Tyson Philpot, électrisant dès sa saison recrue avec les Alouettes

MONTRÉAL – Chaque fois que Tyson Philpot touche au ballon, on a l'impression qu'une petite décharge électrique traverse le stade. Comme un signal indiquant aux joueurs et aux partisans que quelque chose de spécial pourrait se produire. 

Même s'il dispute sa saison recrue, Philpot se classe déjà dans cette catégorie unique de joueurs électrisants. 

Logiquement, le receveur ne s'est pas taillé un poste de partant dès le début de la campagne, mais ses accomplissements ont prouvé aux entraîneurs qu'ils devaient l'impliquer davantage dans l'action. 

« Bien sûr, je n'avais que 21 ans à mon arrivée alors je ne m'attendais pas à devenir partant sur-le-champ, mais je poussais pour que ça arrive », a mentionné Philpot au terme de l'entraînement de jeudi.  

« Je m'attendais à bien faire, mon esprit compétitif me menait à vouloir obtenir une place en attaque. Dans ma tête, j'étais prêt à défier les meilleurs receveurs du club », a ajouté le numéro 81. 

Il faut dire que Philpot ne provient pas d'un milieu familial typique. D'abord, son père, Cory, a joué de 1993 à 2000 dans la LCF comme porteur de ballon. Philpot profite non seulement de sa génétique, mais aussi d'une compétition pleine d'amour avec son jumeau Jaylen qui dispute, lui aussi, sa saison recrue avec les Stampeders de Calgary. 
 
« On s'entraîne avec une belle éthique de travail depuis notre jeunesse. La rivalité est toujours au rendez-vous entre nous, c'est assurément l'une des raisons », a confié le membre des Alouettes avec le sourire. 

Signe de notre époque, ce duel se transporte même sur les réseaux sociaux.  

« Même quand il fait une meilleure publication, je vais le narguer pour lui dire que je suis meilleur. C'est génial comme contexte, ça nous pousse tellement. On est chacun notre plus grand supporteur et notre plus grand adversaire. Je vais toujours vérifier ses statistiques et il fait pareil de son côté. Ça va continuer de nous motiver pour notre carrière », a décrit Philpot. 

Leur carrière s'annonce justement longue et c'est tant mieux car ils n'ont pas eu le plaisir de s'affronter cette année. Jaylen n'était pas en uniforme lors de la seule partie entre les deux clubs cette saison. 

« J'aurais aimé qu'il soit sur le terrain ou qu'on les croise une deuxième fois. Pourquoi pas à la Coupe Grey, ce serait merveilleux », n'a pu s'empêcher d'ajouter le receveur des Alouettes qui a capté 22 passes pour 279 et 2 touchés en 14 parties. 

Parmi les signes qui ne mentent pas par rapport à l'intégration d'un jeune dans une équipe, il y a celui d'un coéquipier qui vient gentiment le taquiner pendant qu'il accorde une entrevue. 

Le secondeur Micah Awe s'est empressé de venir dire que Tyson avait été battu par son jumeau dans un test. C'était avant de l'encenser quelques secondes plus tard. 

On a cru bon sonder deux autres coéquipiers pour valider l'impression positive au sujet de Philpot. 

« Oh, il est fabuleux! Il est si rapide, il procure toujours des étincelles à notre formation. C'est tout un athlète, ça nous aide grandement et on l'apprécie comme jeune homme », a commenté le demi défensif Wesley Sutton. 

William Stanback a aussi sorti son violon avec grand plaisir. 

« Je l'aime beaucoup, il me rappelle un peu moi-même comme recrue dans le sens que c'est un jeune affamé qui fonce et qui abat le boulot pour obtenir ce qu'il désire. Il déploie une intensité très élevée et on la sent chaque jour en lui. Il est tenace et c'est un excellent jeune vers lequel les autres peuvent se tourner », a évoqué Stanback laissant entrevoir un bel avenir pour le produit de l'Université de Calgary. 

Le succès de Philpot ravit les dirigeants des Alouettes pour bien des raisons. À commencer par le fait que Tyrell Richards, le tout premier choix au repêchage de 2022, a vu sa saison être ruinée par les blessures. Mais, en fin de première ronde, les Alouettes ont mis la main sur Philpot. 

D'après ce que l'on comprend, Philpot a été choisi 9e, quatre rangs après son frère, car son chrono au sprint de 40 verges n'avait pas répondu aux attentes lors du Combine. 

Une blessure qui aurait pu faire dérailler son année

La saison de Philpot a failli emprunter un virage dramatique, le 20 août, quand il a été victime d'un plaqué de deux adversaires des Tiger-Cats de Hamilton. Le puissant choc a propulsé son casque dans les airs le laissant étendu au sol pendant quelques minutes. 

« Ouais, c'était vraiment inquiétant, je n'avais jamais subi une blessure de ce type auparavant. Mais j'ai été chanceux de bien me sentir dès la journée suivante. Ça devient de l'adversité, mais j'ai été en mesure de surmonter cela et recommencer à réussir des jeux », a soupesé le marchand de vitesse. 

Ainsi, Philpot a pu continuer sur sa lancée. Il en savoure chaque moment notamment avec ses parents qui, puisqu'ils habitent en Colombie-Britannique, ont assisté à plus de parties de son jumeau. 

« Ma mère est venue ici pour deux matchs et mon père pour une partie. On a gagné les trois fois donc je leur ai dit qu'ils doivent continuer de venir ! », a raconté Philpot. 

Mais la cerise sur le gâteau demeure d'avoir accompli le rêve de son paternel : que ses fils accèdent, tout comme lui, à la LCF. On a tendance à croire que les prochaines saisons feront rêver les parents Philpot bien souvent.