Les Alouettes à la recherche de plus de piliers pour mener la troupe
MONTRÉAL – Lorsque les Alouettes ont connu des périodes fastes, les joueurs pouvaient s'inspirer de l'exemple de quelques piliers qui menaient la troupe à bon port. Mais, présentement, la formation montréalaise manque de phares pour atteindre la destination souhaitée.
Ce serait difficile de critiquer le receveur Eugene Lewis qui excelle depuis quelques années et qui mériterait bien que le reste de l'équipe l'imite. Le porteur de ballon William Stanback poussait dans cette direction, mais il est blessé à long terme.
Ainsi, Lewis est encore laissé à lui-même. Le quart-arrière Vernon Adams fils a été remplacé par Trevor Harris qui devrait – et souhaite - exercer une plus grande influence sur son groupe.
Sur la ligne offensive, aucun joueur ne peut prétendre être invincible (ou presque). De l'autre côté de la tranchée, rien ne se compare à l'époque du rassembleur John Bowman. Du côté des secondeurs, Chris Ackie et Adarius Pickett aspirent à un tel rôle. Dans la tertiaire, le meneur Greg Reid est sur la touche tandis que Marc-Antoine Dequoy devient de plus en plus à l'aise comme maraudeur.
Bref, qui se lève quand l'équipe peine à enchaîner les victoires et se contente d'une fiche de 2-5?
« Je veux que tout le monde reste soi-même. Un des plus grands meneurs que j'ai rencontrés, du moins au football, c'est Ricky Ray. Mais Ray ne parlait pas, tu ne pouvais pas sortir trois mots de sa bouche. Sauf qu'il se pointait à 6 h 30 tous les matins et il quittait à 18 h. Il travaillait comme un forcené. Dans le vestiaire, quand tu vois ça, le message passe sans dire quoi que ce soit », a commenté Danny Maciocia.
« Et on a ces joueurs, mais on a besoin que d'autres suivent », a ensuite précisé le directeur général et entraîneur-chef par intérim.
Ackie, qui n'a pas joué depuis le 16 juin, reprendra son poste cette semaine. Il refuse de dire que son leadership a manqué à sa troupe.
« Je n'irais pas jusqu'à ce point, on a d'autres bons meneurs en défense et au sein de l'équipe. De plus, j'étais dans l'entourage, j'assistais aux réunions et j'étais sur les lignes de côté. Mais c'est clair que ce sera bien d'être sur le terrain », a-t-il noté.
De manière réaliste, il avoue que l'implantation du nouveau système – alors que Noel Thorpe a remplacé Barron Miles – explique le ralentissement de la défense.
« On est si proches de l'emporter. C'est quand même une nouvelle défense pour bien des gars. Il faut le voir comme un camp et s'y accoutumer. Quand ce sera fait, on pourra davantage voler sur le terrain et enchaîner les jeux. On continuera de voir du progrès de semaine en semaine », a répondu Ackie en sachant que le temps finira par manquer.
« Ouais, le sentiment d'urgence doit s'enclencher maintenant. Particulièrement alors que Winnipeg, qui est tout un adversaire, s'amène dans notre stade. On doit assurément être à la hauteur. »
Pendant qu'Ackie était blessé, Pickett tentait de rallier les troupes. Il reconnaît que le rendement actuel est insuffisant surtout au niveau de la pression sur le quart adverse.
« Parfois, ça arrive de traverser un creux pendant quelques matchs. Je ne dirais pas qu'un système est meilleur que l'autre. Mais, en début de saison, les joueurs comprenaient très bien le système. Présentement, on essaie encore d'assimiler certains détails », a expliqué le numéro 6.
« Ça se voit que ce n'est pas parfait », a aussi témoigné Pickett.
Réputé pour motiver ses partenaires via son intensité et ses paroles, Pickett croit que son équipe doit se tourner du côté stratégique pour obtenir de meilleurs résultats.
« C'est difficile de gagner, ça ne fait aucun doute. Mais pour s'approprier un avantage, il faut bien disséquer les vidéos. Ce qui ressort le plus en regardant jouer une équipe comme Winnipeg, c'est qu'ils ne se tirent pas dans le pied. Ils commettent très peu d'erreurs », a soulevé Pickett qui s'implique comme entraîneur à son UCLA, son alma mater.
Pickett évoque le concept de se tirer dans le pied, une fâcheuse tendance des Alouettes. Voilà la grande différence entre les deux clubs.
« Le classement le prouve, ils sont invaincus. Dans nos derniers matchs, on a commis des erreurs si bien que notre dossier pourrait être totalement différent. On pourrait aisément avoir une fiche de 5-2. On regarde le portrait dans l'Est et toutes les possibilités sont encore présentes », a témoigné Pickett.
« On n'a pas une mauvaise équipe. Il faut simplement jouer du football complémentaire, c'est notre plus grande faille présentement », a déclaré Pickett alors que la partie contre Winnipeg serait l'occasion parfaite pour y parvenir enfin.
La ligne offensive veut se reprendre
Pour que cet objectif se réalise, la ligne offensive doit retrouver son aplomb. Le garde Philippe Gagnon le sait très bien.
« On doit être objectifs et admettre que ce n'était pas le niveau qu'on veut (contre Hamilton). Ça nous prend mieux que ça. Le cliché selon lequel on brûle les images, c'est non. Il faut regarder ce qui n'a pas fonctionné et le corriger », a noté Gagnon avec réalisme.
Selon Gagnon, des erreurs se remarquent autant au niveau mental que de la communication. Il assure que le dévouement est toutefois au rendez-vous. Il reste à jumeler les efforts pour évacuer les déceptions des trop nombreuses défaites de la saison.
« C'est sûr que c'est frustrant, mais c'est la réalité du sport et ça fait partie de notre travail de surmonter ça. Oui, ça te rentre dans la tête et ce n'est pas plaisant, mais il faut pouvoir rebondir », a conclu Gagnon.