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RÉSULTATS

De nouvelles complications chez les Alouettes

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COLLABORATION SPÉCIALE

Rien ne semble évident pour nos Alouettes depuis les dernières années. Lundi, c'est le copropriétaire Gary Stern qui a retenu l'attention en se retirant des opérations quotidiennes de l'équipe et du conseil des gouverneurs de la LCF.

Plusieurs se souviendront du cirque qu'avait été le processus de vente de l'équipe. Rappelons que la LCF avait pris possession des Alouettes en mai 2019 à la suite du retrait de la famille Wettenhall. Dès lors, la recherche pour un nouveau propriétaire était entamée et le chaos commençait. La liste des groupes et d'individus liée à l'achat de l'équipe était devenue infinie et les différentes rumeurs sur l'avancement du dossier se comptaient par dizaines chaque semaine. La ligue, muette tout au long du processus, semblait n'avoir aucune idée de ce qu'elle faisait dans ce dossier. Du moins, c'est ce qu'on sentait de l'extérieur.

Sortie de nulle part, S and S Sportco, une entité créée par Stern et son défunt beau-père Sid Spiegel, a été choisi comme nouveau propriétaire de l'équipe. Groupe aux poches profondes, on promettait de ramener la gloire des bonnes années à l'organisation montréalaise. On voulait un nouveau complexe d'entraînement, trouver les meilleurs leaders et les meilleurs joueurs. La pandémie a frappé et je vous épargne les détails des années difficiles de 2020 et 2021.

Il est important à noter que Stern détient 25 % de l'équipe et que la succession de Sid Spiegel détient l'autre 75 %. Toutefois, il était clair depuis le début que c'était Stern qui était le leader du groupe et qui s'occupait de représenter Spiegel dans les opérations de l'équipe. D'ailleurs, c'est lui qui siégeait au conseil des gouverneurs de la ligue comme représentant des Alouettes.

Depuis leur arrivée, les poches profondes n'ont servi qu'à essuyer des pertes et dépenser beaucoup d'argent pour maintenir l'équipe et la ligue en vie. Stern ne semblait pas ennuyé outre mesure. On le sentait investi dans l'équipe. Même si à l'interne son style de gestion et sa personnalité étaient loin de faire l'unanimité, son engagement envers le club semblait véritable.

D'ailleurs, son arrivée sur les médias sociaux depuis le début de la campagne 2021 témoignait en ce sens. Stern aimait bien promettre des victoires chaque semaine et échanger avec les partisans du circuit canadien. Certains aimaient son style frondeur et insouciant alors que d'autres auraient bien aimé le voir se garder une petite gêne. 

Sa récente annonce semble nous indiquer que les choses ne sont pas au beau fixe entre Stern et la succession depuis le décès de M. Spiegel. À quel point? On ne le sait pas et on ne le saura probablement jamais. Mais c'est assez important pour que Stern se retire de ses fonctions. Qui prendra le contrôle du côté des propriétaires? On ne le sait pas encore. Mario Cecchini indique que ce sera quelqu'un nommé par le groupe majoritaire et que c'est « business as usual » pour le moment. On le souhaite. L'organisation montréalaise a déjà le mandat de remporter des matchs, de promouvoir l'équipe à des partenaires corporatifs et de remplir le stade. Ce serait bien dommage d'ajouter une crise familiale à cette liste.

Le commissaire Randy Ambrosie s'est également fait rassurant en soulignant que rien n'allait changer chez les Alouettes.

Certes, rien ne change du côté de l'actionnariat. J'en conviens, le propriétaire d'une équipe a un impact limité pendant une saison. Toutefois, l'achat des Alouettes et la gestion quotidienne semblaient venir de Gary Stern. Maintenant qu'il n'est plus là, y a-t-il quelqu'un d'autre dans le 75 % qui veut s'impliquer comme Stern le faisait? Sinon, pourquoi détenir un club professionnel de sport qui ne génère pas des millions de dollars. Être propriétaire des Alouettes c'est un projet qui doit être mené avec passion et engagement. Ce n'est pas une vache à lait comme la NFL ou les Canadiens de Montréal. Si personne dans le groupe majoritaire n'a l'intérêt, on peut certainement imaginer un scénario où le club soit à vendre prochainement.

Plusieurs s'attendaient à voir un groupe de propriétaires locaux acheter l'équipe en 2019. Malgré plusieurs groupes québécois en lice pour l'achat des Alouettes, deux riches ontariens sortis de nulle part ont obtenu le club. Si jamais l'équipe revenait à nouveau sur le marché, souhaitons que des gens locaux en fassent l'acquisition. Surtout, souhaitons qu'on évite le cirque de 2019!