BROSSARD - L’entraîneur Tom Higgins n’est pas du style à garantir la victoire comme certains de ses joueurs qui ont osé le faire, mais il n’hésite pas à dire que son équipe s’approche du sommet de ses capacités au moment idéal.

Réfléchi dans ses déclarations, le pilote des Alouettes de Montréal se dit convaincu que sa troupe récolte enfin tous les dividendes des efforts investis durant une saison 2014 parsemée d’embûches.

« S’il y a une équipe qui est en pleine ascension et qui arrive à son sommet, je crois fermement qu’il s’agit des Alouettes et ça survient exactement au moment opportun », a confié Higgins avec assurance.

À la suite d’une production explosive de 50 points en demi-finale de l’Est face aux Lions de la Colombie-Britannique, il serait normal d’acquiescer à cette conclusion, mais les Alouettes devront prouver que ce n’était pas seulement l’histoire d’un match.

La commande ne s’annonce pas reposante face aux Tiger-Cats de Hamilton en finale de l'Est dimanche (dès 12h30 à RDS). Ceux-ci ont remporté le dernier match de la saison régulière entre les deux équipes et ils présentent une fiche immaculée dans leur nouveau domicile. Tout de même, quelques éléments insufflent la confiance à l’entraîneur et aux joueurs de pouvoir répéter une performance aussi inspirée que celle face aux Lions.

« J’ai confiance qu’on peut y arriver, mais on veut surtout contrôler le match. C’est là qu’on s’empare du momentum et on doit continuer de jouer du football agressif dès le premier essai parce que c’est la clé du succès à mon avis », a indiqué le centre Luc Brodeur-Jourdain.

« Jonathan (Crompton) s’améliore à chacune de ses présences sur le terrain et il a développé une chimie avec ses receveurs. De plus, la ligne offensive a effectué du merveilleux boulot pour protéger notre quart-arrière cette saison. En mettant toutes ces pièces ensemble sans oublier nos porteurs de ballon, on se sent confiant et on sait que notre équipe n’abandonnera jamais », a révélé Higgins en se fiant sur la remontée réussie au classement par son club.

Affichant un total supérieur à 200 verges, les Oiseaux ont excellé par la course dimanche malgré l’absence de Tyrell Sutton. Aidé par le boulot colossal de la ligne offensive, Brandon Rutley est parvenu à s’imposer à sa première véritable occasion de briller dans la LCF.

Sutton a officiellement repris l’entraînement mercredi (à l'intérieur au Complexe Bell de Brossard) et il devrait pouvoir reprendre sa place contre Hamilton et il risque de partager le travail avec Rutley. Il ne faudrait pas écarter trop rapidement Chris Rainey de l’équation, mais les entraîneurs devront décider quelle combinaison sera la plus utile selon eux.

Sans surprise, Rutley a utilisé la carte de l’humilité mercredi devant les médias en assurant que le poste de partant revenait de droit à Sutton si son état de santé lui permet. Ceci dit, Rutley considère qu’il pourrait s’avérer un excellent complément à l’ancien des Panthers de la Caroline.

Rutley est même d’avis que l’attaque peut encore gravir quelques échelons.

« Si nous pouvons utiliser tous nos atouts, je suis persuadé qu’on pourra causer des ravages. On a tellement de talent au sein de notre équipe et on n’a pas encore approché le maximum de nos capacités. C’est magique quand tous nos éléments se mettent en place », a soutenu Rutley qui a pu observer tout ce talent d’un œil de spectateur durant la saison.

Cette contribution de l’attaque terrestre confère un avantage précieux aux Alouettes soit celui de retirer une somme considérable de pression des épaules de Jonathan Crompton. Le quart-arrière ne possède pas encore le répertoire nécessaire pour transporter l’équipe sur ses épaules.

« On a couru avec le ballon comme une vraie machine et j’espère qu’on continuera sur cette veine. Je sais que je suis un receveur, mais on peut réussir à s’imposer autant avec Rutley que Sutton et ça nous permet de voir à quel point notre ligne offensive est composée de bêtes ! », a décrit Éric Deslauriers avec son langage très imagé.

La preuve la plus éloquente de ce constat s’avère justement la dernière partie face aux Lions alors que Crompton n’a amassé que 155 verges aériennes malgré les 50 points engrangés.

L’athlète 27 ans a tout de même évolué depuis son ascension au poste de partant et il aura une autre occasion de le démontrer dimanche. Dans le récent revers à Hamilton, Crompton n’avait complété que 51% de ses passes.

« Il détient plusieurs éléments intéressants dans son jeu comme son puissant bras, son calme et son intelligence. Ces éléments font qu’il est un excellent meneur pour notre équipe », a jugé Deslauriers qui décrit Crompton, en un mot, comme un gagnant.

Chose certaine, c’est impossible que les Alouettes ne tentent que cinq minuscules courses (à l’exception de celles effectuées par Crompter et Tanner Marsh) comme ils l’avaient bêtement fait quand ils ont baissé pavillon 29 à 15 contre Hamilton le 8 novembre.

À la défense de prouver le fameux dicton

Dans l’univers sportif, le dicton selon lequel la défense gagne des championnats est employé sans cesse. Si une équipe possède l’occasion de valider cet énoncé, c’est bien les Alouettes. Sans l’unité défensive guidée par Noel Thorpe, la formation montréalaise aurait raté les éliminatoires pour la première fois en 19 ans.

Malgré l’impressionnante prestation offensive dans leur douillet nid du Stade Percival-Molson dimanche, il ne serait pas étonnant que les Alouettes doivent miser sur une autre solide rencontre de leur défense pour accéder au match de la Coupe Grey.

Jerald Brown, le joueur défensif par excellence de la dernière semaine dans la LCF, ne craignait pas du tout la mission contre les Tiger-Cats et leur quart Zach Collaros.

« Tout est à propos de nous, si on fait notre boulot, on sera correct », a tranché Brown qui a admis, en riant, qu’il était vieux, mais pas assez pour connaître Johnny Rodgers qui marquait souvent à reculons comme il l’a lui-même fait dimanche.

Cette unité ne cesse d’épater cette saison et même les membres de l’attaque bénéficient de leur éclat en s’entraînant contre eux plusieurs fois par semaine.

« La constance, c’est le premier mot qui me vient en tête. Ils nous ont donné la chance de gagner tellement de matchs. Quand c’est plus laborieux pour nous en attaque, ils sont pratiquement tout le temps sur le terrain, mais ils nous permettent quand même de nous accrocher. Ça nous aide parce qu’on s’entraîne contre eux et ce n’est pas évident, je peux vous le confirmer », a décrit Deslauriers en accordant le mérite à Thorpe.