MONTRÉAL - Depuis la fin de la saison 2019, les Alouettes semblaient avoir le vent dans les voiles. Mais cette pandémie de COVID-19 a attiré sur l'équipe une guigne dont elle voudrait bien se défaire.

Après leur première participation aux éliminatoires depuis 2014, les Alouettes ont annoncé coup sur coup la mise sous contrat de Vernon Adams fils et de l'entraîneur-chef Khari Jones.

Puis, au début de janvier, l'équipe s'est trouvée de nouveaux propriétaires en Sid Spiegel et Gary Stern. Quelques jours plus tard, l'équipe nommait Danny Maciocia au poste de directeur général et Mario Cecchini à la présidence.

Tout allait bien. Les partisans des Alouettes avaient retrouvé le sourire. Les ventes de billets étaient en hausse par rapport à l'an dernier. L'organisation s'apprêtait à bâtir sur les fondations posées en 2019 pour plusieurs années.

Tout cela doit maintenant être retardé.

La Ligue canadienne de football a annoncé mardi le report du début de sa saison au moins au mois de juillet, elle qui devait s'amorcer le 11 juin. Quant à la ville de Montréal, elle a interdit tout événement sportif ou culturel sur son territoire jusqu'au 2 juillet, date à laquelle les Alouettes devaient jouer leur premier match devant leurs partisans.

« C'est certain qu'on a hâte. On a été bien accueilli par tout le monde. On sentait un vent favorable, a déclaré le président Cecchini dans un entretien avec La Presse canadienne. Nos ventes de billets étaient bien en avance sur l'an dernier et on dirait qu'il y a un mauvais sort qui nous empêche de poursuivre sur ce bel élan. »

Cecchini est loin de se plaindre. Mais on sent que la nouvelle direction souhaitait profiter de cet engouement. Cette pause forcée _ qui a entraîné la mise à pied d'une partie de l'organisation -  oblige les Alouettes à repenser leurs projets.

« Pour le moment, pas mal tout est sur la glace. Tous nos projets sont encore là et la préparation de la saison se fait avec un personnel réduit pour le moment. On continue de mettre nos bonnes idées sur papier et de voir leur faisabilité, a expliqué Cecchini. Cela étant dit, il y a certains projets, c'est certain, auxquels on ne peut pas donner le 'go' présentement. Sur certains aspects, c'est plus au ralenti et on doit suivre l'évolution de la situation. »

L'un de ces projets pourrait être celui de la construction d'un complexe d'entraînement. Lorsqu'il a rencontré les médias montréalais pour la première fois, en janvier, Cecchini a affirmé qu'il souhaitait voir ce projet se concrétiser dans les 24 prochains mois. Ça pourrait changer.

« On ne sait pas si l'horizon de 24 mois dont nous parlions en janvier est toujours réaliste, a-t-il admis. Nous le saurons quand nous sortirons de cette situation. Tout va dépendre de la durée de cette pandémie. »

Entre-temps, son équipe et lui sont affairés à prendre soin de leurs abonnés de saison.

« On leur parle régulièrement. On envoie énormément de communications par courriel afin de les rejoindre. Notre équipe de vente tente d'accommoder le plus de personnes afin d'en garder le plus possible. Ce qu'on vient d'apprendre (mardi), c'est que les dates vont bouger. On essaie de couvrir tous les angles possibles afin de les rassurer. Nos abonnés sont aussi, sinon plus déçus que nous de toute la tournure des événements. (...) C'est ce qui est frustrant pour tout le monde: on gère de l'incertitude. »