« Bégin! Lidstrom! Brashear! »
MONTRÉAL – Bégin! Lidstrom! Brashear! La première fois qu'on a entendu la grosse voix de Byron Archambault crier ces noms à l'entraînement des Alouettes de Montréal, on a cru à une hallucination auditive.
On était pourtant loin d'être dans un aréna. On se retrouvait plutôt sur le terrain d'entraînement des Alouettes qui est bordé par l'ancien domicile des Expos de Montréal et le Stade Saputo.
À la deuxième écoute, on a éliminé l'hypothèse d'une ouïe déficiente provoquée par des cris déplacés de certains parents autour des patinoires à notre époque au hockey mineur.
C'était donc vrai, le coordonnateur des unités spéciales des Alouettes a choisi d'intituler ses stratégies en l'honneur de joueurs de hockey de différents styles.
Il ne manquait qu'une journée moins remplie de rebondissements dans le paysage des Alouettes pour aborder la question avec Archambault.
Son visage sérieux a été remplacé par un immense sourire quand l'auteur de ces lignes lui a lancé la première question sur ce thème.
« Je suis un grand fan de hockey. À vrai dire, j'aimais plus le hockey que le hockey pouvait m'aimer. J'avais des mains beaucoup trop rigides, mais l'effort était là », a lancé d'emblée celui qui a trouvé une voie plus naturelle avec le football.
Archambault a donc eu l'idée de rendre hommage à une panoplie de ses hockeyeurs préférés et le premier nom qui lui vient en tête représente à merveille sa vision.
« Un joueur que j'aimais beaucoup en regardant les matchs, c'était Steve Bégin. On a donc un retour qui porte son nom. C'est inspiré de lui », a précisé l'ancien des Carabins de l'Université de Montréal.
Comme on le disait, la liste se poursuit avec les (Nicklas) Lidstrom, (Donald) Brashear, (Scott) Stevens et compagnie.
« Ils ont tous leur thématique un peu différente », a indiqué Archambault qui utilise un langage bien différent du Omaha que Peyton Manning prononçait souvent à la ligne de mêlée pour annoncer qu'on passait au plan B.
Cette petite observation amusante va toutefois un peu plus loin.
« En même temps, on fait un peu d'histoire sur le hockey. Chaque fois, dans les réunions, on a des photos des joueurs que l'on choisit (pour nommer un jeu). On explique aux gars le style du joueur et pourquoi il était reconnu ainsi que la raison pour laquelle ce jeu porte son nom », a précisé Archambault.
Car, après tout, le travail des entraîneurs au football exige une tonne d'enseignement et de répétition. Pour intéresser les joueurs et les motiver, il faut parfois user d'idées accrocheuses.
« Ouais, c'est le fun, c'est différent et stimulant. Du même coup, ça nous force à être créatifs dans notre approche », a confirmé celui qui évoluait comme secondeur au football.
Un peu d'explosivité à retrouver
Il s'avère que les unités spéciales constituent la force des Alouettes cette année. On était loin de se douter que ce serait possible alors qu'Archambault a été parachuté, pour la première fois, dans ce rôle avec le départ tardif de Jeff Reinebold peu avant le lancement du camp d'entraînement.
De plus, les Alouettes en arrachaient la saison dernière à ce chapitre sous les ordres de son prédécesseur, Mickey Donovan.
Cependant, les protégés d'Archambault ont connu une sortie moins convaincante il y a deux matchs contre les Tiger-Cats de Hamilton.
« On a commencé la saison en réduisant énormément les punitions. Contre Hamilton, ça ne nous ressemblait pas, on a eu quelques punitions de trop. Les punitions près du botteur, c'était quelque chose à travailler », a-t-il résumé.
« On est une équipe agressive et on veut continuer de l'être : jouer près de la limite sans la traverser. On a été en mesure de le faire dès le match suivant. La seule punition a été le botté illégal », a ajouté Archambault.
La prochaine étape sera de retrouver l'explosivité pour les retours grâce à Chandler Worthy qui, ces temps-ci, a moins traversé le terrain comme Lidstrom pouvait transporter la rondelle d'un bout à l'autre avec aisance.
« On veut être un peu plus explosifs ou dangereux. Les gars ont mené une belle bataille, mais on veut être encore plus dominants comme en début de saison », a cerné le coordonnateur et directeur du personnel des joueurs.
En ce qui concerne l'état d'esprit de l'équipe, après un match décevant contre Ottawa, il ne sonnait pas trop inquiet.
« C'est difficile de subir une défaite comme celle-ci à la maison. Pourtant, on était confiants en entamant ce match. Il faut se remettre sur le piton comme on l'était après les victoires contre Winnipeg et Hamilton. Mais les gars de notre équipe sont en mesure de passer à la prochaine étape et retrouver la concentration nécessaire. On met plus l'accent là-dessus, on vient d'avoir deux bonnes pratiques », a conclu Archambault.