SHERBROOKE – Le dernier droit du camp d’entraînement des Alouettes de Montréal est entamé, depuis lundi, et les dirigeants n’auront pas la tâche facile en vue d’une première vague de retranchements qui cogne à la porte.

Mardi soir, les Alouettes ont libéré neuf joueurs, dont le joueur de ligne offensive Vincent Brown et le bloqueur Quinn Lawlor. Ensuite, la formation devra baisser son effectif de 65 à 46 joueurs actifs en date du 18 juin à 22h.

Ainsi, sans surprise, l’intensité était au rendez-vous, mardi, sur le campus de l’Université Bishop’s. L’unité offensive partante s’est démarquée alors que plusieurs receveurs ont réussi des attrapés impressionnants. Évidemment, Duron Carter a fait partie de ce groupe en captant notamment de manière acrobatique un ballon lancé plusieurs pieds au-dessus de sa tête. Même si son physique ne ressemble en rien à celui de Carter, Nik Lewis s’est aussi illustré avec deux attrapés de toute beauté.

Alors que Carter et Lewis possèdent déjà leur place au sein de la formation, B.J Cunningham et Corbin Louks ont retenu l’attention avec de beaux attrapés.

Piquée à vif par ces longs gains, la défense s’est relevée avec des démonstrations éloquentes de son talent. D’ailleurs, on a pu entendre quelques conversations à censurer entre des joueurs défensifs et offensifs. Cette énergie pourra être libérée, vendredi soir, lors du deuxième et dernier match préparatoire contre les Argonauts de Toronto au Stade Percival-Molson. La rencontre sera présentée à RDS dès 19h30.

Mais, avant d’arriver à ce duel, le directeur général et entraîneur-chef, Jim Popp, devra trancher sur plusieurs cas. Étant donné que Kenny Stafford a profité d’une journée de congé en raison d’une blessure à un orteil, Mike Davis a pu obtenir du temps précieux comme receveur sur l’unité partante. Lui et Chandler Jones démontrent de belles aptitudes pendant ce camp d’entraînement derrière les gros noms de la brigade de receveurs qui est dirigée par Jacques Chapdelaine.

Certes, le contingent bien garni de receveurs présentera un casse-tête complexe à Popp et ses adjoints.

Par contre, c’est probablement plus le rendement de la ligne offensive qui préoccupe les entraîneurs des Oiseaux. Avec la blessure de Luc Brodeur-Jourdain et le départ à la retraite de Dominic Picard, la ligne offensive se retrouve avec une combinaison inattendue.

De gauche à droite, l’unité de Jacob Ruby, Philip Blake, Kristian Matte, Philippe Gagnon et Jeff Perrett doit développer une chimie sans tarder. Le défi n’est pas évident quand aucun joueur n’a évolué à côté du partenaire actuel. Même les expérimentés Perrett, Blake et Matte n’ont jamais eu ce partenaire immédiat. Quant à Ruby (deuxième année) et Gagnon (premier choix des Alouettes au récent repêchage), leur expérience ne pourrait guère être plus limitée.

On aurait aimé obtenir des réponses de leur entraîneur, Kris Sweet, mais celui-ci déteste les journalistes. À reculons, il a accordé une entrevue désagréable en se réfugiant derrière des clichés si bien qu’on a cessé celle-ci pour se tourner vers d’autres intervenants.

« Ça se déroule bien même si tous les camps d’entraînement exigent des ajustements et c’était le cas, dès le début, quand Dominic est parti. On a modifié la ligne et on commence à très bien jouer ensemble. On a hâte de le démontrer durant la saison, c’est vraiment là qu’on pourra montrer ce qu’on peut faire », a jugé Matte, le nouveau centre de cette unité.

Le vétéran Matte hérite quand même d’une situation corsée en devant assurer un leadership en plus de s’acquitter de son premier mandat.

« On se connaît mieux maintenant et on voit la progression (sur le terrain). J’entame ma septième année donc je dois parler un peu plus et aider encore plus souvent mes coéquipiers. Au moins, les gars ne sont pas gênés sur la ligne offensive pour poser des questions, peu importe le moment. En connaissant bien les jeux, je peux être utile pour eux », a raconté Matte.

De son côté, Popp s’attend à ce que les joueurs qu’il a recrutés soient à la hauteur de la mission.

« C’est un groupe plus jeune qui n’a pas tant d’expérience ensemble sur le terrain. C’est le temps pour quelques joueurs de saisir leur chance et ce n’est pas différent que lorsqu’une blessure survenait dans le passé. Ils se démènent sur le terrain et à l’extérieur pour y arriver », a assuré Popp.

Dès la deuxième journée du camp d’entraînement, Popp et ses adjoints avaient accordé des répétitions à Blake comme bloqueur à gauche si bien que Ruby avait été déplacé comme garde à droite. À la suite de la retraite de Picard, les entraîneurs ont préféré se concentrer sur une unité stable afin d’établir une cohésion.

« Notre camp n’est pas très long, ça ne donne pas beaucoup de temps pour développer une chimie. Le mieux qu’on va se connaître, le plus que ça va nous aider. C’est important de garder les mêmes joueurs ensemble », a précisé Matte avec sa vision de joueur.

« On avait essayé certaines choses pour trouver les bonnes combinaisons et être prêt pour différentes éventualités durant la saison. Mais sur la ligne offensive, c’est la chimie entre chaque joueur qui est cruciale parce que ce n’est pas un travail individuel. Par contre, on devrait quand même pouvoir essayer quelques trucs différents vendredi durant le match », a précisé Popp.

Au sujet des parties préparatoires, Ruby a connu quelques moments de défaillance qui ont fini par coûter deux sacs du quart. La prudence demeure de mise dans son cas étant donné qu’il a uniquement un match régulier derrière la cravate : la dernière partie de 2015.

« C’est un autre jeune joueur qui développe son travail en gagnant de l’expérience. Notre boulot nécessite beaucoup de connaissances sur les défenses adverses et j’ai hâte de le voir aller cette saison », a évalué Matte en ayant un seul conseil pour l’imposant barbu.

« C’est important de passer à autre chose quand un mauvais jeu survient. Si notre mental reste accroché là-dessus, on va avoir de la misère. Ça permet de progresser de se concentrer sur la suite », a soulevé le Québécois de 30 ans.

Interrogé au sujet de Gagnon, la recrue du groupe, Matte a rapidement remarqué son potentiel.

« Jim a toujours été excellent pour trouver de bons joueurs de ligne offensive. Philippe a été lancé dans la mêlée sans tarder, on voit qu’il a beaucoup de talent et il a le désir de s’améliorer tous les jours. Je suis persuadé qu’il sera un très bon joueur dans la LCF. Je ne peux pas dire qu’il n’a pas de faiblesse, mais c’est plus une question de bagage à acquérir. C’est encore le cas pour moi, même après sept ans », a décrit le numéro 51.

En ce qui concerne la situation des quarts-arrière, Kevin Glenn a encore semblé en contrôle de l’attaque. Après lui, Rakeem Cato a conservé le dessus sur Brandon Bridge, Vernon Adams fils et Tajh Boyd.

Par ailleurs, DeQuin Evans, Nicolas Boulay ont accompagné Stafford sur les lignes de côté, car ils sont embêtés par de petites blessures.