussel était le juge pivot dans ce cas-ci, et on avait des restrictions (à son sujet) », a-t-il conclu.