En marge de l’événement d’envergure entre Bermane Stiverne et Deontay Wilder, Golden Boy Promotions a présenté son nouveau poulain David Lemieux et le Québécois pourrait remonter dans l’arène en mars ou en mai.

Déjà fort ambitieux, Lemieux (33-2, 31 K.-O.) a trouvé des partenaires de choix pour atteindre le prochain niveau même si ça voulait dire de signer une entente avec une firme américaine.

« C’est une grande étape pour nous amener où on se veut se diriger », a confié Lemieux.

« Ce fut une dure et longue route, mais on est sur la bonne voie et on est très content d’être ici avec Golden Boy. Je n’ai pas toujours emprunté le chemin facile et j’ai dû surmonter des obstacles, mais les efforts rapportent maintenant », a poursuivi le cogneur de 26 ans.

Vainqueur de Gabriel Rosado à sa dernière sortie, Lemieux vise maintenant l’élite de sa profession. Les noms de Saul « Canelo » Alvarez, Miguel Cotto et Gennady Golovkin refont souvent surface dans les discussions de ses opposants potentiels.

« Avec Camille (Estephan, de Eye of The Tiger Management), on pensait que c’était la meilleure route pour ma carrière pour obtenir les plus gros combats contre les adversaires de renom. C’est que les amateurs veulent voir et on croit pouvoir l’obtenir avec Golden Boy et HBO », a insisté Lemieux.

Malgré ce choix de confier une partie de sa destinée à des intérêts américains, Lemieux n’a pas l’intention d’abandonner Montréal et le Québec.

« Montréal, c’est ma maison et j’aime m’y battre. Je veux des gros combats et amener les grands noms dans ma ville. J’aimerais affronter les meilleurs boxeurs et créer des moments historiques pour le Québec. Ce serait génial de remplir le Stade olympique ou les plus grandes installations », a souhaité celui qui semble cadrer à merveille avec ses nouveaux partenaires.

Même s’il est lié à l’entreprise d’Oscar De La Hoya, une collaboration avec son ancien promoteur Yvon Michel n’est pas impossible pour l’organisation de certains événements. Michel aurait voulu poursuivre son association avec Lemieux, mais le boxeur affirme que sa décision d’opter pour le rêve américain n’était pas un désaveu envers celui qui lui a ouvert plusieurs portes.

« Je remercie beaucoup Yvon et je suis très content de mon évolution avec lui. D’ailleurs, je suis rendu à ce point grâce à lui. Tout s’est fait correctement même si la situation est un peu sensible. On n’a pas fait de tort à personne ni l’inverse. On a pris ce choix pour le bien de ma carrière », a commenté Lemieux avec franchise.

Le spectaculaire boxeur n’est pas du style à craindre la pression et ses nouveaux partenaires doivent le savoir puisqu’ils n’ont pas lésiné à lui lancer des fleurs. Selon De La Hoya lui-même, Lemieux serait le boxeur le plus talentueux au Canada.

« C’est tout un honneur de les (De La Hoya et Bernard Hopkins) entendre parler de moi ainsi. Je les respecte tellement et je trouve qu’on est fait pour travailler ensemble. Ça me fait chaud au cœur et je vais pouvoir leur faire honneur », a assuré Lemieux.

Stiverne craint de tuer Wilder

Lemieux a attiré passablement d’attention samedi, mais tous les yeux seront tournés vers le combat de championnat en soirée.

Également géré par Estephan, Bermane Stiverne n’entend pas à rire en vue de ce combat déterminant.

« Avant d’aller me coucher, j’ai demandé à Bermane comment il se sentait à l’approche du combat. Il m’a dit qu’il priait parce qu’il avait peur de le tuer ! De la façon dont il se sent, il sait qu’il lui fera mal, mais il ne veut pas le blesser. C’est le K.-O. qu’il veut obtenir », a raconté Estephan avec des mots lourds.

Advenant un triomphe, Stiverne propulserait sa réputation à un haut échelon. Le champion des poids lourds pourrait enfin croire à un éventuel combat contre Wladimir Klitschko.

« Il deviendrait une énorme vedette et les gens commenceront à se demander s’il peut vaincre Klitschko. Mais il a d'abord un gars dangereux (Wilder) devant lui et ça nous donnerait encore plus de crédibilité de le vaincre », a reconnu Estephan.

Le projet s’annonce colossal et plus qu’ambitieux, mais Estephan rêve de présenter un choc entre son protégé et Klitschko à Montréal.

« Il veut se battre en Amérique. Ça deviendrait une possibilité de faire un combat d’unification et je veux l’amener à Montréal. On va vraiment pousser pour que ça se produise. Les amateurs sont déçus de la signature de David avec des Américains, mais on veut que nos boxeurs se produisent au Québec », a déclaré avec assurance celui qui vise aussi haut que ses athlètes.