MONTRÉAL - Si Groupe Yvon Michel (GYM) s’est fait plutôt discret depuis le début de l’année, c’est que l’entreprise préparait tranquillement, mais sûrement, des projets d’expansion.

Limités à une seule sortie - en avril au Colisée Pepsi de Québec - depuis le début de l’année, Artur Beterbiev, Oscar Rivas et compagnie reprendront enfin le collier au cours des prochaines semaines. Beterbiev et Eleider Alvarez se battront ce vendredi à Chicago, tandis que Rivas sera quant à lui en action deux semaines plus tard le 26 juin à Shelton dans l’État de Washington.

Les trois boxeurs ont signé des ententes à long terme avec GYM et l’influent conseiller Al Haymon, ce qui signifie qu’ils auront dorénavant plus souvent l’occasion de se faire valoir aux coins de l’Amérique. La relève n’aura plus à patienter que les plans des vedettes se précisent.

« C’est un tournant important dans l’histoire de GYM, a lancé avec enthousiasme Yvon Michel en conférence de presse lundi matin. Nous allons enfin pouvoir aller au rythme de nos boxeurs.

« Dans le passé, il fallait absolument que nos jeunes soient rattachés à un boxeur établi comme Jean Pascal ou Adonis Stevenson. Ce ne sera plus du tout le cas maintenant. Nous aurons un éventail de dates pour les faire évoluer en fonction de leur propre cheminement. Nous n’aurons plus besoin de concentrer cela sur quelques événements dans une année. »

Même s’il est difficile de le croire à première vue, le promoteur jure que cela n’affectera en rien le nombre de galas présentés en sol québécois. Depuis 2011, GYM a organisé un peu plus de cinq événements par année et pour maintenir le rythme, de nouveaux talents sont recherchés.

Le vice-président opérations et recrutement Bernard Barré ainsi que l’entraîneur Marc Ramsay auront ainsi pour tâche de recruter les espoirs d’ici et d’ailleurs pour meubler les soirées à venir.

« Nous sommes arrivés à un niveau où nous voulons nous renouveler, mais il s’agit également d’une demande de nos partenaires, explique Michel. Ces derniers ont confiance en notre capacité d’encadrer de jeunes boxeurs et de les faire évoluer. Nous avons carte blanche. »

À terme, Michel souhaite doubler la taille de son écurie qui ne compte présentement que six boxeurs : Alvarez, Beterbiev, Rivas, Stevenson, Kevin Bizier et Custio Clayton. Tout sera mis en œuvre pour attirer la crème de la crème qui s’illustre dans les rangs amateurs.

« Il faudra que ces boxeurs acceptent de déménager ici, sinon nous n’avons pas d’intérêt à les mettre sous contrat, a prévenu Michel. À nos yeux, l’encadrement est plus important que la détermination et le talent. Ce n’est pas évident pour tout le monde de s’installer dans un milieu francophone, mais la qualité de vie ici est supérieure à bien d’autres endroits dans le monde. »

Le promoteur souhaite ardemment dénicher des talents locaux, sauf qu’il ne semble pas y avoir de boxeur du calibre de l’ex-olympien Pascal qui pointe à l’horizon. Malgré tout, il entend tout mettre en œuvre pour dénicher le prochain champion du monde formé ici.

« Nos critères d’embauche pour les boxeurs québécois et canadiens seront toujours plus bas que les boxeurs qui viennent d’ailleurs, mais nous devrons être convaincus qu’ils seront en mesure de jouer un rôle dans leur catégorie sur la scène internationale, précise Michel.

« Il n’y a jamais eu autant de boxeurs amateurs dans les gymnases. Il s’agit simplement de s’assurer qu’ils seront développés adéquatement. Du temps que j’étais avec l’équipe nationale, il y avait des camps d’entraînement régulièrement, mais il semble que cela a été délaissé. »

Michel entrevoit plus que jamais l’avenir optimiste, d’autant plus que de nombreuses tempêtes ont été traversées depuis la création de son entreprise en 2004. Reste à voir si cela se traduira par des résultats concrets, puisque le prochain gala de GYM n’est prévu que pour le 2 ou 3 octobre prochain à Montréal. D’ici là, les amateurs devront avoir leurs yeux rivés à leur écran.