Les rebondissements se poursuivent chez les Alouettes de Montréal alors que Kevin Glenn a publié un message révélateur sur les réseaux sociaux au lendemain de son départ vers Winnipeg. En entrevue au RDS.ca, Jim Popp a affirmé qu’il ignore la raison menant à ce commentaire.

Lundi matin, moins de 24 heures après avoir été échangé aux Blue Bombers de Winnipeg, Glenn a envoyé cette flèche légèrement voilée aux Alouettes et à Popp, le directeur général et entraîneur-chef.

« Qu’est-ce que tu fais quand quelqu’un ment sur toi ? Tu l'exposes »

Ce commentaire laisse croire que Glenn n’est pas satisfait de la manière dont il a été traité par les Alouettes et qu’il voulait que ce soit éloquent.

Informé de la publication de Glenn, Popp a réagi ainsi. Kevin Glenn

« Je n’ai aucune idée à quoi ça fait référence ou qu’est-ce que ça veut dire », a répondu Popp.

Le dirigeant des Alouettes a assuré qu’il n’a pas mentionné à Glenn qu’il serait son quart partant ou son homme de confiance pour la saison 2016.

« Je n’ai jamais dit ça. Si quelqu’un l’a dit, je ne suis pas au courant. Ce n’est jamais sorti de ma bouche », a témoigné Popp.

Tout de même, la déclaration de Glenn continuera de faire jaser, mardi, lorsque l’équipe reprendra l’entraînement.

Popp a confirmé que Glenn aurait été contraint à un rôle de réserviste pour le reste de la saison à moins d’une situation inattendue. En effet, l’organisation tenait à renvoyer Rakeem Cato dans la mêlée ce qui a été fait contre les Lions, vendredi.

« Cato va seulement s’améliorer, il n’a pas beaucoup joué cette année. Plus il sera le terrain, meilleur il sera et c’est aussi vrai pour les gens qui travaillent avec lui. On veut voir ce qu’il peut réussir et c’est aussi le cas pour Vernon Adams fils. De plus, on devrait revoir (Jonathan) Crompton dans une semaine », a exposé Popp.

« Kevin savait qu’il ne retournerait probablement pas sur le terrain d’ici quelques semaines et il sera joueur autonome à la fin de la saison », a ajouté Popp.

Sur les ondes de TSN Radio, Popp a expliqué le contexte de la transaction.

« La transaction s’est bouclée très rapidement. On a reçu un appel, dimanche, pour s’informer de cette possibilité. Dans les dernières semaines, on avait déjà parlé à Kevin et on lui avait dit qu’on ne l’échangerait pas à moins qu’il soit d’accord. Je l’ai appelé, je lui ai dit que Winnipeg voulait le ravoir. Il a dit qu’il était intéressé à écouter les Bombers et ça s’est conclu assez vite », a raconté Popp.

Quelques heures plus tard, en conversation avec RDS, il a insisté sur le point que c’était sa décision de l’échanger.

« J’ai un grand respect pour Kevin. À ce stade de sa carrière, je voulais bien faire les choses. Quand il a accepté, j’ai décidé de l’échanger. C’est ma décision », a noté Popp.

Pour ceux qui se posaient la question, Popp a fait savoir qu’il n’était pas dans la course pour acquérir le quart Drew Willy – que les Bombers ont échangé aux Argonauts – en raison de son salaire trop élevé.

Les partisans demeurent très sceptiques sur les probabilités que Cato, Crompton ou Adams fils puissent redorer le blason des Alouettes.

« On va toujours continuer de regarder un peu partout les quarts-arrières qui sont disponibles. Mais, dans la LCF, ça demeure vraiment difficile de se développer sans se retrouver sur le terrain pendant des matchs. Plusieurs des quarts qui sont parvenus à le faire ont pu obtenir leur chance après une blessure », a relevé le DG.

Popp répond aux critiques des partisans

Les intentions de miser la relève semblent démontrer que l’équipe se concentre maintenant sur la saison 2017 alors qu’elle occupe le dernier rang de l’Est avec une fiche de 3-8. Cette réalité ne sera pas facile à accepter pour les vétérans du club comme Nik Lewis. À ce propos, Popp a un peu esquivé la question.

