Cody Fajardo veut repartir là où il a laissé avec les Alouettes de Montréal
MONTRÉAL – Cody Fajardo ne veut surtout pas que l'histoire retienne que lui et les Alouettes ont joué de chance pour soulever la coupe Grey en 2023. Il accueille donc le défi de l'apparition d'une cible sur l'uniforme montréalais avec joie.
Pour l'instant, Fajardo est reconnu pour avoir inspiré son équipe avec 1 discours épique la veille du match ultime, pour avoir orchestré 1 magnifique dernière séquence offensive à la coupe Grey, pour avoir complété 1 sublime passe victorieuse à Tyson Philpot et pour avoir mené les Alouettes à 1 championnat depuis 2010.
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Mais c'est désormais le chiffre 2 qui l'allume.
« Je considère que notre objectif est de conserver notre titre et je trouve qu'on possède les éléments pour y parvenir », a lancé Fajardo, qui était toujours aussi en verve, à partir de sa résidence de Reno au Nevada.
« Maintenant, c'est excitant de passer du statut de chasseur à celui de proie. Avec la cible dans notre dos, ce sera un peu différent. Les gens auront probablement la patience plus courte si on ne commence pas l'année du bon pied », a reconnu le quart-arrière partant des Alouettes en visioconférence.
D'ailleurs, Fajardo ne pouvait guère s'empêcher de sourire en évoquant le classement de puissance hâtif publié par la LCF en vue de 2024. Évidemment, les Alouettes sont classés au sommet alors qu'ils croupissaient au dernier rang il y a un an.
« Tant de gens m'ont envoyé ce classement... Mais je ne pense pas qu'on désire ces fleurs, on veut encore prouver des choses. On est une équipe talentueuse qui sait jouer ensemble », a-t-il réagi.
Fajardo, qui aura 32 ans le 29 mars, a vanté le directeur général Danny Maciocia qui a été en mesure de retenir la plupart du noyau montréalais. Austin Mack et Lwal Uguak ont mérité une nouvelle occasion dans la NFL tandis que William Stanback a préféré l'offre des Lions de la Colombie-Britannique.
« On a perdu quelques bons joueurs, mais Danny a été en mesure de ne pas perdre plusieurs éléments à nos rivaux de la LCF », a-t-il ciblé.
« Stanback était un élément stable pour notre organisation quand elle a traversé des hauts et des bas. Il avait été l'une des raisons de ma signature avec les Alouettes. Mais (Walter) Fletcher est en mesure d'assumer le rôle de numéro un et Jeshrun Antwi a joué des jeux importants », a ajouté l'Américain.
Du côté personnel, Fajardo s'est attardé à un aspect en particulier pour maintenir le niveau de jeu qu'il a été en mesure d'afficher lors de la finale. Tout le travail investi avec l'entraîneur-chef Jason Maas et le coordonnateur offensif Anthony Calvillo a culminé au bon moment.
« L'un de mes buts a été de me concentrer sur la constance. Pour être reconnu parmi les meilleurs quarts, il faut gagner, mais démontrer cette constance année après année », a cerné le quart droitier.
« Je veux montrer que je suis là, que je ne suis pas un one-hit wonder et éviter les remarques du style ‘ils ont été chanceux l'an passé' », a enchaîné Fajardo.
Mack part, mais Fajardo connaît bien Tevin Jones
Deux éléments devraient aider les Alouettes à voler vers la direction souhaitée. D'abord, Fajardo pilotera le même système offensif que la saison dernière en étant entouré des mêmes ressources ou presque.
« C'est énorme! L'an passé, j'étais un meneur, mais je voulais leur montrer ce que je pouvais faire. Je connaissais peu de joueurs et je voulais gagner leur respect. Cette année, ça me permettra d'avoir des discussions plus approfondies avec des joueurs. Je pourrai leur dire ‘tu ne m'en donnes pas assez' ou ‘tu fais du superbe boulot' », a-t-il expliqué.
La stabilité a été choisie sur la ligne offensive, Fletcher et Antwi sont habitués au champ-arrière montréalais sans oublier que Mack, le seul receveur partant à quitter, a été remplacé par Tevin Jones que Fajardo connaît bien.
« On a connecté rapidement chez les Riders (en 2022). Tout le monde parle de son âge, 31 ans, mais il vole sur le terrain et il pense toujours à l'équipe en premier. C'est aussi un athlète très compétitif donc il va cadrer à merveille dans notre vestiaire que ce soit pour un concours de manger le plus de pizza ou autre », a noté Fajardo qui a été consulté par Maciocia.
Ainsi, Fajardo aura déjà une certaine chimie avec les cinq présumés receveurs partants.
« On devrait pouvoir entamer l'année en force. En même temps, je connais Coach Maas donc je lui ai dit qu'on n'avait pas de partir en fou avec le cahier de jeux, on peut commencer en simplicité », a-t-il rigolé.
Fajardo se fait davantage écouter par ses élèves
En étant aussi sociable, Fajardo a discuté avec des centaines de personnes de la conquête de la coupe Grey. Il a identifié deux exemples de la fabuleuse portée de ce titre.
« Je reviens justement du sud de la Californie pour aller voir mon frère qui a été élu professeur de l'année dans Orange County. Il y avait une cérémonie avec une tonne de gens de mon école secondaire et tant de personnes avaient regardé le match. Je n'avais pas vu mon frère depuis le championnat, on était là pour lui et il voulait uniquement parler du championnat », a raconté Fajardo en enchaînant à merveille.
« J'entraîne aussi des quarts ici à Reno. Plusieurs m'ont regardé gagner et soulever le trophée. Ça valide en quelque sorte mes enseignements, c'est plus facile de leur enseigner, ils m'écoutent encore plus maintenant », a-t-il dit en riant.
Fajardo a témoigné qu'il peine encore à réaliser ce qu'il a accompli avec les Alouettes. Mais il s'est donné la mission de penser à 2024 dès le 1er janvier. Son seul regret, c'est qu'il aura à attendre au 20 juin, lors du troisième match de la saison, pour revivre de grandes émotions avec les partisans montréalais.
« C'est dommage de devoir attendre pour notre premier match à domicile, mais le dévoilement de la bannière sera spécial, je vais m'en souvenir pour toute ma vie », a conclu Fajardo avec son enthousiasme habituel.
Preuve de son engagement, Fajardo a opté pour un repos de seulement deux semaines (au lieu de quatre) pour éviter que les autres équipes de la LCF tirent avantage de la saison morte.