MONTRÉAL – Marc-Olivier Brouillette a décidé de ne pas attendre plus longtemps l’offre des Alouettes de Montréal et il a opté pour poursuivre sa carrière dans l’uniforme des Roughriders de la Saskatchewan.

Après sept saisons à Montréal, Brouillette entamera un nouveau chapitre de sa carrière et il n’est pas amer envers l’organisation et le directeur général recrue Kavis Reed.

« Malheureusement, je n’ai pas reçu d’offre. J’ai eu une rencontre avec Kavis, samedi, je m’attendais à recevoir une offre, c’est ce qu’on m’avait dit », a confié Brouillette en entrevue à RDS.

« Je pense que ça fait partie des négociations et de leur stratégie. Ils voulaient me faire attendre et arriver avec une offre en me disant qu’ils ont déjà dépensé leur argent et qu’il reste juste ce montant », a interprété le Québécois qui vient de célébrer son 31e anniversaire.

Brouillette a donc pensé à la suite de sa carrière et il a dit oui aux Riders.

« C’était à moi de prendre la décision, j’avais leur offre  devant moi et je devais décider si j’attendais ou non. Le temps était venu de tourner la page sur les Alouettes et d’essayer de trouver une équipe à laquelle je pouvais contribuer », a exprimé celui qui a été choisi sur l’équipe d’étoiles de l’Est en 2016.

Rencontré jeudi, Reed a expliqué sa vision de la situation.

« On s’est assis ensemble et j’ai aussi mangé avec son agent. Il a fait tout un travail pour nous et on lui souhaite seulement du bien. C’est une bonne personne et il a encore plusieurs bonnes années de football en lui. On va  l’encourager chaque fois qu’il ne jouera pas contre nous », a précisé Reed qui a tenu des propos similaires pour Winston Venable qui a également quitté les Alouettes.

Le DG des Oiseaux a déterminé que ce serait préférable d’employer un maraudeur américain en 2017. Cette décision aurait pu expliquer le détachement à l’endroit de Brouillette, mais ce ne serait pas le cas.

« Kavis m’en avait parlé et j’aurais lutté pour le poste de secondeur du côté court qu’il veut confier à un Canadien. J’étais correct avec ça, je l’ai déjà fait et j’avais eu du succès », a dévoilé Brouillette.

Mis au fait de la situation, lui et son agent ont donc envoyé, samedi soir, une offre aux Alouettes sans recevoir la contre-offre qui devait suivre.

Quitter quand l'attaque reprend son envol

Brouillette se distancera de ses camarades des Alouettes alors que l’unité offensive semble enfin retrouver des munitions. Dans de telles circonstances, il serait normal d’éprouver un petit pincement au cœur.

« C’est difficile de décider de partir de la seule organisation professionnelle que j’ai connue, mais les nouveaux dirigeants ont décidé d’aller dans une autre direction. Il va y avoir plusieurs nouveaux visages en défense avec les départs de Venable, Alan-Michael Cash qui est sans contrat, la retraite de Billy Parker et moi. Je pense qu’ils ont décidé d’investir du côté offensif et que ça va aller mieux de ce côté. Ils ont déterminé que la recette qu’on avait n’était pas la bonne en ayant raté les éliminatoires deux ans de suite », a répondu Brouillette.

Le nouveau membre des Riders ne sera pas trop dépaysé en Saskatchewan parce qu’il retrouvera quelques anciens coéquipiers, dont Kevin Glenn, Duron Carter et Henoc Muamba. Il s’amènera au pays du vert avec d’autres acquisitions comme Derek Dennis et Chad Owens.

Brouillette croit même que l’air de Regina sera bénéfique pour Carter. 

« C’est l’un des meilleurs athlètes que j’ai côtoyés au niveau professionnel. Il y a eu des questions sur sa maturité, mais avec le bon encadrement et une nouvelle situation en Saskatchewan, ça va lui faire du bien. Il va continuer à faire de gros jeux », a soutenu le diplômé en droit.

C’est Chris Jones, le grand patron des Roughriders, qui a poursuivi cette métamorphose du club de Regina. L’ancien coordonnateur défensif des Alouettes a connu Brouillette en 2010. 

« Avant mon repêchage, il était venu à entraînement que j’avais fait à Montréal avec d’autres joueurs des Carabins. C’est là que je l’ai rencontré », a confié celui qui a fait la transition du poste de quart-arrière à joueur défensif.

Jones sera l’un de ceux à aider Brouillette à naviguer dans son nouvel environnement. 

« Au niveau culturel, c’est difficile de savoir à quoi s’attendre. Je sais que les partisans là-bas, c’est un monde complètement différent de Montréal. Les partisans en attendent beaucoup, mais les joueurs aussi », a évalué l’athlète qui a déjà établi des contacts avec quelques coéquipiers.

Mais la partie la plus éprouvante sera évidemment la distance avec sa petite fille et sa famille.  

« C’est certain que ça va être difficile d’être si loin d’elle, mais ce sera seulement quelques mois dans l’année », a-t-il dit.

Par un beau hasard, son tout premier aura lieu à Montréal, le 22 juin. 

« Je vais voir plusieurs visages familiers, mais, présentement, je me concentre sur ma nouvelle expérience avec les Riders. J’ai bien hâte de revenir pour ce match », a conclu Brouillette qui ressentira des sensations particulières durant cette journée.