« Le fait qu’on ne marque pas assez de points, ce n’est pas une critique directe envers Kevin; c’est plus qu’on a des ennuis à régler en attaque. On essaie encore de gagner chaque match, mais on doit aussi regarder nos ressources au poste de quart-arrière et aux autres positions.

« Il faut penser à l’avenir de notre équipe et s’attarder sur les ressources à notre disposition », a indiqué le dirigeant d’expérience.

Popp s’est rendu à l’évidence qu’il fallait modifier la recette peu convaincante.

« Notre fiche n’est pas assez bonne et on ne produit pas assez de points donc on doit essayer quelque chose de différent. Si on ne gagne pas avec les personnes en place, il faut apporter des correctifs », a-t-il raconté.

D’ailleurs, Popp a souligné que lui et les entraîneurs ont également l’intention d’accorder des chances à des joueurs qui patientent sur l’équipe d’entraînement. Michael Bamiro, Cody Hoffman, Marcus Henry, Cam McDaniel et LaQuan McGowan se classent probablement dans ce groupe.

Tout de même, Popp a soutenu que son équipe pouvait encore remonter l’imposante pente du classement et un calendrier très exigeant.

« On essaie vraiment de gagner, on accuse un retard de deux matchs sur les trois équipes qui nous devancent. On affrontera Hamilton deux fois et Toronto une fois. On a plusieurs chances de se replacer dans la course et même gagner la division. Si on avait mérité la victoire à nos deux derniers matchs, on serait au premier rang », a-t-il avancé.

Force est d’admettre que la tâche s’annonce colossale. Elle l’est tout autant que celle d’apaiser les virulentes critiques dirigées majoritairement vers Popp cette année. Les partisans de l’équipe sont mécontents qu’il soit revenu en tant qu’entraîneur, un poste où il n’a jamais connu de succès.

« Les amateurs qui se soucient du club sont importants, ils sont passionnés. On veut tous gagner, on a des standards très élevés à Montréal en raison de ce qu’on a accompli pendant 20 ans. Les gens s’attendent à ce qu’on gagne et ramène des championnats », a-t-il dit au RDS.ca. Jim Popp

« On m’avait demandé de conserver les deux fonctions. Les gens se soucient seulement de notre fiche peu importe les changements à la formation et au personnel d’entraîneurs ou la situation des blessés. Quand les résultats ne sont pas satisfaisants, les critiques surviennent et ça vient avec l’emploi. Je suis là pour garder une cohésion au sein de notre groupe d’entraîneurs », a répondu Popp sur son mandat élargi qui n’a pas été concluant.

Le grand manitou des Oiseaux a refusé de commenter les révélations du journaliste Miguel Bujold (La Presse) selon lesquelles il ne sera pas de retour comme entraîneur en 2017.

En terminant, Popp a de nouveau témoigné son soutien à la famille Wetenhall qui possède l’équipe. Rappelons que les propriétaires avaient choisi d’avoir le dernier mot lors de l’embauche du dernier entraîneur-chef, Tom Higgins.

Popp nie le dépassement du plafond salarial

Avant même le début du calendrier 2016, le dossier du plafond salarial a retenu l’attention chez les Alouettes. Notamment en raison d’un budget serré, quelques surprises sont survenues comme le départ de Mitchell White et les restructurations de contrats ont été fréquentes.

Quant au départ de Glenn, Popp a indiqué que l’équipe n’économisait pas d’argent en l’échangeant.

La situation sera intéressante à surveiller puisque le collègue Didier Orméjuste a rapporté que les Alouettes dépassent le plafond salarial de 300 000$, un problème à régler d’ici huit semaines. Popp a tenu à démentir cette information.

« Il n’y a rien de vrai dans l’histoire qu’on dépasse le plafond de 300 000$, je l’assure à 100%. À la fin de l’année, les indications actuelles sont qu’on sera sous le plafond ou à égalité. L’important, c’est à la fin de la saison », a insisté Popp.

ContentId(3.1196896):Kevin Glenn : Jim Popp a-t-il lancé la serviette? (Alouettes)
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Kevin Glenn : Quelles conclusions doit-on tirer?