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RÉSULTATS

La coupe Grey a fait vivre de grandes émotions aux Alouettes

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MONTRÉAL – Après le fabuleux touché victorieux de Tyson Philpot, Luc Brodeur-Jourdain et ses proches pleuraient sur le terrain à Hamilton. Thomas, qui vit avec le trouble du spectre de l'autisme, a alors lancé, en voyant les larmes de chacun, « C'est plate Luc, on a perdu ». 

Vendredi dernier, Brodeur-Jourdain racontait cette anecdote avec toute la sensibilité qu'on lui connaît. Il aime Thomas, qui est le fils de sa conjointe, comme s'il était son garçon. 

La délicatesse de l'entraîneur de la ligne offensive des Alouettes de Montréal lui a donné l'idée d'amener Thomas sur la scène, afin qu'il puisse soulever, lui aussi la coupe Grey « pour qu'il réalise bien qu'on a gagné ».  

Cette anecdote, avec des larmes de joie, ce n'est qu'un petit chapitre vécu par la vieille coupe bosselée, fragile, mais toujours aussi charmante pour ceux qui bûchent afin de la soulever. 

Brodeur-Jourdain renouait avec elle depuis les conquêtes de 2009 et 2010 comme joueur. Des retrouvailles qui venaient apaiser les mésaventures endurées par la suite. Pour Byron Archambault, le sentiment était différent. 

« On s'est organisés un bon petit souper avec la coupe. Pendant qu'elle est là, tu ne peux pas vraiment arrêter de la regarder! Tu ne veux rien faire d'autre que passer du temps avec elle, c'est le coup de foudre au premier regard! », a décrit le coordonnateur des unités spéciales et adjoint de Jason Maas. 

« La coupe est revenue dans le vestiaire (la semaine dernière) pour la fête d'un gérant d'équipement. Tu veux juste lui faire une petite caresse, tu ne veux pas qu'elle parte », a-t-il enchaîné avec le sourire. 

Pour Maas, c'était la première fois qu'il la savourait comme entraîneur-chef. En plus de laisser son garçon et sa fille dormir avec le précieux trophée, il s'est assuré de redonner à la communauté. 

L'entraîneur des Alouettes a notamment organisé un événement dans une pizzeria locale (Nitza'a Pizza) en banlieue d'Edmonton.

« Les enfants pouvaient confectionner leur propre pizza et prendre des photos avec la coupe Grey. On a profité de l'occasion pour ramasser des dons pour les itinérants », a confié Maas qui est très attaché à son milieu. 

Même si c'était la troisième fois que Danny Maciocia devenait champion de la coupe Grey, cette conquête avec les Alouettes était spéciale pour deux raisons légitimes. 

« Ma plus vieille dit qu'elle est championne de la coupe Grey trois fois, ma deuxième fille à deux reprises et ma plus jeune, une première fois. Donc de le vivre tous ensemble, c'était unique et spécial. Pour moi, c'est comme une boucle qui se complète dans ma vie, je voulais vraiment gagner ici », a raconté Maciocia qui a démarré au bas de l'échelle avec les Alouettes. 

Noel Thorpe en 2002Photo : Noel Thorpe et sa famille en 2002

Noel Thorpe, le coordonnateur défensif et grand ami de Maciocia, a vécu un bonheur fort similaire. En 2002, quand il a mérité le championnat avec les Alouettes, il était devenu papa pour la première fois quelques mois plus tôt. 

« Ma femme tenait notre fille sous son manteau durant le match au Commonwealth Stadium », s'est-il rappelé avec les yeux brillants. 

Quelques mois plus tard, son fils venait au monde, mais Thorpe a échappé la coupe Grey avec les Alouettes (2003, 2005, 2006) et en 2018 (avec Ottawa). Il a pu se reprendre 21 ans plus tard. 

« On a déjeuné avec la coupe sur la table. Pendant deux heures, on n'a fait que lire les noms sur la coupe et la regarder de tous les angles. C'était vraiment merveilleux. On n'avait jamais eu cette chance de prendre une photo, avec elle, toute la famille ensemble », a témoigné Thorpe. 

Un brin de nostalgie animait également Anthony Calvillo. Ses filles étaient si jeunes à son dernier championnat qu'il a demandé à l'organisation d'être accompagné par elles sur les véhicules pendant le défilé.

« Outre ça, c'était si beau de voir les joueurs enlacer les gens de leur famille sous les confettis à Hamilton, c'était émouvant », a noté Calvillo qui a organisé un événement public à Ville Saint-Laurent. 

Noel Thorpe et sa famillePhoto : Noel Thorpe et sa famille en 2023.

Le symbole des sacrifices 

En procurant de si belles émotions, la coupe Grey devient pour la famille, le symbole qui justifie tous les sacrifices effectués par les joueurs, les entraîneurs et leurs proches. 

« Aucun doute et surtout que ma famille demeure à Edmonton pendant la saison. C'est très symbolique du parcours effectué et du temps investi », a convenu Thorpe.  

« Pour les enfants et ma conjointe, c'est une occasion de savourer le championnat. De comprendre pourquoi, comme joueur, tu maganes ton corps pour ce sport. Et pourquoi, comme entraîneur, tu mets autant de temps dans la préparation. C'est pour vivre un moment magique, ils font comme ‘Ah, c'est pour ça! », a exposé Brodeur-Jourdain. 

D'ailleurs, Brodeur-Jourdain a poursuivi la tradition de faire un souper de fin d'année avec la ligne offensive. Cette fois, la coupe Grey était avec eux au Pied de cochon et ils ont savouré cette expérience unique en dégustant une décadente poutine au foie gras dans le trophée! 

Brodeur-Jourdain a également gâté sa communauté en apportant la coupe Grey au déjeuner mensuel organisé par les Chevaliers de colomb de St-Damase (où il habite). Sans oublier, l'événement durant lequel il a rassemblé la coupe Grey, la coupe Vanier et le Bol d'Or chez Pause-Café (le commerce de sa conjointe) à St-Hyacinthe. 

À l'approche du camp d'entraînement – où tout sera à recommencer – on constate que cette coupe Grey, qui a déjà été kidnappée en plus de survivre à un incendie, continue de faire œuvre utile. 

Byron Archambault et sa famille

Photo : Byron Arhambault et sa famille.